Défaillances d’entreprises : un niveau historique !
Dans un contexte de reprise modérée de certains indicateurs macroéconomiques, l’économie réelle poursuit sa lente et douloureuse résilience. Selon la dernière étude du cabinet Altares, les défaillances d’entreprises ne cessent d’augmenter pour afficher +7,6% au 1er trimestre 2015. Quelque 66 000 emplois seraient menacés.
Les défaillances d’entreprises ont connu un plus haut jamais atteint depuis 2009. Au premier trimestre 2015, on dénombre 18 134 entreprises placées en procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire, contre 16 858 un an plus tôt, soit une nette hausse de +7,6%. Cette dégradation conjoncturelle a pour conséquence de menacer plus de 66 000 emplois, selon l’étude du cabinet Altares, spécialiste de l’information sur les entreprises, publiée le 16 avril dernier.
TPE et grosses PME ne sont pas logées à la même enseigne
Depuis un an, les défaillances de TPE ne cessent de s’accumuler. Les micro-employeurs signent, chaque trimestre, des niveaux records avec une augmentation de +54% des défaillances de TPE employant un salarié, tandis que celles de deux salariés accusent une hausse de 8%. Pour expliquer cette tendance haussière, le cabinet Altares souligne que « le premier emploi est une charge financière que beaucoup d’entrepreneurs en panne d’activité semblent ne plus pouvoir assumer ». Quant aux TPE de 3 à 9 salariés, elles sont aussi nombreuses à déposer le bilan pour atteindre 4 000 en valeur absolue, soit +9% par rapport à l’année précédente. Pour les PME, le point de rupture se fixe à 49 salariés. Celles de plus de 50 salariés connaissent aujourd’hui un soupçon de reprise alors que les PME de 10 à 49 salariés affichent une activité encore très précaire, poursuivant une trajectoire haussière de + 16% de défaillances. Selon Altares « 800 PME de 10 à 19 salariés (+12%) et 350 PME de 20 à 49 salariés (+26%) ont déposé le bilan ce premier trimestre 2015 ».
Sociétés commerciales et associations paient un lourd tribut
Environ 14 000 des 18 000 procédures collectives de ce 1er trimestre, soit 77%, ont été ouvertes sur des sociétés commerciales. Cela représente 10% de plus qu’un an plus tôt. Parmi les autres catégories juridiques en panne d’activité ou de financement figure le monde associatif. 240 associations ont connu un redressement ou une liquidation judiciaire au cours de ce premier trimestre 2015, soit 25% de plus que par rapport au début d’année 2014 et 52% par rapport à 2013. Si aujourd’hui, les PME de taille critique présentent une situation qui semble se stabiliser, a contrario, les TPE subissent encore de plein fouet les effets de la crise.