Emploi et handicap
France Relance : un soutien pour les recrutements inclusifs
La Secrétaire d'État auprès du Premier Ministre chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, rencontre les employeurs, sur tout le territoire français, qui ont mis une politique de recrutement inclusif, embauchant ainsi des personnes handicapées. Elle a rencontré les collaborateurs de l'entreprise de logistique FM Logistic, à Longueil-Sainte-Marie, le 6 septembre, ainsi que les associations œuvrant au quotidien dans le recrutement inclusif.
C'est l'un des objectifs du quinquennat d'Emmanuel Macron : changer le regard du handicap et inclure plus facilement les personnes handicapées au cœur de la société, et ce, dans tous les domaines. Et l'un des domaines qui touche directement le quotidien de ces personnes, est le travail et la vie en entreprise. Si la loi oblige une entreprise (d'au moins 20 salariés) a embauché des personnes en situation de handicap à hauteur de 6%, le Gouvernement veut aller plus loin. Engagée depuis 2017, cette embauche inclusive et solidaire s'accélère : 85 millions d'euros du Plan de relance sont consacrés à la création d'une aide au recrutement d'un salarié en situation de handicap. D'un montant de 4 000 euros, cette aide s'applique aux embauches réalisés depuis le 1er septembre 2020 et jusqu'au 31 décembre 2021, et sans limite d'âge pour les contrats en CDI ou CCD de trois mois ou plus. « L'objectif est de changer la donne, a expliqué Sophie Cluzel, elle qui a longtemps travaillé dans le milieu du handicap. Il faut que cette différence soit un atout pour les entreprises. Nous voulons, à travers les dispositifs mis en place, simplifier l’administration tant pour les travailleurs handicapés que pour les entreprises ou les associations. » Une aide précieuse car, au 30 juin 2021 en France, 15 000 contrats ont été signés grâce à ce dispositif dont 65% en CDI.
Le Plan de relance vise aussi l'alternance. Des aides pour l'apprentissage et la professionnalisation du Plan de relance sont cumulables avec les aides « alternance spéciale relance » de l'Agefiph, soit : une aide pour un contrat en alternance de 1 000 à 3 500 euros pour un CDD de 6 à 36 mois et de 4 000 euros pour un CDI (pour un contrat signé entre le 11 mai 202 et le 31 décembre 2021) ainsi qu'une aide pour un contrat de professionnalisation de 1 500 euros à 4 500 euros pour un CDD de 6 à 36 mois et 5 000 euros pour un CDI (pour un contrat signé entre le 11 mai 202 et le 31 décembre 2021). « Il y a une dynamique mis en place et il faut qu'elle s'étende et que les entreprises qui embauchent des travailleurs handicapés témoignent car c'est aussi un vrai tremplin vers la performance, martèle Sophie Cluzel. (…) Quand on pense handicap, on pense bien commun. »
Dans l'Oise, l'entreprise FM Logistic – groupe devenu international dont le siège social est à Longueil-Sainte-Marie - témoigne justement de cette politique inclusive, portant fièrement cette démarche sociétale. Engagée depuis 2009 dans cette politique, l'entreprise a signé un nouvel accord TH (2021-2023) avec pour but de s'impliquer davantage dans l'accompagnement, le recrutement mais aussi l'intégration des travailleurs handicapés (TH). « Chez nous, les travailleurs handicapés connaissent la même progression professionnelle que les autres employés », explique Laurent Leleu, DRH de FM Logistic. Et pour preuve, la nouvelle activité de e-commerce, lancée en 2021, repose notamment sur des travailleurs handicapés, comme Enzo, alternant en informatique et TH, dont le sourire aux lèvres dès qu'il parle de son travail n'égale pas un mot. Cette politique va loin : sur les derniers 18 mois et sur tous ses sites, l'entreprise a embauché 40 travailleurs handicapés et 10 alternants en situation de handicap.
L'emploi accompagné : des exemples concrets dans l'Oise
Au-delà des aides financières du Gouvernement à travers le Plan de relance, l'évolution professionnelle et l'intégration des travailleurs handicapés passent aussi, et surtout, par l'humain. Il existe, depuis 2017, des plates-formes labellisées « Emploi accompagné » mettant à disposition des « job coach », un expert qui accompagne au sein de l'entreprise les travailleurs handicapés dans leurs tâches quotidiennes, sans limite de temps, et parfois à vie. Comme à Longueil-Sainte-Marie, cette plate-forme a accueilli une table ronde en présence de la Secrétaire d'État et des entreprises qui font de l'embauche inclusive ainsi que les organismes associés et les travailleurs handicapés. Et cet « emploi accompagné » représente un véritable tremplin pour les TH. Il concerne les TH nouvellement recrutés ou les TH déjà en poste mais rencontrant des difficultés.
À l'instar de Pierre, agent administratif titularisé à la mairie de Longueil-Sainte-Marie, accompagné par Odile, sa job coach. Et cet accompagnement a changé sa vie : bac + 5 en mathématiques en poche, son handicap mental l'empêchait d'être embauché et aussi d'être autonome. Grâce à sa job coach, Pierre travaille depuis quatre ans... ses compétences sont là mais il a du mal à gérer le temps de ses tâches. « J'interviens dès qu'il en a besoin, nous travaillons sur des outils pour qu'il gère son temps et cela fonctionne, témoigne Corinne, la job coach. Dès qu'il a un problème, il m'appelle et j'interviens, c'est un accompagnement qui permet de travailler la complémentarité, c'est ça qui est intéressant. » Chez Aquarelle.com, le fleuriste en ligne basé dans l'Oise, la politique inclusive est aussi au cœur de sa politique managériale. Il y a quelques mois, Odile a souhaité quitter son ESAT et devenir indépendante. Elle travaille aujourd'hui dans l'univers des plantes chez Aquarelle.com et c'est avec un grand sourire qu'elle raconte sa nouvelle vie. « La force de la détermination poussée par les accompagnements permettent cette sortie de l'ESAT », précise son job coach. Car donner le choix aux personnes handicapées, c'est aussi l'objectif de toute la démarche.
Tous
ces dispositifs ont pour seul objectif d'intégrer les personnes en
situation de handicap dans la société, de simplifier leur
intégration pour que, selon Sophie Cluzel, « les
travailleurs handicapés voient leur rapport de la société changer
à 360° »... parce que
« c'est l'affaire de tous ».