Chez BASF, la chimie prend une route vertueuse
Leader mondial de la chimie, le groupe allemand a invité ses clients, partenaires et pouvoirs publics à découvrir ses innovations autour du concept car Oli de Citroën, sur son site de Breuil-le-Sec, à la Division Coatings, où les peintures du groupe y sont fabriquées depuis 50 ans. Le chimiste prouve que le déploiement de la mobilité peut être plus performant et plus vertueux.
À l'heure du
grand défi du réchauffement climatique et une décarbonation de son
activité devenue nécessaire d'ici 2050, l'industrie doit répondre
à de nombreux enjeux, embarquant avec elle toute la chaîne de
production. Avec un objectif du 100% électrique d'ici 2035 et
l'autonomisation des véhicules, la filière automobile, quant à
elle, vit une révolution. Car remplacer un moteur thermique par un
moteur électrique n'est pas la seule composante de cet objectif. Désormais, la création de nouvelles technologies
adaptées et durables est nécessaire.
Dans ce bouleversement, le secteur de la chimie doit indéniablement suivre ce mouvement vertueux, car il en est le socle. Fournisseur majeur de matériaux et de solutions pour les constructeurs et les équipementiers, BASF déploie des solutions avancées afin d’anticiper les nouvelles attentes techniques, économiques et sociétales pour façonner, notamment, la voiture de demain. « Depuis plusieurs années, BASF s'engage pour le développement d'une chimie durable. D'ici 2050, nous vison la neutralité carbone, présente Joël Wajsman, directeur du site de Breuil-le-Sec, qui emploie 400 salariés et fabrique les peintures du groupe. En 2020 déjà, nous sommes parvenus à réduire de moitié nos émissions de CO2 par rapport à 1990, tout en doublant notre production. »
En coulisse, il développe des nouveaux produits liés au marché de l'électrique et pense à la voiture du futur. Il anticipe les nouvelles techniques, élabore de nouvelles chaînes de production, utilise de nouveaux matériaux, intègre le recyclage et développe des technologies vertueuses pour les fabricants. C'est aussi un enjeu pour BASF, partenaire historique de l'industrie automobile représentant plus de 20% de son chiffre d'affaires, qui plus est implanté dans la première région de production automobile de France. « Nous travaillons pour que les voitures de demain soient toujours plus performantes, belles et respectueuses des contraintes économiques, environnementales et sociétales », explique Joël Wajsman. E-mobilité, design, peinture, matériaux, réduction de l'empreinte carbone... autour du concept car électrique Oli, conçu avec Citroën, BASF s'embarque dans une grande épopée technologique vertueuse.
L'e-mobilité, un enjeu majeur
Inscrite dans une trajectoire durable, la voiture électrique
représente le levier le plus important pour limiter les émissions
des véhicules. Pour autant, l'e-mobilité a encore de nombreux défis
à relever, notamment en matière d'autonomie ou de recharge de la
batterie. Alors BASF a mis au point des solutions, tout en assurant
la sécurité des systèmes embarqués. Il développe par exemple des
liquides de refroidissement (connus sous la marque Glysantin®)
pour les véhicules à moteur hydrogène, fonctionnant avec une pile
à combustible, et prévoit la commercialisation à plus grande
échelle de ce type de véhicule, notamment du groupe Stellantis.
L'innovation se retrouve également dans les matériaux. L'utilisation de plastiques techniques allègent le véhicule tout en leur apportant une performance. Les solutions en polyuréthane sont particulièrement utilisées dans la conception des pièces mécaniques et automobiles ou des pièces de renfort de la batterie électrique. Le concept car Oli en est le résultat : pièce emblématique du concept, le fauteuil du véhicule est entièrement fabriqué à partir d'un matériau plastique et imprimé en 3D. Cette approche facilite ainsi le recyclage mécanique. Finalement, ce véhicule du futur ne pèse qu'une tonne, contre 1,5 T actuellement pour une véhicule moyen. Derrière cet allégement du véhicule électrique se dessine aussi une mobilité durable plus abordable.
Alors que les véhicules équipés d'ADAS (systèmes avancés d'aide
à la conduite) de niveau arrivent sur les routes françaises, BASF
anticipe également sur les voitures autonomes. Le groupe a mis au
point une peinture automobile transparente aux ondes radars, grâce à
un système de multi-couche, d'intégration de résines spécifiques
et de réduction de la particule d’aluminium. Aussi, en phase de
recherche et fabriquée sur le site de Breuil-le-Sec, la peinture
réfléchissante au Lidar « ultra précise, elle évite les
réflexions spectaculaires grâce à sa technologie de pigment
d'absorption », explique Jérôme Dremière, responsable du
Laboratoire Couleurs. Ces matériaux innovants « assurent, selon les
besoins, la transmission, le réfléchissement ou l'absorption des
signaux des capteurs », précise-t-il.
La peinture, le premier combat
L'enjeu pour BASF se trouve surtout dans le domaine de la peinture,
qui représente 50% des émissions de CO2 de ses sites de production
de véhicules. Dans ce domaine, le groupe a pris un virage écologique
significatif. La technologie Oxsilan®
de Chemetall est le procédé de pré-traitement écologique (avant
la première couche de peinture mise sur la voiture) et multi-métaux
utilisé « qui
n'intègre pas de métaux lourds »,
précise un expert de BASF. Par rapport au traitement classique, le
résultat est performant : « elle
réduit l'empreinte carbone (1 kg par véhicule d'impact) et la
consommation d'eau de 70% »,
précise-t-il.
En lien avec ses clients, le groupe allemand façonne les produits de
demain, en combinant un système de couleur tri-couches et d'innovations technologiques. Grâce à ses recherches, BASF atteint
des domaines chromatiques avec une saturation importante ou des
effets visuels complexes et remarquables. À l'instar de sa gamme
« Wahou Couleurs » proposant des couleurs vives, acidulées
ou scintillantes, dont une étape de la ligne de production a été
supprimée économisant une à deux cuissons. De même, utilisée sur
le revêtement de la carrosserie, la technologie R-M®
AGILIS® est fabriquée à
base d'eau, possédant une très faible teneur en composés
organiques volatils (COV). BASF développe, dans la même lignée,
des peintures de réparation hydrodiluables, des peintures à faible
épaisseur ou encore formule des peintures à basse température.
La réduction de l'empreinte carbone se joue également dans
l'application de la peinture. BASF a mis au point un outil digital
pour s'entraîner aux techniques d'application de peinture de
réparation, évitant ainsi une perte de matière. De la même façon
avec les nouveaux spectrophotomètres - fabriqués par le groupe
depuis 30 ans -, les réparateurs en carrosserie peuvent analyser les
teintes, parmi 20 000 couleurs, et appliquer le bon coloris.
Over-Spray-Free réduit, quant à elle, de 25% la consommation énergétique grâce à son procédé qui permet de transférer 100% de la peinture sur la caisse, sans aucune perte, contrant le procédé conventionnel de peinture pulvérisée.
Économie circulaire et future raffinerie
Dernière avancée écologique du groupe : l'économie circulaire. Depuis plusieurs années, BASF développe deux concepts pour diminuer le recours aux ressources fossiles. L'approche « Biomass Balance » remplace les matières premières fossiles par des matières premières renouvelables et biosourcées, comme le bio gaz et le bio-naphta issus de déchets organiques. Cette approche est notamment utilisée pour la production de peintures automobiles à faible empreinte carbone, réduisant de 40% les émissions de CO2 à leur production. Concernant le recyclage du plastique, BASF prend les devants. Sa technologie ChemCycling® transforme tous types de plastiques en huile de pyrolyse, utilisée ensuite dans la fabrication de nouveaux produits, comme la garniture et la structure du pavillon ou encore le châssis. Un fabricant automobile a ainsi réduit son empreinte carbone de 40% grâce à l'utilisation de ce procédé dans la fabrication des poignées de porte.
Enfin, BASF va jusqu'au bout de la démarche. Avec un stock mondial de batteries usagées estimé à 3,4 millions en 2025, le groupe s'engage dans le recyclage des batteries en fin de vie et des déchets de production de batteries, en créant une boucle fermée, après des années de recherche. Objectif ? Faire entrer la production des batteries dans une démarche d'économie circulaire et diminuer l'empreinte carbone relative à la l’extraction des matières premières pour les batteries. Dans ce sens, BASF a choisi l'hydrométallurgie : une usine prototype a démarré en Allemagne, à Schwarzheide, en 2023, utilisant un procédé innovant d'extraction de métaux pour réduire l'extraction minière. Dès 2024, le groupe a annoncé la construction d'une usine de production de « black mass » de recyclage de batteries, une poudre noire contenant du lithium, du cobalt ou du nickel obtenue en broyant et en chauffant les cellules de batterie, réutilisable dans la fabrication de matière.
Avec toutes ses innovations et projets, BASF poursuit son mantra : il n’y aura pas de révolution automobile sans chimie.