ÉDOUARD PHILIPPE ET BRUNO LE MAIRE EN VISITE À L’USINE L’ORÉAL DE LASSIGNY

Édouard Philippe et Bruno Le Maire ont parcouru les ateliers de l’usine dans des odeurs de cosmétiques et de parfums.
Édouard Philippe et Bruno Le Maire ont parcouru les ateliers de l’usine dans des odeurs de cosmétiques et de parfums.

Accompagné de son ministre de l’Économie et des finances Bruno Le Maire, le Premier ministre Édouard Philippe a choisi le site de L’Oréal à Lassigny, près de Noyon (Oise), pour dévoiler les mesures phares de son Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) qui sera présenté au Parlement en avril 2018.

« Le monde nous envie nos cheveux », a commencé le Premier Ministre, non sans humour, devant l’ensemble des salariés rassemblés pour l’occasion au sein de l’usine imprégnée des odeurs de produits cosmétiques. « Grâce à L’Oréal, fleuron de l’industrie française, la Gaule chevelue continue de fasciner le monde avec les cosmétiques dans les sacs à main des japonaises, dans les trousses de toilette des brésiliennes ou sur les lèves de l’actrice Pénélope Cruz… ». Le Premier ministre a rappelé que l’industrie du luxe reste une valeur pour l’économie française, et notamment à l’international : « Le secteur a rapporté l’équivalent de six mois de notre facture pétrolière ». Édouard Philippe et Bruno Le Maire ont été accueillis sur par Jean-Paul Agon, président directeur général de l’Oréal et Olivier Boudinot, directeur de l’usine de Lassigny. Cet ancien site Yves-Saint-Laurent de 45 000m², racheté en 2008, est spécialisé dans le maquillage (poudre, rouge à lèvres, gloss) et les séries exclusives de parfums pour le secteur du luxe. Il emploie environ 475 salariés et est en mesure de produire aussi bien des grandes séries (500 à 100 000 unités sur la même ligne), que des séries exclusives, ce qui en fait un site dont l’atout principal est l’agilité et la flexibilité. L’objectif du Pacte est donc bien de convaincre les investisseurs à choisir la France et garder les entreprises stratégiques sous pavillon français en se gardant d’un protectionnisme néfaste à l’innovation.

DÉVELOPPER L’INTÉRESSEMENT ET LA PARTICIPATION

En reprenant l’exemple des salariés de L’Oréal, pour lesquels l’intéressement tourne autour de 3,3 mois de salaire, Édouard Philippe souhaite étendre ce modèle, actuellement trop concentré sur les grands groupes, et permettre ainsi au salarié de « se sentir concerné par l’entreprise ». Des mesures seront mises en place afin de simplifier, entre autres, les dispositifs pour l’entreprise et pour les salariés (avec une portabilité des droits acquis).

« Encore à l’image de L’Oréal, l’innovation est une réussite collective », reprend le Premier ministre. Il faut améliorer les liens entre la recherche et l’économie. Bruno Lemaire et Dominique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, vont organiser une série de rencontres avec des chercheurs afin de renforcer ces liens. Les procédures de délivrances de brevets seront elles aussi simplifiées et plus flexibles dans le but d’attirer aussi les produits innovants étrangers. Bruno Le Maire a déjà prévu de renforcer dans les secteurs de l’eau, des télécommunications, de la santé, de l’énergie et des transports, le décret Montebourg de 2005, prévu pour protéger les entreprises françaises. Édouard Philippe annonce que ce dernier sera étendu au stockage de données numériques, au spatial, à l’intelligence artificielle et aux semi-conducteurs. L’arsenal de sanctions sera lui aussi renforcé. Alors que le cadre juridique des actions spécifique “golden share” sera assoupli : ces “actions dorées” permettent à l’État de bloquer des prises de participations ou des cessions d’exécutif.

CONSOLIDER LE CAPITAL DES GRANDS GROUPES

Il s’agit d’inciter les salariés à participer plus directement au capital de leur entreprise afin « d’assurer une réelle souveraineté », en complément d’une réorientation de l’épargne dans l’économie avec des produits tels que l’assurance-vie ou l’épargne-retraite. Le gouvernement entend par ailleurs faciliter la transmission d’entreprises, notamment familiales, souvent vulnérables à ce moment.