CMA Hauts-de-France : les artisans en difficulté
La Chambre des métiers et de l'artisanat (CMA) Hauts-de-France sort une étude qui montre les premiers signes des difficultés économiques éprouvées par les artisans de la région face à la crise du Covid-19.
Les indicateurs conjoncturels du premier trimestre 2020 montrent que 91% des artisans de la région prévoient une baisse de leur chiffre d’affaires (89% dans le Pas-de-Calais, 91% dans l’Aisne, 92% dans le Nord et dans l’Oise, 93% dans la Somme). Cette étude menée par la CMA Hauts-de-France auprès de plus de 4 000 artisans « préfigure un basculement vers des situations de réelles complexités économiques », note cette étude.
Au total :
- 78%* estiment leur situation économique comme étant « mauvaise » pour le second trimestre 2020 contre 20% pour le premier trimestre.
- 91%* disent que leur chiffre d’affaires sera en baisse pour le second trimestre 2020.
- 89%* jugent leur trésorerie comme « dégradée ».
- 36%* envisagent une diminution de leurs effectifs.
- Seuls 7%* vont investir au second trimestre 2020 contre 25% au premier trimestre.
Dans la région, la difficulté la plus rencontrée par les artisans est l’approvisionnement : du matériel professionnel (57% des artisans), du matériel de protection (53%) et des matières premières (43%).
« Ces études permettent à la CMA Hauts-de-France d’alerter ses partenaires, les organismes publics et privés, ainsi que l’État sur la nécessité d’accompagner les artisans dans cette crise sanitaire aux lourdes conséquences économiques », note la CMA Hauts-de-France.
Du côté des mesures prises par le Gouvernement : le Fonds de solidarité et le report ou l’obtention de délais de paiement pour les cotisations Ursaff sont (ou sont envisagées d’être) par 57% des artisans. Ces mesures sont surtout mobilisées dans les services (65% des artisans pour le Fonds de solidarité et 59% pour l’aménagement des cotisations Ursaff). L’aide financière exceptionnelle pour les travailleurs indépendants concerne 38% des artisans, notamment dans le secteur des services (43%). Le report des échéances fiscales est mis en avant par 35% des artisans, surtout dans le bâtiment (38% des artisans) et l’alimentaire (36%).
L’aménagement des délais de paiement des charges sociales et fiscales est une mesure qui intéresse 34% des artisans, en particulier dans le bâtiment (38%). Sur le plan de l’emploi, c’est surtout le recours à l’activité ou au chômage partiel qui est mis en avant par 43% des artisans, surtout dans le secteur alimentaire (52%) et le bâtiment (48%). Enfin, 30% des artisans se tournent vers un report du remboursement de crédits bancaires, en particulier dans le secteur alimentaire (41%).
*Étude menée entre le 24 et le 26 mars 2020