Élisabeth Borne annonce 74 millions euros pour Plastic Omnium
Lors de sa visite au centre de R&D Alphatech de Plastic Omnium, la Première ministre, accompagnée de Bruno Lemaire, ministre de l'Économie et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a annoncé la mise en place d'un plan de financement de 74 millions d'euros pour l'entreprise compiégnoise Plastic Omnium... qui construira la plus grande usine de réservoirs à hydrogène d'Europe d'ici 2025.
Faire
de la France le leader mondial de l'hydrogène. Élisabeth Borne a
réaffirmé ce grand objectif du Gouvernement, lors de sa visite au
centre de R&D Alphatech de Plastic Omnium, à Compiègne le 28
septembre. Elle annonce un financement de 74 millions d'euros pour l'entreprise industrielle, qui seront injectés dans les 160 millions
d'investissement au total. Objectif ? Construire la plus grande
usine de réservoirs à hydrogène d'Europe. Cette annonce s'ancre dans le plan France 2030, détaillé par Bruno Lemaire, dans lequel 9
milliards d'euros seront mobilisés pour la filière industrielle.
« Répondre aux urgences actuelles sans en tirer les leçons
ni préparer l'avenir, ce serait s'arrêter au milieu du chemin. Nous
avons besoin d'une énergie compétitive, durable, souveraine. Au
croisement des transitions énergétiques et industrielles se trouve
l'hydrogène », précise la Première ministre.
Leader
mondial de la mobilité durable et connectée, Plastic Omnium a misé sur l'hydrogène dès 2015 : il a investi plus de 300 millions d’euros pour accroître son
expertise et son empreinte industrielle sur l’ensemble de la chaîne
de valeur de l’hydrogène. En à peine sept ans, Plastic Omnium a
bâti un écosystème couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur
de la mobilité hydrogène avec une offre complète, industrialisée
et compétitive : réservoirs hydrogènes haute pression, des
piles à combustible un système hydrogène intégré. De
plus, Plastic Omnium fabrique les piles à combustible avec la
densité de puissance la plus élevée du marché grâce à la
coentreprise – EKPO – créée avec l’équipementier allemand
ElringKlinger.
Grâce
à ce financement de l’État, l'entreprise deviendra encore plus
compétitive et évitera la délocalisation. Déjà présent sur le
marché avec son usine de réservoirs à essence pour les Renault
Scenic ou encore la Citroën Jumper, ces activités, selon Laurent
Fabre, directeur de l'usine, n'ont pas de perspective de croissance,
alors
que ces dernières années ont été fructueuses sur le marché de
l'hydrogène. En septembre 2022, Plastic
Omnium a remporté un contrat auprès de Safra, premier constructeur
de bus à hydrogène en France, pour fournir des réservoirs à
hydrogène ainsi que des piles à combustible pour le retrofit
d’autocars diesel en autocars hydrogène.
« Avec
les nouveaux contrats que nous avons signés avec Stellantis, Hyvia
et Safra, nous avons besoin de capacité supplémentaires, indique
Laurent Fabre, directeur de l'usine. Les subventions de l’État ont
validé notre volonté de rester en France », précise-t-il.
160 millions et 80 000 réservoirs par an
Et
l'objectif est ambitieux pour Plastic Omnium : devenir le numéro
1 mondial de la mobilité hydrogène à l’horizon 2030. Ce
financement de 74 millions d'euros intègre un investissement global
de 160 millions d'euros, qui s'étalera jusqu'en 2028. « Nous
nous concentrons sur deux filières en priorité : l'électrolyse
et les équipements à hydrogène pour la mobilité lourde
professionnelle. Penser notre filière, c'est prévoir les réservoirs
d'hydrogène. C'est ce que propose le projet d'usine qui s'implantera
ici », note encore Élisabeth Borne.
La
future usine sera construite près du centre de R&D et sera dotée
d'une capacité de production de 80 000 réservoirs par an avec
l'ouverture de 200 emplois. Plastic Omnium agrandira son offre car il
s'agira de la seconde usine de type, la première étant basée en
Belgique avec la production de 20 000 réservoirs hydrogène pour
notamment les bus Safra.
« Le support de
l’État français nous permet d’accélérer la montée en
puissance de notre production industrielle de réservoirs à
hydrogène en France. La signature de deux nouveaux contrats avec
Stellantis et Hyvia illustre la confiance de nos clients dans notre
expertise technologique en matière de stockage d’hydrogène. Ces
annonces constituent une étape majeure de notre ambition de devenir
le n°1 mondial de la mobilité hydrogène à l’horizon 2030 et le
partenaire privilégié des acteurs de cette filière, au service de
la transformation profonde de notre industrie vers une mobilité
décarbonée », expose
encore le directeur.
Dans cette perspective, le groupe prévoit d’investir 100 millions d’euros supplémentaires en moyenne chaque année pour atteindre un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros en 2025 et 3 milliards d’euros en 2030. Les travaux de la nouvelle usine débuteront en 2023 pour un début de production prévu en 2025.