Bilan mitigé à Compiègne
2014 a été marquée par une augmentation du nombre de fermetures d'entreprises.
Richard Cassel, président du Tribunal de commerce, a commencé par présenter les quatre nouveaux juges élus, parmi les seize composant l’assemblée, qui sont soit chefs d’entreprises soit des salariés ayant eu des fonctions de direction en entreprise. Suite au départ volontaire de trois d’entre eux, ceux-ci ayant pris leur retraite et un qui fut évincé pour des raisons dont le président Cassel n’a pas souhaité reparler, celui-ci est entré dans le vif du sujet en rappelant l’importance de la juridiction de Compiègne, qui depuis début 2014 œuvre avec celle de Senlis.
Des secteurs plus touchés que d’autres
2014 a été marquée par l’augmentation de fermeture d’entreprises, ce qui est très lourd de conséquences. « Grâce à la collaboration des organisations professionnelles, qui expliquent aux sociétés en difficulté qu’il vaut mieux aller au tribunal avant le dépôt de bilan car celui-ci est là pour aider et non pour sanctionner, elles peuvent ainsi bénéficier des dispositions de la loi et nous avons permis parfois d’éviter la liquidation. Nous faisons de la prévention. Grâce à l’augmentation des procédures avec conciliation, entre deux parties, entreprises/ fournisseurs ou inversement, nous arrivons à limiter les procédures. La mission du juge commissaire est d’accompagner l’entreprise qu’elle soit en redressement ou en liquidation. Chaque semaine nous avons une réunion entre le greffe représenté ici par Fabrice Bernard qui appartient aux deux juridictions et qui assure l’authenticité des actes et en est le conservateur. Je veux rappeler que le juge est un chef d’entreprise et qu’il se doit d’être impartial. L’incident en 2014 pour l’un d’entre eux a été douloureux pour les autres juges qui ont été auditionnés et atteints dans leur honneur et leur probité. L’année 2015 sera riche en évènements avec la modification de fonctionnement du tribunal qui devrait avoir plus de personnel et surtout nous espérons avoir moins d’affaires à traiter, car cela voudra dire que la crise recule. » Le montant des créances dues à l’URSSAF de Picardie s’élève à 3 460 000 d’euros. Les secteurs d’activité les plus touchés par les faillites sont les services, avec les transports, l’automobile et les garages, l’immobilier, la coiffure, l’esthétique, puis le commerce et le bâtiment, frappant 51% les entreprises générales et 21% la maçonnerie. L’industrie est également fortement touchée. Le nombre d’emplois concernés par les liquidations judiciaires s’élève à 3 654, soit une augmentation de plus de 157% par rapport à 2013, qui avait constaté la suppression de 1 420 emplois. Pour rester optimiste, il y a eu l’an dernier, 1 323 immatriculations au registre du commerce