Industrie
AQLE accélère l'innovation grâce au Plan de relance
L'entreprise de fabrication de câblage cartes et filaire n'a pas échappé à la crise : avec une perte de 3 millions d'euros de son chiffre d'affaires l'année dernière, cette entreprise industrielle high-tech est boostée par le Plan de relance du Gouvernement. Avec 800 000 euros de subvention, AQLE innovera pour rester compétitive.
C'est une des fiertés locales : AQLE, installée à Saint-Just-en-Chaussée, fait un métier de précision dédié à des secteurs très technologiques et à forte valeur ajoutée. Spécialisée dans le câblage électronique - notamment le câblage de cartes électroniques (composants sur circuits imprimés) – le câblage filaire (notamment les liaisons par les fils et connecteurs) ainsi que l'intégration des équipements (l'ensemble complet des cartes est relié dans une boîte intelligente), l'entreprise isarienne travaille essentiellement pour le secteur de l’aéronautique mais aussi pour celui du nucléaire et du ferroviaire. Ce travail de précision est fait à la main avec des compétences qui s'acquièrent au bout de quelques années. « La technologie est très précise et un produit peut prendre 1 heure jusqu'à 400 heures de fabrication », précise Damien Asselin, Directeur général d'AQLE durant cinq et qui en est devenu président en 2019.
Mais cette entreprise industrielle a été frappée par la crise de plein fouet : la baisse des commandes, notamment dans le secteur aéronautique, lui ont fait perdre 3 millions d'euros de chiffre d'affaires l'année dernière. « Mais à contrario nous n'avons eu qu'une baisse de 24% de l'activité car nous avons beaucoup travaillé sur de nouvelles perspectives et nous avons eu de nouvelles affaires », note le président. Après avoir postulé au Plan France Relance lancé par l’État, AQLE a reçu fin décembre une subvention de 800 000 euros, aux côté de Michaël Chevrier, sous-préfet dédié à la relance économique. Cette dernière est un tremplin pour cette PME qui va lui permettre d'innover.
Diversification et innovation : la clé de l'avenir
L'entreprise –
qui emploie 110 salariés dans l'Oise et 50 en Tunisie via sa filiale
Somalec - n'est pas à sa première crise. En 2009 déjà, la crise
économique mondiale a engendré des changements au sein de cette PME
qui s'est réorientée vers l'excellence. Des investissements ont
suivi et depuis cinq ans, elle a conquis de nouveaux marchés, acquis de nouvelles compétences et investi dans les formations, notamment
accès sur les valeurs humaines. « Nous faisons un travail
de précision donc nous sommes dans la fabrication de 1 à 200
séries, un peu plus selon les produits, nous répondons à des
besoins très précis, présente Damien Asselin. Nous avons
investi dans les process car nous fabriquons des produits à valeur
ajoutée tout en proposant une réelle expertise. »
Et c'est cette conquête de nouveaux marchés qui a permis à l'entreprise de se diversifier et d'accentuer son savoir-faire. « L'industrie française doit se questionner. Je pense qu'il ne faut pas regarder à quel prix mais que fait-on de la compétitivité ? Il faut réfléchir à cette compétitivité de l'industrie de façon globale et mettre en avant nos savoir-faire », questionne encore Damien Asselin, fervent défenseur du savoir-faire industriel française mais aussi « de ses compétences et de sa qualité ». Ce que AQLE ambitionne de suivre. Portée par des valeurs fondamentales - le respect, la confiance, l'esprit d'entraide et la communication-, la société est partie prenante d'un écosystème réunissant des partenaires industriels, territoriaux et institutionnels. « La mairie de Saint-Juste en Chaussée, la Communauté de communes et le député Olivier Dassault nous soutiennent énormément », note Damien Asselin.
Alors pour répondre à la problématique industrielle globale dans ce contexte économique si particulier, AQLE innove. La subvention du Plan France Relance servira notamment à investir dans un nouveau process, dans le secteur automobile, pour fabriquer une nouvelle fonction de sécurité d'un véhicule. Du côté innovation également, l'entreprise se dirige vers la digitalisation de ses services. Elle ne perd pas non plus sa dynamique de recrutement avec six à douze recrutements en CDD (possibilité de CDI) par an. Elle maintient également ses emplois grâce au dispositif gouvernemental ARME (Anticipation redressement mutations économiques).