ArcelorMittal lance sa «Steel Academy» pour optimiser ses recrutements
Le sidérurgiste a lancé en septembre son école en partenariat avec deux centres de formation. Une manière de mieux former ses alternants, qui représentent une bonne part des futurs salariés, en étant en complète adéquation tant sur la partie théorique que pratique, avec les besoins de l’entreprise.
ArcelorMittal recrute. En 2023, le sidérurgiste a embauché quelque 550 personnes pour l’ensemble de ses sites en France, notamment pour pallier les départs en retraite. Le chiffre sera quasi le même en 2024. 50% des offres concernaient la maintenance, un secteur déjà en forte tension de main d’œuvre alors même que la majorité des récentes implantations industrielles annoncées ne sont pas encore entrées en production. « Il nous faut emmener les jeunes avec nous, leur démontrer que l’industrie a changé. En ce sens, le fait que le pilotage de nos installations soit digitalisé et que nous ayons un gros projet de décarbonation de notre process est un atout », commente Isabelle Bourgeois-Potel, DRH France pour ArcelorMittal.
Parmi les personnes qui ont rejoint les rangs de l’entreprise sidérurgique, pas loin de la moitié y avaient réalisé leur formation en alternance. « L’apprentissage, et plus généralement l’alternance, pour les jeunes comme pour les salariés en reconversion professionnelle, font vraiment partie de l’ADN du groupe et cela, depuis des années », précise la DRH. Toutefois, ArcelorMittal regrettait régulièrement que le contenu des formations ne soit pas toujours adapté aux exigences que les process d’élaboration de l’acier demandent : concentration, raisonnement, capacité à l’autonomie, adaptabilité.
54 recrutements via la «Steel Academy» en 2024
C’est la raison principale de la création de la «Steel Academy» au sein des sites de Dunkerque, Mardyck et Florange (Lorraine) du groupe. Une première, réalisée en partenariat avec l’AFPI CFAI et l’AFPI région dunkerquoise, qui a concerné une vingtaine de personnes au sein de trois «classes dédiées» pour préparer aux diplômes de BTS maintenance des systèmes et de BTS électrotechnique mais aussi au CQPM Pilote de système de production automotive. La différence avec l’alternance classique réside dans le contenu de la formation : enrichi, celui-ci est complètement en adéquation avec les besoins d’ArcelorMittal.
Par ailleurs, les apprentis travaillent, en classe, sur des exemples concrets qu’ils vont retrouver chez le sidérurgiste. Ils sont donc plus vite en capacité de travailler en autonomie lorsqu’ils sont en poste. Atout non négligeable également : évoluer dans une classe où l’ensemble des apprenants réalisent leur apprentissage chez ArcelorMittal crée un esprit de corps et une émulation. Les temps passés en classe peuvent alors aussi être des moments d’échanges et de retours d’expérience dont les uns et les autres tirent bénéfice.
Devant la réussite du dispositif, de nouvelles promotions vont être mises en route en septembre 2024. Cette fois, ce seront 54 places qui seront disponibles. Le sidérurgiste ne cache pas son ambition de recruter d’ici trois ans 90% de ses alternants par le biais de son école.
Pascaline Duban
Dans l'Oise, FuseMetal voit loin
Dans l'Oise, le centre de recherches Global R&D Montataire d’ArcelorMittal et l’Université de technologie de Compiègne ont créé, en 2019, un laboratoire commun FuseMetal, dans les domaines des aciers dits de « 3e génération ». Objectif : alléger les véhicules automobiles, réduire les quantités d’acier utilisé et les émissions de gaz à effet de serre.
Matériau de référence de l’industrie automobile - loin devant les alliages d’aluminium, les plastiques ou les verres - l’acier est au cœur des stratégies visant à réduire les émissions de CO2 du secteur de la mobilité. Dans son innovation, les activités du laboratoire commun FuseMetal s’articulent autour du soudage des aciers de très haute résistance de troisième génération et de la fabrication additive des pièces en acier.
FuseMetal compte actuellement 35 membres dont 70% de chercheurs et personnel d’appui technique de l’UTC et 30% de chercheurs et techniciens d’ArcelorMittal, ainsi que six doctorants et deux ingénieurs de recherche. Il est également soutenu par le Fonds européen de développement régional opéré par la Région Hauts-de-France.
V.K