Restauration

D’une touche à une autre, Dumas Piano recompose

Depuis 2005, Dumas Piano transpose son savoir-faire dans l’accordement, l’entretien et la restauration des pianos de la région et d’ailleurs. L’atelier réutilise des matières pour recomposer notes après notes la mélodie d’un piano.

En moyenne, l’entreprise travaille sur une quarantaine de pianos par an. (c) Dumas Piano
En moyenne, l’entreprise travaille sur une quarantaine de pianos par an. (c) Dumas Piano

Allier métier et passion, c’est le quotidien que mène Nicolas Dumas, facteur de pianos et à la tête de son propre atelier Dumas Piano depuis 2005. « Lorsque j’étais petit, j’ai vite appris à jouer du piano, raconte l’artisan d’art. Quand j’ai pu observer un accordeur en action, j’étais impressionné, c’est ce que je voulais faire. » Son entreprise, basée à Montagny-en-Vexin, traite des demandes de restaurations, d’entretiens, d’accordements, mais aussi de location de l’instrument.

Grâce à son équipe composée de cinq salariés et d’un apprenti, Nicolas Dumas fait du savoir-faire un outil commun. « On a un vernisseur qui a fait l’école Boulle, un marqueteur, mais aussi une personne en charge de la précision et des finitions, détaille le dirigeant. Chaque connaissance est partagée entre nous pour que les 88 notes du piano sonnent parfaitement à la sortie. »

De la restauration de A à Z

Quand un client prend contact avec l’atelier Dumas Piano, cela peut concerner un piano moderne, vernis de noir avec un système numérique et des touches en plastique, ou un d’époque composé de matériaux rares. Ceux-ci peuvent arriver tout droit des familles, d’une école de musique, d’un conservatoire ou encore de concert des quatre coins de la France, mais aussi d’autres pays européen. La restauration est un long processus. Lorsque l’instrument entre dans l’atelier, il peut y rester pour un à deux ans en fonction des réparations. En moyenne, l’entreprise travaille sur une quarantaine de pianos par an. « Sur un modèle récent, c’est rapide, mais si cela concerne un plus ancien, on peut utiliser du bois d’acajou, de l’ivoire recyclée, de l’érable, de l’orme, du laiton… », précise Nicolas Dumas qui entend préserver ces matières nobles.

Grâce à son équipe composée de cinq salariés et d’un apprenti, Nicolas Dumas fait du savoir-faire un outil commun. (c) Dumas Piano

Pour se procurer ces matériaux raréfiés dans le monde, l’atelier a trouvé une solution : le recyclage. Ainsi, en réutilisant les pièces de pianos abandonnés, dont les gens se séparent, l’entreprise bénéficie d’un large stock. « Nous réinjectons cela dans le processus de fabrication, souligne l’artisan d’art. Cela nous permet aussi de proposer des pianos moins chers, aux alentours de 1 000 € pour les plus petits budgets. » Pour une durée de vie d’un siècle.

Touche après touche

Grâce à cette démarche, l’atelier Dumas Piano a reçu le label Repar’Acteurs par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat des Hauts-de-France. Toutefois, le facteur de pianos ne souhaite pas s’arrêter là… L’autre objectif qu’il se fixe, comme beaucoup d’artisans en France, c’est le label Entreprise du patrimoine vivant (EPV). « À l’atelier, toute mon équipe travaille tous les jours pour l’obtention de ce label prestigieux et montrer notre passion », affirme Nicolas Dumat. Une récompense qui serait un moyen de valoriser ce travail d’orfèvre et ouvrirait la porte à de nouveaux clients comme les musées et les collectionneurs.