Beauvais : l’industrie fait sa pub dans une usine itinérante 

La Fabrique 4.0 des Hauts-de-France a fait halte à l’Elispace de Beauvais durant trois jours. L’occasion pour, notamment, les scolaires et les demandeurs d’emploi de découvrir un secteur trop souvent décrié. Durant une après-midi, 20 entreprises ont proposé plus 150 offres d’emploi locales.

La Fabrique 4.0 ne passe pas inaperçue.
La Fabrique 4.0 ne passe pas inaperçue.

De semaines en semaines, la Fabrique 4.0 des Hauts-de-France sillonne la région. Dans l’Oise, avant Compiègne en fin de mois, elle a stationné durant trois jours à l’Elispace de Beauvais. Pas moins de 100 scolaires et 150 demandeurs d’emploi ont pu découvrir cet outil innovant.

Et la Fabrique 4.0 est une mini usine, constituée de deux parties. D’une part, une chaîne de fabrication d’un support pour téléphone portable abritant un concentré de technologies (réalité augmentée, réalité virtuelle, jumeau numérique, automatisme, robotique, fabrication addictive) et, d’autre part, une salle avec des chaînes permettant des interventions et dotée d’un écran diffusant des vidéos sur les secteurs industriels emblématiques du département : matériel agricole, sous traitance automobile et mécanique dans le Beauvaisis, chimie vers Compiègne ou mécanique générale dans le sud de l’Oise.

La Fabrique 4.0 est portée par l’UIMM Hauts-de-France, entourée de nombreux acteurs. Avec le soutien de la Région, l’OPCO 2i, la Caisse d’Epargne Hauts de France, en partenariat avec la région académique des Hauts-de-France, le Pôle emploi régional, la Cité des métiers / Maison de l'Emploi et, pour ces trois jours, de la Formation du Pays du Grand Beauvaisis et la Communauté d'agglomération du Beauvaisis. Autant d'acteurs qui se sont regroupés pour promouvoir l'industrie et surtout les belles entreprises industrielles du département.

Benoit Bartoux, chef de projet de la Fabrique 4.0, présente la technologie des industries d'aujourd'hui.

« L’accueil pour cet outil est très positif, assure Anne-Sophie Claverie, Secrétaire générale de l’UIMM de Oise et responsable emploi/ formation à l’UIMM Picardie. L’outillage est performant. Nous voulions démontrer que l’industrie est innovante. Il y a encore trop de clichés qui entourent ce secteur : travail répétitif, environnement bruyant, conditions de travail difficiles… Ce n’est plus vrai. De plus, les salaires y sont plus élevés que dans les autres et la réalisation de soi est possible. Il faut sensibiliser les jeunes, leurs parents, les professeurs, les conseillers d’orientation, les demandeurs d’emploi… Rien ne vaut le contact en direct. »

Les entreprises à la rencontre du public

Et ce contact est créé par les rencontres. À Beauvais, quatre entreprises sont venues échanger avec public : MIS (maintenance industrielle) à Beauvais, PEM (chaudronnerie) à Breuil-le-sec, GMD (sous-traitant automobile) à Grandvilliers et CTIO (chaudronnerie-tuyauterie) à Beauvais. « Eux aussi se mobilisent car il est difficile de trouver des salariés, poursuit la Secrétaire générale. Ils ont besoin de compétences et s’ils n’en trouvent pas, ils peuvent former en interne. Dans l’industrie, il n’y a plus d’emplois non qualifiés. Si on est motivé, tout est possible. Nous souhaitons aussi féminiser le secteur. Nous avons mis en place une action "Les filles de steel". C’est dommage que les jeunes filles et les femmes se mettent des barrières. Nous avons voulu coupler la présence de la Fabrique 4.0 avec un forum Attractivité emploi/ formation et la visite d’ateliers de Proméo, notre outil de formation. »

Au total, ce forum Attractivité emploi/ formation a regroupé 20 entreprises industrielles représentant plus de 150 offres d’emploi en alternance, de stages et contrats. La liste des entreprises et les offres figurent toujours sur le site Internet dédié

En témoignent Coraly Campo, chargée de développement RH, et Pénélope Laville, DRH chez GMD stamping à Grandvilliers, spécialisée dans la découpe et l’emboutissage de pièces pour l’automobile (90 salariés) : « Nous cherchons aussi à féminiser l’entreprise, expliquent-elles. Nos métiers sont moins pénibles. Notre entreprise est beaucoup automatisée. Des forums comme celui là sont toujours intéressants, de même que la Fabrique 4.0. Nous recherchons deux alternants en QHSE et informatique, ainsi qu’un responsable logistique et un technicien méthode en CDI. Nous avons récupéré quelques CV. »

Une opportunité pour les entreprises

Un peu plus loin, la responsable RH du site Bigard de Formerie, Laurence Lecuir, est assaillie : « Nous comptons 190 salariés. Nous recrutons notamment un opérateur abattoir et un opérateur mise en quartier. Beaucoup de personnes ne connaissent pas notre entreprise. Il est essentiel de désacraliser le monde de la viande, de faire tomber les a priori. Nous proposons des métiers polyvalents sans forcement de diplômes car nous avons notre propre école de formation. De plus, nous avons une belle usine et faisons partie d’un grand groupe. »

Laurence Lecuir de chez Bigard à Formerie trouve que le forum est une belle opportunité pour les entrepries.


Isabelle Ruotte est assistante RH chez Priplak à Neuilly-en-Thelle. L’entreprise de 53 salariés va faire face à plusieurs départs à la retraite. Entre les alternants et les CDI, dont trois comme régleurs polyvalents, près de dix postes sont à pourvoir : « Nous fabriquons des feuilles et des bobines de polypropylène. Nos produits sont de différentes couleurs, épaisseurs et grain. Nous exportons dans 40 pays. Nos clients sont spécialisés dans le classement, le packaging, la publicité, le conditionnement. C’est toujours bon de venir sur des forums comme celui là pour se montrer. »

Benoit Bartoux, chef de projet de La Fabrique 4.0 Hauts-de-France, complète : « Il est essentiel de montrer l’industrie telle qu’est est aujourd’hui. Le mot industrie ne veut plus rien dire. En venant à la Fabrique, les visiteurs découvrent par exemple qu’une trentaine de métiers sont nécessaires pour fabriquer et recycler un support de téléphone portable, cela va de la recherche et développement en passant par l’étude de marché, de marketing et bien sur la fabrication. Je n’ai que des échos positifs de ce projet. C’est aussi un beau partenariat. »