« Chez Patrick » à Goincourt, l’artisanat a toujours sa place
À Goincourt, Patrick Jehenne gère sa boucherie-charcuterie depuis 20 ans. Il assure que le positionnement artisanal a encore sa place, à condition de miser sur la qualité et le contact.
« Il faut montrer aux jeunes, qu’il y a des choses qui fonctionnent bien. » Patrick Jehenne tient depuis 20 ans la boucherie-charcuterie Chez Patrick à Goincourt. À deux ans de la retraite, lassé de n’entendre que des mauvaises nouvelles, il a lancé une communication positive en direction des jeunes, par presse interposée. L’objectif : encourager les vocations en montrant qu’avec du travail et de l’enthousiasme, on peut parfaitement vivre de ce métier.
Se démarquer de la concurrence
Comme pour beaucoup, la carrière de Patrick Jehenne a débuté à 14 ans en apprentissage. Après un parcours de 12 ans en grande distribution, il a saisi, avec sa femme, l’opportunité de rachat d’une boucherie qui se présentait à Goincourt. « En apprentissage, on apprend à faire beaucoup de choses, à développer de la créativité, exprime Patrick Jehenne. Je voulais revenir à cela. »
Une option qui de toute façon était imposée par le modèle économique de l’artisan boucher-charcutier traditionnel. D’abord la qualité est un argument important pour se démarquer par rapport à la concurrence des grandes surfaces. Un modèle qui a encore largement sa place, comme en témoigne le commerce de centre bourg de Patrick Jehenne qui cohabite depuis toujours avec l’Intermarché de la commune. Ensuite, au-delà de la grande distribution, la créativité et la qualité s’imposent aussi pour conserver la clientèle. « C’est Beauvais ici. Il faut faire des choses qui nous démarquent de la concurrence. »
De bons produits travaillés avec soin… Ce positionnement permet à ce commerçant de drainer une large clientèle dans tout le beauvaisis… tant pour sa boutique que pour son activité de traiteur, tournée principalement vers les particuliers. Patrick Jehenne est ainsi présent tous les dimanches au marché de Saint-Paul, dans lequel il s’est engagé dès sa création. « Un fil à la patte », comme il le répète, mais qui lui permet de rencontrer une clientèle différente de celle de la boutique, et de faire fonctionner le bouche à oreille… Une logique qui préside aussi à sa présence au Salon d’Art et de Gastronomie de Liancourt. « C’est un salon que je fais depuis 2013. Il est axé sur l’artisanat de qualité, et met les gens en valeur. »
Faire perdurer l’outil
Désormais, même s’il n’a jamais pu prendre d’apprenti dans sa boutique, Patrick Jehenne espère transmettre sa passion du métier à un jeune. Le laboratoire comme la boutique sont en état et aux normes. Propriétaire du fonds et des murs il a disposé de la souplesse nécessaire pour faire les aménagements nécessaires. « Je le savais dès mon installation : pour transmettre, il fallait conserver les lieux en bon état. Quand on a un outil comme celui-là sur les rails, on espère forcément qu’il va perdurer… »