Clément Boyet, de salarié à dirigeant de sa propre boîte
Le destin prend parfois des chemins imprévus. C’est en tout cas ce que peut penser Clément Boyet, qui vient de créer, en mars dernier, son entreprise de travaux publics : Boyet TP. Car s’il avait bien prévu de devenir « son propre patron », il ne pensait pas le faire de la sorte. Portrait.
Fort de dix ans d’expérience chez le poids lourd du secteur, Colas, il rejoint SPC TP, la Société Picarde de Construction, avec l’objectif d’en prendre à terme la direction. C’est là que le destin s’en mêle. Un conflit naît au sein de la gérance de SPC, et cahin-caha, la société est mise en liquidation. Clément Boyet envisage brièvement de se positionner pour une reprise au tribunal de commerce. « Finalement je me suis dit que de repartir de zéro était la meilleure solution », raconte le jeune entrepreneur.
Un carnet de commandes plein
Soutenu par sa femme et par un pool d’amis entrepreneurs, il se lance. Il est immédiatement soutenu par la Chambre de commerce e d'industrie de l’Oise, Initiative Oise Ouest et le réseau entreprendre qu’il vient officiellement d’intégrer le 15 mai. Il va ainsi bénéficier d’un tutorat de deux ans. De quoi apporter de la sérénité, tout comme d’ailleurs les financements à taux zéro qui sont venus compléter les prêts bancaires. « Avec la hausse des taux d’intérêt, bénéficier d’un financement à taux zéro, c’est une vraie aide, explique Clément Boyet. Et ça m’a permis de couvrir mon besoin en fonds de roulement. »
Serein, l’entrepreneur embauche rapidement huit personnes, toutes issues de SPC. « Ce sont des personnes que je connaissais bien, avec qui j’avais envie de travailler, et en qui j’ai confiance. Et je crois qu’aujourd’hui tout le monde est content de retravailler ensemble, dans une bonne ambiance. » Deux équipes de trois sont montées, soutenues par une assistante administrative et un chauffeur. L’entreprise œuvre dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres autour de Beauvais, même si elle ne s’interdit pas une ou deux escapades plus loin, à l’occasion. Elle s’appuie sur un matériel en propre : deux fourgons et un poids lourd (en leasing), ainsi que le petit outillage. « Pour les mini-pelles et les chargeurs pour l’instant, je travaille avec de la location, pour plus de souplesse », poursuit le jeune entrepreneur.
Les collectivités comme cible
Et le travail est là. « Le marché est un peu en baisse avec les difficultés que peuvent avoir les collectivités, notamment suite à la hausse du coût de l’énergie, mais je récupère clairement les affaires de SPC », sourit Clément Boyet. D’un point de vue commercial, pour l’instant, je gère plutôt les appels entrants. » L’homme n’a d’ailleurs pas changé de numéro de téléphone et disposait déjà de plusieurs commandes avant même d’avoir officiellement créé l’entreprise.
Pour autant, Boyet TP ne se repose pas sur ses lauriers. L’entreprise vise principalement un marché de petits chantiers, pour lesquels l’entreprise est mieux taillée, même si elle attend la réponse de deux appels d’offres auxquels elle a répondu. Les collectivités territoriales restent la cible principale (objectif de 60% du chiffre d’affaires), ainsi que les entreprises, et, dans une moindre mesure, les particuliers. « C’est plutôt par manque de temps, car ce sont des chantiers souvent chronophages. Mais ils ont le mérite d’apporter de la trésorerie. ». Le gérant mise sur la qualité de service pour fidéliser sa clientèle : « Les mairies ce qu’elles veulent, c’est que le chantier se passe vite et bien. C’est ce qu’on s’applique à faire… »