13e édition du Festival international de jardins | Hortillonnages Amiens

Depuis sa création en 2010, le Festival international de jardins | Hortillonnages Amiens s’est donné une raison d’être : promouvoir la jeune création paysagère, architecturale et artistique dans un lieu emblématique de la ville, les Hortillonnages. Pour cette 13e édition, qui débute le 26 mai prochain, douze nouvelles productions ponctueront le parcours.



The Artful Landscape Velvet, nouvelle création des Californiens de Thrace Design Studio. (c)Yann Monel/ HDF
The Artful Landscape Velvet, nouvelle création des Californiens de Thrace Design Studio. (c)Yann Monel/ HDF

De mai à octobre, chaque année depuis douze ans, les Hortillonnages se transforment en musée à ciel ouvert, depuis la berge (sur l’Île aux fagots/ chemin de halage) ou sur l’eau (au Port à fumier, à Camon, à bord des 23 barques en bois, en autonomie), il est possible d’admirer ou de deviner les installations plastiques d’artistes nationaux et internationaux, disséminées sur les îlots et jardins. Un parcours poétique en pleine nature, imaginé par Gilbert Fillinger, à l’époque directeur de la Maison de la culture d’Amiens et aujourd’hui à la tête de l’association Art & Jardins | Hauts-de-France.

Un projet culturel, social et sociétal

Cette année, 46 installations prendront possession du site, dont douze nouvelles. Rendez-vous devenu incontournable, le Festival a acquis un rayonnement international. Si le projet se veut évidemment culturel, il est également social et sociétal – avec notamment le chantier d’insertion pérenne qui emploie 16 personnes pour entretenir les jardins et l’accueil de neuf volontaires en service civique, le premier à avoir été mis sur pied en France –, chaque artiste posant un regard singulier sur ce site naturel et préservé, et questionnant les liens entre nature, culture, patrimoine.

Chaque production intègre dans sa conception les problématiques actuelles du développement durable et les enjeux environnementaux – préservation de l’écosystème, ressources en eau, activité nourricière, etc. C’est une des vocations du Festival : valoriser, pérenniser et faire découvrir au public ce patrimoine vert, 300 hectares protégés (dont 65 kilomètres de rieux) au cœur de la ville. « Le jardin, c’est la vie, c’est l’anti-guerre, la renaissance constante année après année, le plaisir, tout simplement, et l’identité d’Amiens », sourit le directeur du Festival.

Parmi les douze nouvelles créations : celle du Togolais Kokou Ferdinand Makouvia, Akpaku (cabasse Éwé, une des langues parlées au Sud Togo). (c)Yann Monel/ HDF

Des production artistiques engagées

« Nous sommes sur un site vraiment particulier, très physique pour les artistes, les paysagistes mettent souvent beaucoup plus de temps que prévu à monter leur installation », reprend Nathalie Vallée, directrice de production de l'Association Art & Jardins I Hauts-de-France.

Parmi les nouvelles œuvres, celle des Marneurs et du Collectif Dallas, avec La Cale, installée au Port à fumier, projet qui s’inscrit dans le processus de construction d’entretien des îles artificielles. Détournant la technique traditionnelle du dragage, les artistes ont imaginé une simple cale en bois, acheminant les limons extraits à la force des bras, « pour construire des mégalithes de terre, symbole des Hortillonnages. Une métaphore de la lutte perpétuelle du site avec son environnement naturel ». Le jardin suspendu de leur installation illustre la fragilité des îles et l’importance du maintien des écosystèmes alluviaux.

La cale qui se raccourcit, les berges qui se fragilisent… « des variables à anticiper sur le plus long terme », qui amène le grand public « à se projeter, à prendre conscience du lieu qu’il parcourt et des changements climatiques sur celui-ci : Hortillonnages réduits, surélevés, désagrégés ou même disparu ».

La Cale, projet du collectif Dallas et de l'agence Les Marneurs.

« Le projet est né d’une rencontre à Bruxelles et de l’envie de réunir nos deux approches, différentes, pour proposer une œuvre commune, centrée autour de la problématique de la création d’une île, et de la fabrication d’un outil pour la concevoir. D’où la cale », racontent Antonin Amiot, paysagiste concepteur et urbaniste et co-gérant de l’agence parisienne et bruxelloise Les Marneurs et Simon Lemutricy, du collectif d’architectes constructeurs Dallas, basé à Bruxelles.

L'an dernier, 25 000 personnes ont parcouru l'Île aux fagots, et 20 000 en barques, avec une météo défavorable. Le Festival devrait voir pour cette édition 2022 sa fréquentation augmenter.

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Et aussi…

L’équipe du Festival travaille en lien avec de nombreux partenaires culturels, dont certains investiront les lieux : des concerts acoustiques (sur l’Île aux fagots et en bateau) sont organisés avec La Lune des Pirates, des visites dessinées avec les Rendez-vous de la bande-dessinée d’Amiens, des Temps de bien-être avec l’office du tourisme d’Amiens Métropole, des spectacles vivants dans le cadre d’Utopia/ Lille 3 000 et des visites thématiques guidées.

Et pour la troisième fois, des étudiants de l’UFR des Arts de l’Université de Picardie Jules-Verne ont été invités à investir des cabanons, sur l’une des parcelles des Hortillonnages. Les projets des deux collectifs sont à découvrir en barque.

Un nouveau départ, accompagné, en barque, est prévu rue de Verdun pour la 14e édition, grâce au soutien de partenaires (Amiens Métropole, Amiens Aménagement, la Région, le Département et le Crédit agricole pour le mécénat). « C’e sera une visite un peu différente, guidée, avec un lieu d’accueil convivial. Il sera possible de visiter, à bord d’un des quatre bateaux [ndlr, trois départs par jour sont prévus] quelques îles, et de découvrir une partie de la Somme, un lien sera également noué avec l’Île aux fruits », précise Gilbert Fillinger.

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Ouverture du 26 mai au 16 octobre - un parcours à pied (gratuit)/ un parcours en barque en autonomie pendant deux heures (payant)/ visite guidée pour les groupes à partir de dix personnes (réservation par mail : communication@artetjardins-hdf.com).

Le Festival en chiffres :

  • 26 parcelles et îlots au cœur de 300 hectares protégés des Hortillonnages.
  • 46 installations paysagères et artistiques, dont 11 nouvelles.
  • 12 nouvelles productions.
  • 16 employés engagés dans le chantier d’insertion.
  • 272 jeunes artistes, paysagistes, architectes et plasticiens participant depuis le début du Festival (soit 182 œuvres).
  • 450 000 visiteurs depuis la création du Festival.