Aux Ateliers d’Ascalon, le plan de relance réussit
Située à Liesse-Notre-Dame, cette entreprise, qui emploie 50 salariés handicapés, a réussi à surmonter la crise en multipliant adroitement ses activités : travaux paysagers et de bâtiment, collecte et tri de papiers, nettoyage de bureaux, métiers du bois, etc. Elle va développer un service de numérisation de documents et prévoit d’embaucher en 2013 cinq nouveaux salariés. Haut les coeurs !
Certes, d’aucuns vous expliqueront que les Ateliers d’Asclon, qui fêtent leur 20 ans, est une entreprise soutenue par l’Etat, puisqu’elle perçoit, pour chacun de ses postes de salarié handicapé, une aide spécifique afin de compenser leurs handicaps.
Mais cette aide est vite dépensée dans l’achat de matériels adaptés. « Nous considérons, comme dans beaucoup d’autres entreprises de l’Aisne, que la crise n’est pas une fatalité », explique Geneviève Decarreaux, directrice générale de l’association Capteil (centre d’accompagnement des personnes sous tutelle ou en établissement pour inadaptés de Liesse) qui a créé en 1992 les Ateliers d’Ascalon.
L’entreprise emploie aujourd’hui 50 salariés handicapés dans neuf pôles d’activités, dirigés chacun par un travailleur handicapé. Longtemps, ses ateliers ont été en premier lieu les prestataires de service (conditionnement, gestion de commandes) d’entreprises industrielles de l’Aisne, mais elles ont réduit cette sous-traitance.
Boîtes aux lettres de La Poste
En 2009, 2010 et 2011, le chiffre d’affaires des Ateliers d’Ascalon a beaucoup souffert. « Mais nous avons mis en place un plan de relance, confie Geneviève Decarreaux. Cette année, notre CA sera d’un million d’euros. C’est notre seuil d’équilibre. Et nous tablons sur un CA de 1,2 M€ en 2013. Nous sommes confrontés aux mêmes réalités économiques que les autres. »
L’entreprise adaptée a recruté un commercial en septembre 2012, qui a pris beaucoup de contacts et drainé vers les ateliers de nouveaux marchés. L’entreprise a su adroitement, pour séduire des clients dans le département, combiner toutes ses activités : nettoyage de bureaux, collecte et tri de papiers, travaux paysagers et de bâtiment, maintenance de mobiliers urbains, rénovation de meubles, tournage de bois, etc.
« Le plan de relance nous permet, par exemple, de pouvoir travailler pour la SNCF en nettoyant la gare de Laon, poursuit la directrice générale. Nous entretenons et maintenons en état le mobilier urbain de La Poste dans l’Aisne (boîtes aux lettres, coffres relais). Actuellement, nous avons plus de 400 000 € de devis en cours chez des industriels, des collectivités locales, des commerçants, etc. »
Tapis de tri, broyeuse
De fait, les Ateliers d’Ascalon vont entrer dans « une phase de recrutement », bien que certaines des activités traditionnelles se soient ralenties. C’est le cas du démontage de vieilles chaudières et le recyclage de leurs pièces, des activités qui ont subi de plein fouet la hausse du prix des métaux.
Toutefois, les Ateliers d’Ascalon ont su compenser cette perte nette par le développement, parmi les clients chez lesquels ils effectuent du nettoyage de bureaux ou d’usine, de la collecte de vieux papiers (chez les notaires, dans les associations, les administrations, les collectivités). Les Ateliers livrent chaque mois 5 tonnes de papiers triés à Greenfield SAS Paper Mill à Château-Thierry. Ils en livreront 19 tonnes par mois en 2013 après avoir investi 20 000 € dans un tapis de tri, une broyeuse et compacteuse.
Si les activités de travaux paysagers (parcs et jardins, arrosage, élagage, entretien de bassin) sont très prometteuses, en 2013 les Ateliers d’Ascalon s’ouvriront aux technologies informatiques. « Nous voulons répondre aux nouveaux besoins des entreprises. Nous allons proposer un service de numérisation des documents et d’archivage des documents numérisés avec un logiciel de gestion électronique» précise Geneviève Decarreaux.
A noter que les Ateliers d’Ascalon ont été récemment distingués par un trophée picard de la Qualité de la vie au travail. « Depuis sept ans, l’entreprise a développé une politique d’évolution à des postes de responsable de certains de ses salariés reconnus travailleurs handicapés. »