DEVENIR VENTURE CAPITAL COMPATIBLE

DEVENIR VENTURE CAPITAL COMPATIBLE

Julien Petit, agent de start-up et fondateur de J99fundraising a animé début avril une conférence au Quai de l’innovation à Amiens. Il a donné les clés pour comprendre les enjeux d’une levée de fonds avec un Venture capital (VC) soit capital risque en français.

Julien Petit avait prévenu, les métaphores du jour seraient principalement sportives. L’agent de start-up n’a pas menti. « Se lancer avec un VC c’est entrer dans un super centre de formation qui va vous permettre de jouer dans le top de la ligue, dit-il d’entrée. Il faut donc bien comprendre ce qu’il attend et si c’est bien ce que vous recherchez », ajoute-t-il. Installé dans la région lyonnaise, Julien Petit s’est donné comme mission de faire le lien entre des star-tup régionales et une trentaine de financiers parisiens. « On dit souvent que les projets en province manquent d’ambition et qu’ils rencontrent des problèmes de crédibilité lors des pitch. En 2016, une dizaine de start-up ont trouvé un financement à Lille, c’est un record en région », lance-t-il.

UNE GALAXIE COMPLEXE

Entreprises familiales à la recherche d’un investissement, grands groupes, business angels… les profils cherchant à financer des projets sont nombreux. Julien Petit, lui, ne traite qu’avec des VC, des entités qui investissent l’argent de clients à qui ils ont promis des retours conséquents sur une décennie. « Ils cherchent des projets ambitieux, avec un nouveau modèle qui va être capable de prendre un marché mais aussi avec une structure qui peut servir autant dix que 100 000 clients », prévient-il. Bien au-delà de l’apport de capitaux, le VC vient avec son réseau et son « intelligence du business » permettant de propulser la startup très rapidement. « L’entrepreneur qui veut signer avec un VC doit absolument avoir en tête l’exit [ndlr, la revente de son entreprise]. En moyenne, en France, celles-ci s’établissent autour de 20 millions d’euros. S’il n’y a pas de sortie, il n’y a pas de capital et donc pas d’investissement », poursuit Julien Petit. Sous pression, les VC reçoivent de nombreuses sollicitations et ne misent que sur les meilleurs. « Il faut que l’on ait envie de vous accompagner pour voir les effets de votre potion magique », assure-t-il.

PRÉSENTER DES FAITS D’ARMES

Pour cela, pas besoin forcément de gros moyens, « le manque de financement force à être créatif », lance l’agent de start-up qui a pour l’instant réussi à lever un million d’euros pour deux entreprises. Pour attirer le VC, mieux vaut viser le « fait d’armes », une vidéo virale, un exploit technologique, un soutien inattendu qui va venir créer le buzz. « La Tesla envoyée dans l’espace par Space X, c’est un fait d’armes. Même des gens comme ElonMusk ont recours aux faits d’armes pour attirer des investisseurs, souligne Julien Petit. Il faut se recentrer sur son projet, viser l’excellence et s’obliger à avoir un produit qui va se vendre par lui-même », résume l’entrepreneur.