Innovation

Andrieu lance le premier extincteur pour les feux de batterie Lithium Ion

Référence internationale, l’entreprise quadragénaire, installée à Méru, vient de faire homologuer le Lith’Or. Un gap technologique qui pourrait lui ouvrir un énorme marché.

Chrystelle Legrand présente le Lith’Or, le petit dernier de la gamme Andrieu disponible uniquement en conditionnement de 9 litres. (c) Aletheia Press/B.Delabre
Chrystelle Legrand présente le Lith’Or, le petit dernier de la gamme Andrieu disponible uniquement en conditionnement de 9 litres. (c) Aletheia Press/B.Delabre

Ils sont partout et on ne les voit même (presque) plus. Les extincteurs représentent un marché plus qu’on concurrentiel qu’on ne pourrait les croire. Et à ce jeu, l’entreprise isarienne Andrieu a depuis longtemps fait ses preuves. Aujourd’hui elle innove à nouveau en proposant un extincteur homologué sur les feux de batteries au Lithium ion. Ce produit baptisé « Lith’Or » était très attendu sur le marché. Les batteries au lithium ion sont désormais partout ou presque : voitures, vélos, téléphones… Et les feux sont très difficiles à maîtriser, montant très vite en température. Les expériences malheureuses de quelques utilisateurs de trottinettes électriques en témoignent.

Cette innovation, qui est la seule au monde à avoir obtenu une certification, Andrieu la doit un peu au hasard... et beaucoup à son bureau d’études intégré, sur la brèche toute l’année. « Nous sommes obligés d’innover si on ne veut pas perdre des parts de marchés. Si on n’avance pas, on recule », résume Chrystelle Legrand, présidente Directrice générale du groupe Andrieu. Et c’est en cherchant à créer une solution sans fluor, une autre demande du marché pour des extincteurs plus écologiques, que la mousse aqueuse très collante, contenu dans Lith’Or, a été découverte.

600 000 extincteurs par an

Pour l’heure, le Lith’Or n’est proposé qu’en conditionnement de 9 litres, mais d’autres devraient voir le jour prochainement. Il est vendu avec un masque Moldex afin de protéger les utilisateurs contre les vapeurs très toxiques que dégagent les feux de batteries. « Nous essayons d’être très pédagogues et nous formons nos distributeurs à l’utilisation de nos produits, explique Chrystelle Legrand. Nous essayons de bien faire notre métier. Nous ne sommes pas là que pour vendre. Si quelqu’un devait avoir un accident grave en utilisant un de nos produits, je ne m’en remettrais pas. Nous avons d’ailleurs un petit centre de formation ici. »

C’est à Méru où l’entreprise a pris ses quartiers en 2011 et une centaine de salariés y fabriquent pas moins de 600 000 extincteurs par an. Ces derniers sont revendus à 450 distributeurs partout en France et dans le monde. L’usine de Méru dispose aussi d’un centre de recyclage. « Cela fait partie de notre service, comment Chrystelle Legrand. En fin de vie, on peut récupérer, démanteler, trier et recycler… »

L’entreprise Andrieu est installée à Méru depuis 2011 et devrait investir sur le site 2 millions d’euros dans les deux années à venir. (c) Aletheia Press/B.Delabre

Autre service : une livraison rapide garantie. La réactivité est en effet une demande de plus en plus présente sur le marché, à un moment où la livraison à J+1 est devenue a conquis tous les secteurs. « Pour cela, j’ai en permanence un stock de 30 000 unités prêtes à partir, explique la dirigeante. Cela suppose de la trésorerie et de l’organisation. »

2 M€ d’investissements dans les deux ans

La conquête du marché de la lutte contre les feux de Lithium Ion devrait donner un coup d’accélérateur à l’entreprise « Le marché est gigantesque », admet Chrystelle Legrand. Avant de tempérer « Mais c’est aussi un marché complexe, et notre produit bien qu’efficace n’est pas un produit miracle… »

L’entreprise se met en tout cas en ordre de marche. Elle investit dans une machine qui va permettre de doubler une ligne de production. Environ deux millions d’euros devraient être investis dans les deux prochaines années. « Nous avons encore des axes de progrès pour améliorer notre capacité de production », résume Chrystelle Legrand, qui évoque un développement de l’automatisation des chaînes de production… et l’intégration d’un logiciel de gestion des stocks plus efficace. « Nous nous adapterons à la demande : nous avons la capacité de production ici, sans problème. »