Dans l'Oise, les premiers Contrats d'engagement jeune de Pôle emploi ont été signés
Le 1er mars, Pôle emploi Hauts-de-France a lancé officiellement le Contrat d'engagement jeune (CEJ) - sous l'égide de l’État et financé en partie par les Fonds européens – dans toute la région. Ce programme intensif entend accélérer le retour à l'emploi des jeunes ou les aider à trouver une voie professionnelle. C'est aussi un engagement sérieux vis-à-vis des entreprises. À Noyon, quatre contrats ont déjà été signés dès le lancement.
Ils ont moins de
26 ans (ou moins de 30 ans pour les travailleurs en situation de
handicap) et n'ont ni emploi ni formation. L'histoire de ces jeunes
est généralement la même : des jeunes qui sont souvent en mal
de projets professionnels, déconnectés de la réalité du marché
du travail sur leur territoire mais motivés à trouver un emploi.
Des jeunes aussi qui ne cherchent pas de la bonne façon, souvent
déroutés par plusieurs refus. « La mobilité est aussi un
frein pour beaucoup d'entre eux », observe Marie-Christine
Hazard, directrice du Pôle emploi de Noyon.
Si ces jeunes sans emploi - représentant 17% (cat A) et 15,5% (cat A,B,C) au 31 décembre 2021 à Noyon (soit -12% par rapport à 2020) – sont suivis tout le long de l'année avec de très nombreux dispositifs en leur faveur, le Contrat d'engagement jeune (CEJ) propose un accompagnement très intensif dont l'objectif est « de trouver un emploi ou une formation rapidement et une une sortie durable », continue la directrice. Car le suivi des jeunes reste, en fin de compte, primordial.
Une sortie durable
Preuve en est avec
le Club Jeunes, lancé par Pôle emploi Noyon fin de l'année 2021,
qui proposait un suivi intensif de cinq semaines. In fine, 60% des
jeunes ont retrouvé un emploi, en un mois. « Le CEJ est le
prolongement de ce club, constate encore Marie-Christine Hazard.
Les jeunes doivent être suivis régulièrement, on doit les
accompagner dans leur recherche mais surtout, il faut leur faire
rendre compte de la réalité du marché et leur trouver une voie
professionnelle et parfois une réorientation ».
Des
données essentielles pour éviter à ces jeunes de stagner et
s'enfoncer dans le chômage longue durée... et de découvrir de
nombreux autres métiers et des entreprises qui recrutent. « Les
métiers ont changé, il faut leur montrer car une fiche de poste
n'est pas parlante », remarque-t-elle encore, faisant
notamment référence aux métiers en tension. Ce
contrat privilégie aussi la synergie de groupe, regroupant des
jeunes dans des thématiques communes.... un format qui fonctionne
bien pour ce public.
Un accompagnement dans la durée
Pour ce premier
CEJ, « inédit » selon la directrice, 30 jeunes à
Noyon seront suivis sur une durée allant de six à douze mois à
raison d'un accompagnement de 15 à 20 heures par semaine, donc une durée bien plus
longue que les autres dispositifs. Pour ce suivi, un conseiller leur
est dédié, David Ringal, qui suit ces jeunes quotidiennement, avec
l'aide d'une nouvelle application "CEJ ". « Dans
ces 15 à 20 heures, il y a des ateliers, des stages, des immersions,
des projets de créations, des heures de bénévolat... tout est
possible, c'est un condensé de toutes nos offres, explique-t-il.
L'idée est de les suivre de façon très intensive pour leur
impulser un rythme, les orienter, les aider, et je suis là pour
répondre à toutes leurs questions. Et même s'il trouve un contrat,
le suivi continue pour un retour à l'emploi durable. » Au-delà
du suivi, Pôle emploi travaille avec de nombreux partenaires pour mieux insérer les jeunes comme des aides au logement par exemple et met à disposition une allocation allant
jusqu'à 500 euros par mois, sous conditions.
Le CEJ convainc les jeunes, tous volontaires, à l'instar de Christopher, 25 ans, sans emploi depuis un an, après une formation validée dans le domaine de la vente industrielle, signant l'un des premiers CEJ à Noyon. « Je suis motivé mais j'ai eu plusieurs refus et je cherche mais on n'a pas tous les contacts, on ne connaît pas toutes les entreprises et là Pôle emploi peut nous aider à trouver des pistes et à travailler sur certains points », témoigne ce jeune très motivé à trouver un emploi. « L'objectif aussi est de comprendre les refus, rebondit Marie-Christine Hazard. Et de les aiguiller. Signer le CEJ, c'est un engagement fort du jeune donc une preuve de sa motivation auprès des entreprises également. »
À Noyon, déjà quatre CEJ ont été signés, d'autres sont déjà en cours de rédaction.