Coup de froid sur le climat des affaires
La CCIT de l’Aisne publie une enquête réalisée entre le 19 et le 30 novembre 2012 auprès de 144 entreprises industrielles et prestataires de services de l’Aisne. Résultats : les climats des affaires s’est dégradé ; ainsi que la santé financière des entreprises. Quant aux investissements, ce sont principalement des dépenses maintenant l’outil de production en état. Les créations d’emplois, elles, se font rares.
La détérioration du climat des affaires se confirme : 39,3 % des chefs d’entreprise constatent une baisse de leur chiffre d’affaires », souligne la chambre de commerce et d’industrie territoriale de l’Aisne dans son enquête réalisée au mois de novembre 2012. Ce pourcentage est bien plus élevé que celui de l’enquête précédente (31,9 %).
Pour autant, (même si 23,6 % des 144 interrogés constataient en novembre 2012 une hausse de leur chiffre d’affaires), plus de la moitié des chefs d’entreprise ayant participé anticipaient au mieux une stagnation de leur chiffre d’affaires durant le premier semestre 2013.
Et la CCIT de l’Aisne de souligner « que la visibilité sur les carnets de commandes est de plus en plus courte. La frilosité et l’attentisme touchent les clients comme les donneurs d’ordres tels que les collectivités locales. » Voilà qui effraye les analystes économiques dans un département dont le taux de chômage a franchi la barre des 14 %.
Un contexte de prix élevés
Tous les secteurs de l’activité économique du département de l’Aisne seraient touchés, même si certains d’entre eux (fabricants d’articles de caoutchouc et de plastique, fabricants de machines, etc.) s’en sortirait mieux.
Le contexte des prix élevés n’aurait pas épargné les industries agro-alimentaires dans l’Aisne. « Après avoir plutôt bien résisté à la crise, le secteur agroalimentaire se trouve désormais en repli, affirme la CCIT de l’Aisne. A signaler toutefois que cette augmentation des prix des matières premières alimentaires a profité à certaines niches comme la vente de machines agricoles, car elle a incité les agriculteurs à renouveler leurs équipements. »
Cependant, ce qui inquiète le plus les observateurs de l’économie dans l’Aisne, c’est l’état des trésoreries des entreprises. Et selon l’enquête de la CCIT conduite en novembre 2012, la situation s’est dégradée. « Le solde d’opinions entre les entreprises signalant une trésorerie à la hausse et celles signalant des difficultés ne cesse de s’amplifier : -19,9 points contre -10,3 points au cours de l’enquête précédente. »
Plus de suppressions d’emplois
Faible visibilité, trésorerie en berne : les chefs d’entreprises renégocient les prix avec les fournisseurs et les sous-traitants et leurs plans de trésorerie avec leurs banquiers, réduisent leurs stocks et leurs masses salariales. La CCIT de l’Aisne souligne de plus que les délais de paiement s’allongent, quelle que soit la taille de l’entreprise, créant des tensions financières qui se répercutent sur les sous-traitants. « Les dirigeants font face à de plus en plus d’impayés et constatent par ailleurs que les assureurs- crédits se désengagent de certains secteurs. »
Quant aux investissements des entreprises dans un contexte de frilosité de prêts bancaires dans l’Aisne, ils manqueraient évidemment de dynamisme. La CCIT de l’Aisne l’explique dans son enquête par « des taux d’utilisation des capacités de production demeurant en-deçà des moyennes et par les marges très faibles des entreprises. ». Elle met aussi en évidence le fait que des programmes d’investissement sont tout de même réalisés dans l’Aisne en précisant « qu’il s’agit plus de maintiens à niveau des outils de production que d’une confiance en une éventuelle reprise. »
Autre constat alarmant que note la CCIT de l’Aisne à l’issue de son enquête de novembre 2012, l’écart qui ne cesse de grandir entre le taux de chômage de l’Aisne et le taux de chômage régional et national. « Pour la première fois depuis 2008, un différentiel d’entreprises (écart entre les hausses les baisses d’effectifs) qui passe dans le rouge et s’établit à -5,6 points », explique la CCIT