Novaparc, le terreau fertile de la résilience du territoire

La commercialisation de la zone d'activité économique Novaparc de Beauvais reprend, après avoir été suspendue pendant un an par une plainte de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Ce projet se veut être exemplaire en matière de transition écologique des entreprises et du territoire, tout en développant une économie durable et responsable. Les premières ouvertures d'entreprises pourraient voir le jour dès 2025.


Caroline Cayeux et Loïc Barbaras voient grand pour Novaparc.
Caroline Cayeux et Loïc Barbaras voient grand pour Novaparc.

Figure de proue du renouveau économique de Beauvais, Novaparc se poursuit, l'Agglomération du Beauvaisis continuant à définir ce projet de grande envergure. Suspendue pendant un an par une plainte de la LPO (association essentielle dans la préservation des espèces) classée désormais sans suite, la commercialisation de la zone d'activité économique Novaparc reprend et, courant 2024, des travaux d'un nouveau tracé de voiries vont démarrer pour répondre aux exigences de l'autorisation environnementale unique et intégrer la Loi sur l'eau. « Les espaces verts vont augmenter et les voiries diminuer », note Caroline Cayeux, présidente de l'Agglomération du Beauvaisis et ancienne ministre.

Enclenchée il y a de nombreuses années, cette zone se veut moderne, pionnière et porteuse de l'ADN de ce territoire en transition économique et écologique. Et pour les 15 prochaines années, le Beauvaisis se tourne vers une nouvelle stratégie qui réconcilie écologie et économie. « Novaparc se veut être un emblème de Rev3 et de France 2030, exprime Caroline Cayeux. C'est la vitrine du savoir-faire du territoire qui se construit sur des valeurs inclusives ». Cette stratégie se base également sur cinq ambitions, incarnées par 13 projets en cours de développement et trois secteurs piliers en seront le socle : la machinisme, la mécanique et le travail des métaux.

Créée pour développer les entreprises locales et attirer d'autres entreprises innovantes, cette zone d'activité économique de plus de 123 ha attire. « 53% des parcelles sont précommercialisées », précise Loïc Barbaras, vice-président du Beauvaisis, en charge du développement économique. Au total, 23 projets sont actés, dont 13 entreprises locales, et dix autres sont en cours de délibération, avec 3 100 emplois à la clé, dont 1 850 en création nette. « Notre sélection est stricte car nous misons sur l'avenir », précise Loïc Barbaras. Et 23 ha sont dédiés à Rev'Agro, le cluster des entreprises innovantes dans le domaine de l'ag'Tech et l'agromachinisme. « Notre ambition est de créer 4 000 emplois, explique Caroline Cayeux. Concernant tous les niveaux de qualification mais aussi concernant les métiers en tension comme les nouveaux métiers, qui n'existent pas encore pour lesquels nous devrons créer des formations. »

Une zone économique à énergie verte

L'ambition du Beauvaisis, avec Novaparc, est grande, très grande. Si ce lieu dynamique se veut être porteur de nouveaux métiers et innovant, il se veut être un exemple en matière d'énergies utilisées. Et là encore, la transformation du territoire est véritablement actée. « Nous allons favoriser l'environnement dans la stratégie économique », note Caroline Cayeux. À tel point que l'objectif de la zone est d'amener les entreprises à consommer de l'énergie verte, à la produire... jusqu'à toucher l'objectif ultime, pour Novaparc, de produire plus d'énergie verte qu'elle n'en consomme. Pour ce faire, le mix énergétique a été choisi : solarisation, géothermie, biométhane et hydrogène vert en seront la base. « On entend rallier l'écologie et l'économie dans le but aussi de la sécurisation de la souveraineté des approvisionnements de l'énergie », expose Loïc Barbaras. En Somme, Novaparc pourrait devenir le démonstrateur des technologies performantes existantes, avec des entreprises qui seraient capables de les fabriquer sur le territoire. Et pourrait même aller encore plus loin : « Cette zone se veut renverser le modèle économique et s'inscrire dans le futur durablement », ambitionne l'élu.

Cette ambition n'est pas que chimère puisque modélisée par le secteur "Logistique M3 et Green Hydrogen Park" (20 millions d'euros d'investissement). Ce dernier comprend un pôle logistique de 110 000 m² intégrant 67 000 m² de panneaux photovoltaïques, soit la production de 2,5 MW d'électricité, équivalent à 10% de la consommation de la ville de Beauvais. Cette démarche va de pair avec la future station multi-énergies, pour laquelle le Beauvaisis est candidat à l'appel "France Hydrogène 2030". Si la réponse est positive en avril, cette station pourrait voir le jour en 2026 : 4000 m² rassemblant des bornes électriques, des électrolyseurs et un site dédié à la production et distribution d'hydrogène vert. Pour ce dernier projet, la société Arhyze, développeur et producteur d'hydrogène vert, devrait s'installer et travailler dans ce sens pour raccorder cette énergie, après avoir répondu à un appel à projets. Une ambition en réflexion, soutenue par l'Ademe. Ce secteur rassemble également un pôle industriel « métaux/ mécanique/ machinisme » comprenant neuf entreprises. Ces dernières s'inscrivent alors dans un objectif national : décarboner l'industrie.

Master Plan

Pour mener à bien ces nombreux objectifs vertueux, le Beauvaisis a mis en place des zones dédiées au développement de secteurs précis, inscrites dans un Master Plan. Ainsi, s'ajoutent au pôle logistique et au pôle "Green Hydrogen Park", quatre parcs d'activités. Le village Innov'Agro, un parc de 4,5 ha dédié aux entreprises innovantes dans les domaines de l'agromachinisme et l'ag'Tech, intégré dans le sillage des incubateurs Iterra et Rev'Agro. Et déjà huit entreprises, dont une majorité locales, vont s'y installer (Octométha, Osiris par exemple). Plus loin, Agro Food est en place. Un parc d'activités de 9,8 ha dédié à l'agroalimentaire et à l'agroécologie dont trois projets d'installation sont en cours.

Et puis arrive le village High&Low Tech, le plus singulier. Ce parc d'activités industriel de 4,7 ha est dédié à la bioéconomie et l'économie circulaire. Les filières du textile en fibre recyclé et biosourcé y seront développées. « L'ambition est de créer un site industriel et un démonstrateur de recyclage de fibre », explique Loïc Barbaras. C'est aussi une réconciliation de la basse et haute technologie. « Ces nouveaux modèles économiques ne seront plus sous estimés, continue-t-il. Mais seront ceux de demain. » Avec l'ESS et l'économie circulaire au centre des projets. Enfin, Inca, au cœur de Novaparc, est l'Incubateur et catalyseur de projets de 4,6 ha, un campus dédié aux nouvelles filières de formation. Cet espace de coworking nouvelle génération est en cours de d'élaboration, attendant le résultat de l'Appel à manifestation d'intérêt (AMI) « Campus d'Avenir ».

Cet avenir de Novaparc, le Beauvaisis va le développer jusqu'en 2040, tout en créant des voies de mobilité douce. Les premières ouvertures d'entreprises sont prévues en 2025 et le pôle logistique sera, d'ici la fin de l'année, en fonctionnement. « Novaparc est consacré au développement d'une économie durable », conclut Caroline Cayeux.