Urssaf Picardie
Amiens et Compiègne, seules zones à gagner de l'emploi
Les données de l'Urssaf issues des déclarations sociales nominatives (DSN) permettent d'établir le bilan, l'étude et la conjoncture économique du pays. Avec cet ensemble de statistiques nommé Stat'ur, l'organisme est en mesure de publier chaque trimestre l'évolution des effectifs salariés par département et la masse salariale par région (voir en encadré). L'Urssaf Picardie présente ses chiffres du 2e trimestre 2024.
En premier lieu, le nombre de salariés du privé a très légèrement baissé au 2e trimestre 2024 sur la moyenne des zones d'emploi des trois départements de la Picardie : « Il a baissé de – 0,2 % et il compte 790 salariés de moins pour un total 432 100 salariés, précise Valérie Hadet, directrice de l'Urssaf Picardie. Cette baisse est identique sur l'ensemble de la région Hauts-de-France. »
En Picardie, les deux seules zones d'emploi à gagner des effectifs sont : Amiens (+ 0,3 % et + 250 salariés) et Compiègne (+ 0,3 % et + 170 salariés).
La diminution d'emplois la plus importante (malgré son faible pourcentage) est enregistrée dans la Vallée de la Bresle – Vimeu (- 1 % et – 110 salariés) devant Soissons (- 0,7 % et – 220 salariés).
Creil (- 0,4 % et – 230 salariés), Saint-Quentin (- 0,3 % et – 180 salariés), Beauvais (-0,3 % et – 210 salariés), Abbeville (- 0,2 % et - 30 salariés) et Château-Thierry (- 0,2 % et - 20 salariés) connaissent une baisse plus faible de leurs effectifs.
A noter que Laon est la seule zone d'emplois à n'avoir aucun changement entre les deux trimestres (0%). La zone de la Thiérache au Nord – Est de l'Aisne est quant à elle comptabilisée avec celle de Maubeuge dans le Nord.
Aisne : l'industrie en baisse mais en léger sursaut au 2e trimestre
Au 2e trimestre 2024, sur un département qui compte 101 500 salariés du privé, Valérie Hadet et ses services notent que « les effectifs salariés de l'Aisne diminuent de – 0,3 %, soit une perte de 340 postes. Il s'agit du quatrième trimestre consécutif de baisse et du recul le plus marqué des cinq départements des Hauts-de-France. »
Bien qu'il soit le plus petit en termes d'effectifs (4 600), le secteur d'activités qui a le plus diminué est l'intérim, à – 5,5 % ce trimestre et près de - 16 % sur l'année. Le deuxième secteur le plus en difficulté est la construction, chiffrée à – 0,6 % sur le trimestre et – 2,4 % sur l'année. Il représente 8,7 % de l'activité économique et 8 900 salariés.
Les services sont le plus gros pourvoyeur d'emplois privés du département : 42 100 personnes et 41,4 % de l'activité. Ils sont eux aussi en baisse à – 0,1 % entre les deux derniers trimestres et – 0,3 % cette année. Le commerce (19 100 salariés et 18,8 % de parts d'activité) est également en diminution de – 0,3 % au trimestre et – 1,1 % à l'année. L'industrie, deuxième secteur de l'Aisne (21, 2 % de l'activité et 21 500 salariés) connaît aussi une très légère baisse de – 0,1 % sur un an mais elle est toutefois en léger sursaut ce dernier trimestre (+ 0,2 %).
L'hébergement - restauration est le seul secteur en croissance d'effectifs cette année (+ 2,8 %) mais celle-ci ralentit tout de même au 2e trimestre (+ 0,8 %). Ils sont 5 400 Axonais à travailler dans ce secteur pour 5,3 % de l'activité économique du département.
Oise : l'hébergement - restauration en croissance sur l'année
Les chiffres de l'Urssaf l'attestent : « Les effectifs salariés du département de l'Oise continuent de baisser au 2e trimestre 2024 de – 0,2 %. Sur un an, le bilan s'aggrave à – 0,7 %, soit une perte de 1 340 postes » (NDLR : sur un total de 192 200 salariés privés).
Comme sur l'ensemble de la région, l'intérim (9 100 personnes pour 4,7 % de parts d'activité) est le secteur le plus touché à presque – 11 % sur l'année et toujours – 4,7 % ce dernier trimestre. L'industrie est elle aussi en baisse de – 0,4 % en un an et – 0,2 % entre le 1er et le 2e trimestre 2024. Elle reste le deuxième secteur de l'Oise avec 21,3 % de l'activité et 40 900 salariés.
Les services sont toujours et de loin le premier secteur (à 42,3 % pour 81 300 salariés) mais ils baissent sur l'ensemble de l'année (- 0,5 %) alors que le 2e trimestre a été positif (+ 0,2 %).
Positifs également sur l'année : les trois secteurs de la construction, le commerce et l'hébergement – restauration. A la différence que les deux premiers (+ 0,2 % et + 0,3 %) sont en légère diminution d'effectifs au 2e trimestre (- 0,4 % et – 0,1 %). Ils sont encore des secteurs importants de l'emploi sur le département : 15 500 salariés et 8 % de parts d'activité pour la construction, 35 100 salariés et 18,2 % de parts d'activité pour le commerce.
L'hébergement – restauration est donc le seul secteur en croissance d'effectifs dans l'Oise, à la fois sur l'année (+ 2 %) et sur les résultats du 2e trimestre (+ 1,1 %). Il est cependant moins pourvoyeur d'emplois que les autres (juste au-dessus de l'intérim), réunissant 10 400 salariés et 5,4 % de l'activité.
Somme : les services et l'industrie en hausse d'effectifs
Le département se distingue par rapport à l'évolution des effectifs de ses deux voisins de Picardie, si ce n'est la baisse générale au 2e trimestre 2024 : « Les salariés de la Somme sont en recul de – 0,1 % (NDLR : - 110 postes sur un total de 138 400 salariés), à un rythme légèrement moins fort qu'en région et qu'au précédent trimestre (-0,2 %), analysent la directrice Valérie Hadet et son service statistiques. Sur un an, le bilan est négatif de – 0,3 %. »
L'autre similitude se situe sur la baisse la plus importante que représente l'intérim à – 5,7 % sur le trimestre et – 12,6 % sur l'année. Le secteur compte 6 600 salariés pour 4,8 % de parts d'activité. La construction diminue également (- 0,4 % sur le trimestre) et contrairement à l'Oise, elle baisse aussi sur l'ensemble de l'année à – 1,2 %. La construction emploie à l'heure actuelle 10 300 salariés pour 7,5 % de parts d'activité.
En revanche, la Somme voit deux secteurs en hausse d'effectifs sur l'année : les services à + 0,8 % et l'industrie à + 0,5 % bien que ce 2e trimestre reparte à la baisse de – 0,4 %.. Ces deux secteurs restent largement les plus importants avec 60 100 salariés et 43,4 % de parts d'activité dans les services, 30 700 et 22,2 % dans l'industrie.
Le commerce, avec 22 400 salariés et 16,2 % de l'activité, est quant à lui totalement stable sur un an. Il repart même à la hausse de + 0,1 % au 2e trimestre.
Dernière particularité : l'hébergement – restauration est le seul secteur à la baisse de Picardie, à – 0,1 % sur l'année et – 0,6 % ce trimestre. Il comptabilise maintenant 8 200 personnes et près de 6 % de l'activité économique du département.
Hauts-de-France : l'emploi diminue, le salaire augmente
Au 2e trimestre 2024, l'Urssaf Picardie annonce la baisse du nombre de salariés privés sur l'ensemble de la région Hauts-de-France après le rebond du trimestre précédent : « L'emploi privé suit la tendance nationale et diminue de 0,2 % entre le 1er et le 2e trimestre 2024, souligne Valérie Hadet, la directrice de l'Urssaf Picardie. Ce sont près de 2 500 postes perdus en 3 mois, essentiellement dans le Nord, mais également dans les quatre autres départements de la région. »
Cette baisse des emplois est surtout impactée par la perte de 1 900 postes salariés en intérim, une baisse de 2,9 % dans les Hauts-de-France, légèrement plus forte qu'en France.
La construction et le commerce sont aussi légèrement en repli, - 0,5 % et – 0,3 %. En revanche, seuls les secteurs de l'industrie et de l'hébergement – restauration notent une toute petite hausse de + 0,1 % sur 3 mois.
« En septembre 2024, la région entière compte environ 1,5 million de salariés privés, résume Valérie Hadet. Sur un an, leur effectif a baissé de - 0,1 % contrairement à l'évolution de + 0,3 % au niveau national. »
Le salaire moyen à 2 613 € net
Au calcul de la masse salariale soumise à cotisations pour ce 2e trimestre 2024, l'Urssaf Picardie annonce que celle-ci a augmenté de 0,5 %, enregistrant même un léger ralentissement car cette masse salariale avait déjà augmenté de 1,4 % au 1er trimestre, portant son évolution à + 2,9 % sur l'année.
« Cette croissance est portée notamment par l'augmentation du salaire moyen par tête qui progresse de 0,4 % pour s'établir à 2 613 €, confirme la directrice de l'Urssaf Picardie. Il demeure toutefois inférieur à la référence nationale de 2 981 €. »