« Territoires d’industrie »

La Région poursuit sa réindustrialisation

Rassemblant les services de l’État, de la Régions, les EPCI et les industriels, ce programme a vocation à faciliter l’émergence de projets industriels. Pour sa phase II, 18 territoires des Hauts-de-France ont décidé de se réengager ou de rejoindre ce dispositif.

Philippe Beauchamps, Stéphane Leuleu et Jean-Baptiste Gueusquin. (c)Aletheia Press/ DLP
Philippe Beauchamps, Stéphane Leuleu et Jean-Baptiste Gueusquin. (c)Aletheia Press/ DLP

« La Région compte sur la réindustrialisation », assure Philippe Beauchamps, vice-Président de la Région Hauts-de-France en charge des relations aux entreprises, de l’emploi et de la formation professionnelle. Une mission qu’elle entend bien atteindre avec le programme « Territoires d’industrie ». Ce dispositif national, lancé par l’État il y a six ans, a vocation à créer des « terreaux fertiles » pour faire émerger les projets industriels d’avenir vecteurs d’emplois. Localement, le programme rassemble les services de l’État, de la Région, les EPCI et les entreprises. « Cette gouvernance mixte, ancrée sur le terrain, est vraiment la clé de la réussite de cette initiative », observe Stéphane Leleu, adjoint aux affaires régionales. En Hauts-de-France, 14 acteurs ont participé à la phase I (2019-23). Pour la phase II, ils sont 18 à avoir souhaité s’engager ou se réengager.

De nouveaux outils

Lancée sur 2024-2027, la deuxième phase du dispositif s’articule autour de nouvelles priorités et une nouvelle offre de service. « La philosophie reste la même mais nous avons souhaité cette fois-ci mettre l’accent sur le recrutement, le foncier, l’innovation et la transition environnementale », détaille-t-il. Pour accompagner ces orientations, trois outils vont être mis à la disposition des territoires labellisés : la généralisation des chefs de projets, la mise en place de missions d’ingénierie pour soutenir les collectivités à développer des projets plus complexes. Mais aussi une enveloppe d’investissement d’environ cinq millions d’euros débloquée dans le cadre du Fonds Vert.

Industriels, élus et chefs de projets sont venus témoigner de leur expérience (c)Aletheia Press/ DLP

« Les Hauts-de-France font partie des régions les plus dynamiques du programme. Ici, l’industrie mobilise beaucoup et a la capacité à rassembler tous les acteurs publics », se réjouit Jean-Baptiste Gueusquin, directeur du programme Territoires d’Industrie. Ce dernier rappelle que la région est celle où il y a eu le plus de missions « rebond » et « ingénierie » menées.

Des actions concrètes

En effet, sur le territoire du Grand Hainaut, du Douaisis et du Cambraisis, la participation au programme Territoires d’industrie a permis de mobiliser un cabinet extérieur qui a, en trois mois, rencontré une cinquantaine d’industriels. Ces derniers étaient porteurs d’une centaine de projets vecteurs de 550 emplois potentiels. Parmi les quatre entreprises finalement accompagnées, se trouve Nacon, concepteur de manettes de jeux vidéo. Cette PME souhaitait relocaliser une partie de sa production de produits électroniques du côté de Douai. « Nous dépendions beaucoup de l’Asie. La crise sanitaire a eu un réel impact sur notre business », pointe David Talmat, directeur du marketing de Nacon qui a trouvé des interlocuteurs locaux à même de faciliter cette relocalisation. « Nous espérons pouvoir débuter la production dès janvier 2025 », précise-t-il.

À Mers-les-Bains, Territoires d’Industrie a facilité la mise en relation entre les établissements scolaires locaux et les industriels pour inciter les jeunes à se tourner vers un secteur encore mal connu. « L’année prochaine, j’aimerais travailler avec les Centres d’Information et d’Orientation mais aussi avec les parents », explique Émilie Bouville, responsable RH au sein de la verrerie Verescence. Une dynamique que de nombreux entrepreneurs vont pouvoir pérenniser avec la seconde phase de « Territoire d’Industrie ».