Bpifrance projette de soutenir la transition verte de 20 000 PME
Transition écologique, industrialisation, création d’entreprise… Bpifrance a présenté le bilan de son activité en 2022, orientée selon les axes définis par la politique publique, ainsi que ses priorités.
« Une année hyper-active », d’après Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, la banque publique d’investissement. En février, à Paris, il présentait le bilan d’activité de l’établissement qui affiche un résultat net d’1,5 milliard d’euros. Ce qui en fait, selon les termes de Nicolas Dufourcq, qui vient d’être reconduit pour un mandat de cinq ans à sa tête, une institution financière « performante » et à « mission d’intérêt général ». Celui-ci oriente l’action de l’établissement selon des axes spécifiques : transition écologique de l’économie, développement de l’entrepreneuriat, industrialisation du territoire… Bpifrance joue également le rôle d’opérateur dans le déploiement de certains dispositifs publics comme le PGE, Prêt garanti par l’État.
Pour remplir ses missions, la banque exerce huit métiers : financement (17,32 milliards d’euros), garantie (8,2 milliards), financement de l’innovation (4,47 milliards) investissements directs et en fonds de fonds (4,85 milliards ), international (32 milliards) et accompagnement à la création et au développement des entreprises. Avec quelque 6 milliards d’euros mobilisés, la transition écologique figure parmi les axes forts, précise Nicolas Dufourcq qui qualifie Bpifrance de « banque du climat, où tous les métiers sont concernés ». Le soutien à l’innovation compte parmi les principaux outils mobilisés par Bpifrance. Avec notamment le financement de start-up de la green tech dans le cadre d’appels à projet (1,7 milliard). Autre type d’action, Bpifrance a financé des projets éoliens ou photovoltaïques. Mais l’établissement agit également dans l’accompagnement de la transition écologique des entreprises. À ce titre, 1,1 milliard d’euros de Prêts verts ont été décaissés auprès de plus de 900 PME et ETI qui souhaitaient mettre en œuvre un programme de transition écologique et énergétique.
Par ailleurs, en collaboration avec l’Ademe, Agence de la transition écologique, Bpifrance a mis en place un dispositif de diagnostics. 1160 de ces « Diag’Actions Climat » ont été réalisés en 2022. Par ailleurs, 266 VTE Vert (Volontariat territorial en entreprise) signés ont permis à des dirigeants de PME de recruter des jeunes pour les accompagner sur des projets de transition environnementale. « Nous allons mettre en transition 20 000 PME », promet Nicolas Dufourcq.
100 nouvelles usines et deux fois plus de créations d’entreprises
Au delà du chantier de la transition écologique, l’un des « faits marquants » de l’année signalés par Nicolas Dufourcq concerne une autre priorité, celui du soutien à l’entrepreneuriat et la création d’entreprise : sous l’impulsion de Bpifrance, le collectif Cap Créa a été créé. Il regroupe 26 réseaux d’accompagnement à la création d’entreprise, partenaires de l’établissement bancaire, qui se sont engagés à se mobiliser pour doubler le nombre de créations d’entreprises (viables) d’ici cinq ans. « Il nous faut convaincre les intentionnistes », ceux dont les projets restent dans un tiroir, plaide Nicolas Dufourcq. En 2022, les réseaux de Cap Créa ont accompagné 155 000 porteurs de projets et contribué à la création de 79 000 entreprises. 108 millions d’euros de prêts d’honneur ont été accordés.
Par ailleurs, Bpifrance a renforcé son programme de soutien à l’Entrepreneuriat pour tous, en direction des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Par exemple, parmi les 79 000 créateurs d’entreprises soutenus par le réseau, 8 000 sont issus des QPV.
Autre priorité encore de l’action de Bpifrance, la réindustrialisation du pays. « Nous devons faire monter 100 usines par an de plus que le flux naturel », a déclaré Nicolas Dufourcq. Plusieurs dispositifs ont été mobilisés en ce sens, à commencer par le nouveau plan « start-up et PME industrielles », déployé dans le cadre de France 2030. Il est doté de 2,3 milliards d’euros et prévoit plusieurs types de dispositifs, comme des aides, des prêts et garanties… Autant d’outils destinés à favoriser l’émergence et le déploiement de projets industriels sur le territoire. Mais le plan a aussi généré la création d’un nouveau fonds de fonds, le « Fonds national de venture industriel », doté de 350 millions d’euros. Son objectif : favoriser l’émergence d’un marché de fonds de capital-risque qui soit en mesure de financer les projets naissants.
Sinistralité « faible » du PGE
Opérateur de l’État pour le PGE, Prêt garanti par l’État, Bpifrance constate que « la sinistralité reste faible », avec un taux de l’ordre de 5 % environ, à date.