Charcuterie Richard, riche de valeurs et de saveurs
Fondée en décembre 1976, cette maison familiale compte aujourd’hui une dizaine de personnes dans son équipe. Un personnel partageant les valeurs communes défendues par Richard Jason, actuel dirigeant et fils du fondateur, qui nous livre la recette de cette réussite.
Il s’est fait un nom dans la charcuterie, plus exactement un prénom ! Le père de Richard Jason a baptisé son entreprise comme son fils, avec l’accord de son associé : le charcutier alsacien René Risler. Cette belle aventure familiale a commencé à Troissereux, à six kilomètres au nord-ouest de Beauvais, en 1976.
« Nous avons démarré dans la maison familiale puis nous avons déménagé à Beauvais lors de la construction des nouveaux abattoirs en 1984 », raconte Richard Jason, qui a repris la tête de l’entreprise en 1998. Titulaire d’un bac +3 gestion hôtelière, il ne se prédestinait pourtant pas à cette activité. Il avait en effet rejoint la prestigieuse maison Daloyau à Paris dans les années 90 mais lorsque son père lui propose de prendre sa suite, Richard Jason n’hésite pas une seconde : « Il ne me l’a pas imposé du tout mais d’une certaine manière, c’était écrit », confesse l’entrepreneur.
Un autodidacte quatre étoiles
« Autodidacte dans ce métier, il m’a fallu tout apprendre », relate avec modestie le chef d’entreprise qui va passer de l’univers parisien du luxe à un nouvel environnement rural d’artisans passionnés. Richard Jason va apporter son savoir-faire dans la société en termes de gestion mais aussi lancer un plan de rénovation des locaux.
Malgré ces changements, l’établissement reste fidèle à la qualité de ses produits, à base uniquement de porcs frais français, il est ainsi devenu Maître artisan. La structure à taille humaine rayonne jusqu’en région parisienne. « Notre dimension assez réduite nous permet d’être très flexible, passer de la saucisse de Francfort à la merguez très rapidement », explique l’entrepreneur.
Un futur prometteur
Avec pas moins de 60 recettes et sa fabrication artisanale, la Charcuterie Richard a de quoi séduire, y compris dans la grande distribution, avec qui elle traite sans stock, à flux tendu. Ses spécialités ? Pâté picard, noix du Beauvaisis et saucisson à l’ail, « notre best-seller, fumé à l’ancienne », précise Richard Jason.
Capable de traiter jusqu’à 600 kilos de viande par jour, la Charcuterie Richard souhaiterait développer son activité traiteur. « Nous sommes bloqués par le recrutement, il y a un coût humain énorme mais le projet reste dans les esprits », révèle l’entrepreneur qui cherche aussi à consolider sa structure après une solide période de croissance. Ainsi, en 2005 l’entreprise, victime de son succès, a dû changer de locaux, tout en gardant ses effectifs à taille humaine. « Je suis attaché aux valeurs de l’artisanat, mettant en avant l’humain, son savoir-faire et ses mains, tout simplement », raconte l’entrepreneur. Malgré une conjoncture difficile, l’envolée du prix du porc depuis quelques années et un pouvoir d’achat qui s’effrite, celui-ci prépare une nouvelle génération pour prendre sa suite. Cette réussite familiale et locale ne devrait donc pas se terminer… en eau de boudin !