Université de technologie de Compiègne

L'âme artistique des futurs ingénieurs révélée à travers une expo

L'art comme nouveau regard sur le monde et découverte des sens. C'est l'objectif de l'association « on Monte une Expo Temporaire », créée en septembre 2023 par une vingtaine d'étudiants ingénieur.es de l'Université de technologie de Compiègne. Le concept ? Organiser une exposition, basée sur un thème choisi, avec les œuvres des étudiants et diplômés... parce que l'art peut se combiner avec la technologie.

Les oeuves des étudiants sont exposées, le temps d'un exposition. (c)MET
Les oeuves des étudiants sont exposées, le temps d'un exposition. (c)MET

L'art participe à réveiller les sens, les consciences tout en apportant une réflexion sur le monde actuel, mais aussi de demain. À l'Université de technologie de Compiègne (UTC), cet autre regard s'immisce dans le quotidien grâce à l'association MET, créée par une vingtaine d'étudiants et désormais portée par une trentaine d'étudiants.

Alors, quelle forme peut prendre l'art lorsqu'il est produit par des ingénieur.e.s ? « Ce qui distingue nos expositions MET, c'est notre manière de lier l'art à l'ingénierie. Tous nos artistes sont ingénieur.e.s : des étudiants, des diplômes, des artistes amateur.rices ou professionnel.les, explique Manon Garcia, présidente et fondatrice de l'association. Mais ce n'est pas tout. La "patte MET" se loge aussi dans la conception de tous les espaces qui entourent les œuvres. Notre formation technique et notre sensibilité aux enjeux environnementaux nous poussent à nous tourner vers des matériaux de scénographie inattendus. »

Une partie de l'équipe de l'association, lors de la première exposition. (c)MET

Ensemble, ils ont construit une première exposition en fin d'année 2023, portant sur le thème du "Vivants". Et le travail a été de taille : 3 000 heures ont été nécessaires pour créer une scénographie confectionnée à l'aide de palettes, dans laquelle 70 œuvres ont été exposées. « Ce sont des œuvres qui marquent car créées par les étudiants eux-mêmes, continue Manon Garcia, qui, pendant une année de césure, a étudié l'art. Elles développent des passions et un sentiment de proximité. » Si une expérience immersive est rendue possible grâce à la scénographie, les expositions de la MET mettent en valeur les diverses formes d'expression artistique, telles que la peinture, le dessin, la sculpture, la photographie, la vidéo et tout autre médium matériel « permettant de transmettre des idées et des émotions », note-t-elle.

L'ouverture aux sens

Cette première expérience enrichissante et intéressante est reconduite cette année : du 15 au 31 mai, une seconde exposition est prévue dans les locaux de l'université, sur le thème de Lato Sensu, signifiant « au sens large » en latin. Un projet auquel participent 16 artistes (70 œuvres) du groupe (l'UTC, de UTT, et l'UTBM) « pour mixer les visions des étudiants ingénieurs de diverses sections », précise la présidente de l'association. Cette fois, l'ambition de l'exposition porte sur l'exploration et la connexion entre les sens. Le concept ? La synesthésie. « La vue, le toucher, l’ouïe, l'odorat, tous ces sens seront troublés dans le but de procurer des émotions », explique-t-elle. La scénographie fera partie intégrante de l'expérience artistique : une scénographie industrielle onirique ancrée dans l'économie circulaire, où le tissu et le métal seront en dualité. Ce projet actionne également une synergie locale : si les matériaux sont issus de la seconde main, les bénévoles de l'association récupèrent les matériaux auprès d'entreprises locales.

Manon Garcia a lancé, fin 2023, l'association MET à l'UTC. (c)MET

Après cette seconde exposition, l'association réfléchira à l'évolution du concept : créer des œuvres spécialement pour une exposition ou encore créer une exposition itinérante entre les écoles du groupe. La MET poursuivra donc son ambition de mêler l'art à la technologie, deux termes qui pourraient être antinomiques, mais, quand ils se rencontrent, forment une vision consciente du monde.