Focus sur l’emploi des cadres et professions intellectuelles
Les cadres et professions intellectuelles supérieures pesaient 19% de l’emploi total en 2019, soit plus de 5 millions de personnes. Une part qui a doublé en quarante ans. La parité progresse au sein de ce groupe social qui compte une majorité de diplômés et se trouve davantage en emploi.
En quarante ans leur part dans l’emploi a plus que doublé et les femmes ont gagné du terrain. Quelque 5,2 millions de personnes font partie des cadres et professions intellectuelles supérieures, selon une récente étude de l’Insee. Ces fonctions sont majoritairement occupées par des hommes : 58%, contre 52% de l’ensemble des emplois en 2019. La part des cadres femmes a toutefois fortement évolué ces dernières années : si le nombre de cadres hommes a doublé depuis 1982, il a été multiplié par six pour les femmes, note l’Insee. La parité est même respectée dans deux catégories socioprofessionnelles : les professeurs et professions scientifiques (55%) et la fonction publique (50%).
En CDI ou à leur compte
Plus en détail, les ingénieurs et cadres techniques d’entreprise (chefs de projet recherche et développement de l’industrie, responsables logistique, technico-commerciaux…) forment la catégorie socioprofessionnelle qui a le plus progressé depuis 1982 (+7 points) pour représenter 29% des cadres, en 2019, la plus importante. Ils sont talonnés (28%) par les cadres administratifs et commerciaux d’entreprise (responsables RH, cadres commerciaux, juristes…). Ces deux catégories signent par ailleurs le plus souvent des contrats à durée indéterminée (respectivement, 96% et 98%). Viennent ensuite les professeurs et professions scientifiques (16 %).
Travaillant fréquemment à leur propre compte, les membres des professions libérales représentent quant à eux 11% des cadres et professions intellectuelles supérieures, une part qui a peu évolué depuis 1982 (- 1 point). Ils sont suivis par ceux de la fonction publique (10%), qui incluent les cadres administratifs et les ingénieurs de l’État, des collectivités territoriales ou des hôpitaux, mais aussi, les magistrats ou les élus. Le plus souvent en CDD, ou réalisant des missions d’intérim de moins de trois mois, les professionnels de l’information, des arts et des spectacles pèsent 6% de ce groupe social.
Plus âgés et plus diplômés
En 2019, près de neuf cadres sur 10 sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur, précise l’Insee. Plus de la moitié d’entre eux possèdent un diplôme de niveau bac+5 ou plus, 20% un diplôme de niveau bac+3 ou 4 et 14% bac+2.
Autre caractéristique, seulement 3% des cadres et professions intellectuelles supérieures ont moins de 25 ans. Soit 5 points de moins que la totalité des personnes en emploi. Ce chiffre s’explique notamment par le fait que les jeunes cadres, en raison d’un cursus d’études plus long, entrent plus tardivement dans la vie active . A l’opposé, les 50 ans ou plus sont plus nombreux au sein des professions libérales (45%).
À temps plein et en télétravail
En 2019, en comparaison avec l’ensemble des personnes en emploi, peu de cadres et professions intellectuelles supérieures sont en sous–emploi (2%, contre 5%). Si 82 % sont employés en contrat à durée indéterminée (contre 74% pour l’ensemble), ils travaillent aussi moins souvent à temps partiel (11%, contre 18%). À l’exception, toutefois, de ceux exerçant leur activité dans les secteurs de l’information, des arts et des spectacles (32%), où cette forme de travail est plus répandue, et plus spécifiquement chez les artistes (46%).
Déjà en 2019, avant la pandémie, les cadres ont travaillé plus fréquemment de chez eux, que les autres salariés (43% au moins une fois sur quatre semaines, contre 18% de l’ensemble des personnes en emploi). Le télétravail est plus répandu chez les cadres commerciaux et les professions libérales juridiques et techniques (48%).
Jihane MANDLI et B.L