Beauvais 2030 : une ambition économique vertueuse
À la Maladrerie Saint-Lazare, le lundi 4 avril, devant une centaine de chefs d'entreprise et d'élus locaux, la nouvelle stratégie économique du Beauvaisis 2020-2026, baptisée « Beauvais 2030 : l'ambition économique » a été présentée. Une ambition basée sur une économie vertueuse avec l'écologie au cœur de la démarche, la réindustrialisation du territoire, des synergies fructueuses, la création de nouvelles filières d'avenir et un accompagnement sur-mesure des entreprises.
Cette ambition
voit grand et voit loin : avec l'écologie au cœur de la
stratégie, le Beauvaisis compte faire fructifier ses atouts et créer des
synergies pour faire grandir ses entreprises tout en impulsant une
économie inclusive et circulaire, pour prendre soin de la nature, de l'homme et du territoire... En travaillant également sur le nouveau
visage industriel du territoire, qui se veut performant et innovant.
Cette ambition compte transformer en profondeur l'économie locale en
accompagnant les entreprises vers les enjeux de demain et en créant un
environnement propice à ces inéluctables transformations.
Un programme économique qui inclut aussi tout le territoire : de la ville à la campagne, l'idée est de mettre tous les atouts au profit d'une synergie commune pour répondre aux nouveaux défis sociétaux et environnementaux. Les enjeux ? Trouver des solutions durables synonyme de nouvelles activités économiques et de créations d'emplois. « Le développement économique et l'emploi sont notre priorité numéro une », rappelle Caroline Cayeux, maire de Beauvais et présidente du Beauvaisis, saluant le courage des dirigeants durant la crise sanitaire.
Si aujourd'hui l'avenir économique est
enclenché, la maire de Beauvais a fait le bilan de ces deux
dernières années, une période durant laquelle de nombreuses
entreprises, si ce n'est toutes, ont souffert. Durant le début de la
crise, la collectivité a fait « un choix assumé » de
soutien financier en débloquant trois millions d'euros d'aides pour
les entreprises, en plus des différentes aides de l’État. «
Ce qui a permis a plus de 600 entreprises de bénéficier d'une ou
plusieurs aides », note Caroline Cayeux. Une crise qui n'a pas
eu totalement raison du dynamisme local : en 2020, la collectivité a
enregistre 861 créations d'entreprises avec, comme exemple phare,
l'implantation de Maschio Gaspardo (leader du machinisme agricole)
sur la zone du Haut-Villé. « Nous avons un tissu économique
solide », souligne encore la maire de Beauvais.
Une crise qui n'a
pas eu totalement raison du dynamisme local : en 2020, la
collectivité a enregistré 861 créations d'entreprises avec, comme
exemple phare, l'implantation de Maschio Gaspardo (leader du
machinisme agricole) dans la zone du Haut-Villé. « Nous
avons un tissu économique solide », souligne encore la
maire de Beauvais.
Une ambition en cinq axes
Et c'est sur les bases de ce tissu
économique que Beauvais 2030 s'appuie. Des axes stratégiques
impulseront cette synergie locale : l'ESS, l'innovation, la
réindustrialisation, la création de filières d'avenir et un
dynamisme partenarial. Dans cette sprirale vertueuse, la collectivité
aura le rôle de chef d'orchestre. « Dans cette innovation,
c'est aussi impliquer la collectivité autrement, explique Loïc
Barbaras, vice-président du Beauvaisis en charge du Développement économique. L'objectif est d'impulser une dynamique, de créer
des partenariats et des opportunités et de proposer un
accompagnement sur mesure aux dirigeants [ndlr :
notamment pour les projets industriel].
»
L'innovation
passera également par le développement de formations d'enseignement
adaptées aux besoins du territoire mais aussi de nouvelles
formations compatibles avec les enjeux de demain et créer un
véritable campus d'innovation en s'appuyant sur UniLaSalle qui se
démarque déjà dans cet objectif.
Du
côté de l'ESS, là encore Beauvais 2030 affiche une grande
ambition. « C'est de l'innovation sociale, elle
regroupe tout ce sur quoi nous travaillons »,
remarque Loïc Barbaras. Cette économie inclusive et circulaire sera
le nouveau visage de l'économie locale. « Il y aura
des nouveaux besoins donc des nouveaux outils »,
précise Matthieu Alaime, directeur de l'Économie à Beauvais depuis
plus d'un an. « Il faudra essayer, tester,
expérimenter, rebondit Loïc Barbaras. Tout cela reste en construction et c'est avec vous
que nous le faisons. »
La réinsdustrialisation en ligne de mire
Territoire
agricole aux innovations déjà bien implantées, le Beauvais 2030
envisage d'accroître ses atouts avec un positionnement stratégique
centré sur des filières productives. L'idée est de créer le
triptyque économique campus/ ESS/ industriels aux bases solides.
Cette réindustrialisation passera notamment par la décarbonation
et la baisse de la dépendance des énergies fossiles. Là encore,
l'ADN beauvaisien en sera le socle avec l'industrie métallurgique
et l'agromachinisme.
Avec
un autre atout qui prend son envol depuis quelques mois : le pôle
d'excellence Rev Agro. Ce dernier mise sur l'agriculture du futur
rassemblant l'écosystème en place (industriels, collectivité,
agriculteurs, formations). Ce projet révélateur fort
représente le visage de cette nouvelle économique locale
innovante... regroupant aussi des enjeux communs : trouver des
solutions aux agriculteurs du territoire, impulser la décarbonation
des marchés ou encore attirer des start-up. « L'objectif
est de consolider l'écosystème Ag Tech existant tout en travaillant
sur le high et low tech »,
précise Matthieu Alaime.
De nouveaux quartiers économiques
L'ambition sera visible. Dans ce projet économique, la Zac de Ther
se transformera en un véritable quartier économique. Cette
requalification travaillera sur les espaces publics, la
végétalisation et la densification de l'activité économique pour
« recycler le foncier » et apporter « une
nouvelle attractivité », note le directeur de l'économie.
Dans le même sens, Novaparc, actuellement en phase de terrassement,
sera un quartier économique à énergie positive et déjà une
dizaine d'entreprises vont s'y implanter. « Pour demain, nous visons
à Novaparc l'autosuffisance énergétique, la rationalité foncière
et un travail collaboratif », précise-t-il encore. L'ambition
est là aussi grande : 70 000 m² sont réservés pour créer
une centrale photovoltaïque, soit une production de 10% en
électricité des beauvaisiens. À Novaparc, l'industrie innovante
autour de la nature (bioéconomie par exemple) prendra place en
synergie avec Rev Agro et Isagri. « Nous ne sommes pas dans l'utopie, 41% de ce foncier est déjà en pré-commercialisation,
pour 1 500 emplois estimés, continue Matthieu Alaime. À
terme, nous estimons une création de 4 000 emplois sur des métiers
de l'industrie de demain. »
Enfin, le visage de Beauvais 2030 serait aussi une halle industrielle partagée. Un grand projet pour mettre en avant l'industrie : la stratégie de décarbonation et de l'écologie industrielle tout en intégrant les métiers en tension en seront la base. La construction d'un mix énergique territorial (biogaz, hydrogène, biomasse....) avec les acteurs économiques du territoire fait partie de ce projet... matérialisant une ambition économique de grande envergure.