Amiens : les assurances et les banques ne s'installeront plus en hyper-centre

À l'occasion de sa conférence de presse de rentrée le 23 septembre, Brigitte Fouré, maire d'Amiens, a annoncé vouloir mettre fin à l'installation de nouvelles banques et assurances sur le secteur de la zone piétonne dans le centre-ville.

La mairie d'Amiens veut faire de son centre-ville, le plus grand centre commercial à ciel ouvert de France.
La mairie d'Amiens veut faire de son centre-ville, le plus grand centre commercial à ciel ouvert de France.
La mairie d'Amiens veut faire de son centre-ville, le plus grand centre commercial à ciel ouvert de France.

La mairie d'Amiens veut faire de son centre-ville, le plus grand centre commercial à ciel ouvert de France.

À partir de janvier 2016, les banquiers et les assureurs qui souhaitent s’installer dans la rue des Trois-Cailloux à Amiens sont priés d’aller voir ailleurs. Brigitte Fouré, maire d’Amiens, a annoncé une modification du Plan local d’urbanisme (PLU) en ce sens, au cours de sa conférence de presse de rentrée, mercredi 23 septembre. Cette volonté doit se concrétiser au cours de la fin de l’année en conseil municipal avant de prendre effet au début de l’année suivante. Cela va permettre de contenir le nombre d’agences présentes sur le centre-ville amiénois qui en compte déjà près d’une quinzaine.

Le plus grand centre commercial à ciel ouvert

« De la maison de la culture à la gare, on compte 12 agences bancaires. On estime que c’est largement suffisant. Le but n’est pas de chasser celles existantes, l’objectif est de faire de la rue des Trois-Cailloux le plus grand centre commercial à ciel ouvert de France », explique Renaud Deschamps, adjoint au maire en charge du commerce, de la gestion du domaine public et des animations.

« Nous ne sommes pas contre la venue des banques et des assurances », s’empresse de préciser Gaël Mordac, président de la Fédération des commerçants du centre-ville d’Amiens. « Cette décision concerne seulement la zone piétonne de l’hyper-centre de la ville. De plus, ce ne sont que les implantations nouvelles qui sont concernées, de façon à ce qu’il y ait pluralité des commerces. Ce qui était à vocation commerciale reste à vocation commerciale », développe-t-il.

Développer la zone de chalandise

« Les gens viennent le week-end à Amiens pour faire du lèche-vitrine et acheter dans les magasins. Si l’on n’a que des banques et des assurances, les gens ne vont pas venir », poursuit Renaud Deschamps qui est assureur dans la vie professionnelle. Pour ce faire, la mairie oeuvre en coulisses pour attirer des grandes enseignes peu présentes dans la région et ainsi étendre la zone de chalandise de la capitale picarde. L’arrivée d’Hema, l’enseigne néerlandaise spécialisée dans les articles du quotidien, avait fait les gros titres en début d’année, avant que Basic Fit, salle de sport-low cost, s’installe dans la rue de Noyon. Le groupe serait toujours intéressé par une venue sur Amiens selon la municipalité. D’autres noms circulent, comme celui de Starbuck, le géant américain du café, sans que la mairie confirme.

Au sujet des rumeurs annonçant l’arrivée de grandes enseignes dans la capitale samarienne, Gaël Mordac se montre positif. « Si on intéresse des enseignes nationales, cela veut dire qu’il y a des indices favorables. Ce sont des groupes qui réalisent des études avant de s’installer », commente-t-il. Renaud Deschamps confirme par les chiffres cet attrait pour le centre-ville amiénois : « Le taux de vacance des locaux commerciaux est de 3,8% à Amiens. C’est en dessous de la moyenne nationale qui est de 10,6%. » Gaël Mordac abonde en ce sens et présente également d’autres chiffres : « Le taux de mutage des baux commerciaux – le temps entre la fermeture et l’acquisition juridique – est aussi en dessous de la moyenne nationale. » La zone piétonne de l’hyper-centre d’Amiens ne verra pas de nouveaux assureurs ou banquiers arriver, ce qui est moins certain pour les grandes enseignes.

Alexandre BARLOT