Entreprises étrangères : quel moteur pour l’emploi en France ?
Quelque 17 500 entreprises installées en France sont contrôlées par des investisseurs étrangers. Plus de deux millions de personnes y travaillent , soit 13% de la main-d’œuvre employée dans les secteurs marchands, en 2021.
Les 17 500 entreprises
sous contrôle étranger implantées sur le territoire français ont
généré l’emploi de 2,2 millions de personnes (salariés, non
salariés et intérimaires) en 2021, d’après une étude de l’Insee
publiée fin
2023. En comparaison, les multinationales françaises emploient à
l’étranger 6,9 millions de personnes, via les 51 000 filiales
qu’elles y contrôlent.
Les
sociétés américaines sont les principales pourvoyeuses étrangères
d’emplois en France, avec un total de 481 400 emplois. Suivent les
entreprises allemandes et suisses, également bien implantées dans
l’Hexagone, employant, respectivement, 346 700 et 264 000
personnes, devant un groupe
de trois autres pays, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la
Belgique, qui comptent chacun plus de 100 000 emplois en
France, selon les données publiées. La sortie du Royaume-Uni
de l’Union Européenne a eu un impact sur la répartition des
emplois sous contrôle étranger dans l’Hexagone. Désormais, plus
de la moitié (51%) de ces emplois dépendent de pays hors UE. Sur
les 109 pays présents sur le sol français, 15 concentrent 95% des
emplois sous contrôle étranger.
Au
total, ces entités étrangères occupent 13% des effectifs des
secteurs marchands non agricoles et non financiers, alors qu’elles
représentent moins de 1 % de l’ensemble des entreprises.
Dans
les groupes de l’industrie et du commerce
L’emploi
sous contrôle étranger est essentiellement concentré dans les ETI
et grandes entreprises : elles représentent, respectivement,
44% et 40% des effectifs totaux des entreprises étrangères
implantées en France.
Côté
secteurs, celui industriel accueille près d’un tiers des postes
proposés par ces multinationales étrangères (32%), dont la
quasi-totalité dans l’industrie manufacturière. La répartition
de ces emplois industriels diffère fortement en fonction du pays
d’origine. Les entreprises japonaises, italiennes, suédoises et
allemandes dominent avec environ 40% de leurs postes
dans ce secteur, tandis que les firmes américaines y emploient
31% de leurs effectifs.
Le
commerce regroupe, quant à lui, plus d’un emploi sur quatre (26%)
dépendant
de l’étranger en France, contre
16% pour les multinationales françaises et 23% pour les autres
entreprises françaises. Suivent, les services aux entreprises
(administratifs et de soutien) avec une proportion de 20% des
effectifs. L’intérim y occupe une place prépondérante (16%), les
trois principales agences présentes en France étant étrangères
(Adecco, Manpower et Randstad), précise l’Insee. À
l’inverse, seuls 2% des emplois des firmes sous contrôle
étranger s’exercent dans le secteur de la construction.
En termes de salaires, ces postes engendrent des dépenses plus conséquentes pour les entreprises étrangères que pour leurs homologues françaises. « À 63 300 euros sur l’année, les coûts salariaux moyens par tête en France sont plus élevés dans ces entreprises que dans les multinationales sous contrôle français (58 300 euros) », précise l’étude, en particulier dans le commerce. Cet écart pouvant s’expliquer par des facteurs structurels, notamment la présence plus importante des groupes étrangers dans le commerce de gros, davantage rémunérateur.
A.B et B.L
Un poids économique significatif
Les entreprises à capitaux étrangers implantées dans l’Hexagone ont réalisé, en 2021, 20,3% du chiffre d'affaires total en France, soit 841 milliards d’euros (dont 318 mds dans l’industrie et 351 dans le commerce).