Contre les coups durs, la CCI prépare sa solution
La CCI de Région est en train de mettre sur pied Hauts-de-France Prévention. Un dispositif qui s’adressera, à partir de juin, aux entreprises de plus de dix salariés et leur viendra en aide en cas de gros imprévu.
Un sinistre, un gros client qui met la clef sous la porte ou un mauvais payeur, la vie des entreprises est rythmée par des imprévus… qui parfois font très mal. Pour des entreprises déjà fragilisées, ou juste à l’équilibre, ces aléas peuvent vite tourner au drame. C’est pour répondre, en urgence, à ces problèmes de trésorerie que la CCI de Région s’apprête à mettre en place Hauts-de-France Prévention. Un dispositif directement inspiré de CCI Prévention, instauré à l’échelle de la métropole lilloise par Philippe Hourdain, alors président de la CCI Grand-Lille. Une belle réussite d’après ses troupes, qui assurent que son extension à la région est très attendue par les chefs d’entreprises.
Les PME ciblées
Dupliqué à l’échelle de la grande Région, le dispositif voit donc son périmètre étendu, mais le principe reste le même, explique David Brusselle, directeur général de la CCI de Région : « Nous nous adressons à toutes les entreprises de plus de dix salariés basées dans les Hauts-de-France, quel que soit leur secteur d’implantation ou d’activité. L’objectif, c’est de venir en aide financièrement à des entreprises qui ne sont pas en grande difficulté, mais qui traversent un trou d’air, une période difficile ponctuelle, avec une perte brutale de chiffre d’affaires qui fragilise, voire compromet, la pérennité de l’entreprise. La logique, c’est de sauvegarder l’activité de l’entreprise et ses emplois. »
Un dispositif de sauvegarde qui devrait bénéficier d’une enveloppe de 20 millions d’euros pour cinq ans pour permettre d’aider, dans un premier temps, environ 350 entreprises de la région – les montants pourraient être revus à la hausse par la suite. « Les versements se feront sous forme de prêts, sur une durée de cinq ans, avec des tickets entre 50 000 et 300 000 euros, et une année de différé d’amortissement. Il sera accordé sans garantie sur les actifs de l’entreprise ou du dirigeant, mais pas sans contrepartie : l’entreprise doit accepter un accompagnement de la part de la CCI. »
Cofinancement
Dans les faits, le chef d’entreprise en difficulté devra débloquer soit des fonds privés, à hauteur du montant obtenu auprès de Hauts-de-France Prévention, soit recourir à un prêt bancaire. Il devra alors obtenir au moins le double du prêt consenti par la CCI. « Si on prête 300 000 euros, il faudra que le chef d’entreprise ait obtenu au moins 600 000 euros de la banque, résume David Brusselle. Et si, par ailleurs, il a obtenu 300 000 euros en fonds propres, le total peut vite grimper à 1,2 million d’euros ! »
Pour ne pas se placer en concurrence des banques, La CCI s’alignera sur le taux d’intérêt que le chef d’entreprise aura réussi à négocier. Et Hauts-de-France Prévention ne demandera pas de frais de dossier, ni aucune garantie. Le dispositif, qui devrait être opérationnel début juin, s’appuiera sur l’ensemble des réseaux des CCI régionales. Des correspondants Hauts-de-France Prévention seront nommés dans chaque antenne pour accueillir les chefs d’entreprises et diagnostiquer le problème.