Coup de Pousses recrée des mini-forêts dans les villes
La biodiversité est plus que jamais au cœur de l'avenir. Si de nombreuses actions existent, Victor Guilbert, étudiant de 23 ans et originaire de Margny-lès-Compiègne, a choisi la plantation collaborative de mini-forêts urbaines pour sensibiliser les habitants sur l'importance des arbres, avec son entreprise Coup de pousses, lancée en juin dernier. Il s'adresse surtout aux collectivités et aux entreprises... deux projets se sont concrétisés en fin d'année 2021.
Le
froid qui s'est installé depuis quelques mois n'a pas empêché le
Margnotin Victor Guilbert de concrétiser son projet et de donner ses
premiers coups de pelle. Au cimetière de Margny-lès-Compiègne, 1
260 arbres ont été plantés, sur une superficie de 420 m², du 22
au 24 novembre dernier - grâce au budget participatif de la Ville qui lui a fait confiance - et 100 autres, à Saint-Martin-Boulogne (33
m²), dans le Pas-de-Calais, dont le but est de « recréer
un espace forestier »,
explique-t-il. Passionné de nature et très sensible à la
biodiversité, il fait partie de cette jeune génération qui est
consciente du défi écologique qui l'attend, tout en étant
optimiste.
En
juin 2021, cet étudiant ingénieur en cinquième et dernière année
à l’Institut technologique européen d’entrepreneuriat et de
management (ITEEM - Centrale Lille et Skema
BS) – avec un an de classe préparatoire en agronomie - a lancé
son entreprise à Margny-lès-Compiègne, Coup de Pousses.
L'objectif ? Planter des arbres en ville en s'appuyant
notamment sur la méthode Miyawaki, technique de reforestation
mondialement reconnue, qu'il a découverte durant un
stage. « En 30 ans, 30% des oiseaux et 75% des insectes ont
disparu. Il est urgent de planter des arbres, non seulement pour
compenser nos émissions de CO2, mais surtout pour sensibiliser le
plus grand nombre », argue-t-il.
Car si l'objectif est de recréer des mini-forêts en ville, la plantation est collaborative et les messages universels. À Margny-lès-Compiègne, par exemple, cinq classes de la ville, soit 130 élèves, ont participé à ce projet et Victor Guilbert a animé des ateliers durant lesquels les plus jeunes ont participé activement. « C'est ma première action, l'objectif est également de faire participer les habitants et mettre en place des actions concrètes car j'ai envie d'aller plus loin », prévoit le jeune entrepreneur.
La méthode Miyawaki
Coup de pousses s'adresse donc davantage aux entreprises et aux collectivités désireuses de replanter des arbres dans leurs espaces urbains. Mais la technique utilisée n'est pas n'importe laquelle, c'est la célèbre méthode Miyawaki, du nom du botaniste japonais Akira Miyawaki qui l’a mise au point dans les années 1970. Cette dernière consiste à planter des arbres de façon très dense, d'où la comparaison à une mini-forêt, afin qu'un écosystème se crée et vive seul, sans l'intervention de l'homme. Et les effets de cette méthode sont sans appel : « Cet espace est un capteur naturel de CO2, un refuge pour les espèces et une amélioration du cadre de vie, précise Victor Guilbert. Pour la plantation, on a enrichi les sols avec du compost et du bois broyé. Nous venons sur les lieux une fois par an les deux premières années pour un léger entretien et à partir de la troisième année, la mini-fôret est autonome. »
C'est
aussi un moyen de créer un écosystème naturel, au sens où les
arbres plantés sont locaux, trouvés chez un pépiniériste près de
Beauvais. Pas de cocotier ou de palmier, à Margny-lès-Compiègne,
pas moins de 30 essences locales vont pousser, passant du hêtre, au
chêne, au peuplier mais aussi par des arbres fruitiers. « L'objectif
n'est pas de planter des arbres pour planter des arbres, ça n'a pas
de sens, c'est pour cela aussi que j'ai choisi la méthode Miyawaki,
relève Victor Guilbert. Les
essences locales seront plus épanouies, pousseront mieux, seront
plus robustes et elles correspondent aux espèces présentes. »
C'est
cette conviction qui guide cet étudiant dans son projet.
Pour
l'heure, le jeune entrepreneur termine ses études et effectuera un
stage de six mois chez Louis Vuitton, à Paris, au sein de la
chaîne logistique pour étudier la réduction des émissions de CO2.
Coup de Pousses est un projet durable mais autant ambitieux que l'enjeu écologique : le jeune homme compte planter 20 000 arbres en 2022 et lancer d'autres projets mettant la nature au centre des actions.