Gîte du Nid Vert en Thiérache : un havre de paix apaisant et écologique
À l'est de l'Aisne, à Doligon, une maison thiérachienne du XIXe siècle s'est changée en gîte écologique par la volonté et les efforts de ses propriétaires : Isabelle et Régis Charles-Hermans. Plus qu'un projet entrepreneurial, c'est un mode de vie qu'ils défendent.
Isabelle et Régis Charles-Hermans, respectivement traductrice et responsable dans une usine, ont changé de vie pour une aventure : restaurer une bâtisse du XIXe siècle avec des matériaux écologiques pour en faire un gîte. « C’était en mauvais état, il pleuvait à l’intérieur », se souvient la gérante. Le challenge était triple : sauver la massive bâtisse, utiliser des matériaux sains et partager leur vision de l’habitat écologique. « Nous avons eu beaucoup de mal à trouver des artisans pour adhérer à ce projet, du coup, on a tout fait nous-mêmes », explique Isabelle Charles-Hermans. Enduits terre ou chaux, peintures végétales etc. sont mobilisés pour ces travaux titanesques s’étalant de janvier 2006 à 2012. « Sur l’hectare de terrain où se trouve le gîte, nous avons aussi construit notre maison avec les mêmes procédés », précise la propriétaire des lieux. De plus, sur ce même espace, elle et son mari ont édifié un petit chalet présentant les matériaux utilisés. Le couple, fort de sa riche expérience, a lancé sa propre activité de fournisseur en matériaux écologiques. « Nous avons des exemples très concrets à montrer entre notre maison et notre gîte, cela séduit », relate Isabelle Charles-Hermans.
Lieu de détente accueillant
Ouvert en 2013, le Gîte du Nid Vert en Thiérache obtient dans la foulée son label Écogîte de France. Toujours audacieux, le couple décide de garder un système de réservation indépendant, en dehors de la centrale de Gîte de France. « Cela permet plus de souplesse, les clients peuvent appeler quand ils veulent et on s’arrange directement avec eux. Il n’y a pas de cadre pour la réservation, on s’adapte », explique Isabelle Charles-Hermans, en charge de la gestion de l’établissement tandis que son mari s’occupe de la fourniture de matériaux écologiques. À eux deux, ils peuvent dialoguer dans cinq langues différentes en plus du français : néerlandais, anglais, allemand, espagnol et catalan. L’échange est donc facile avec cette clientèle venue de France, des pays voisins ou d’au-delà. D’autant que les visiteurs ont clairement « un ressenti agréable quand ils rentrent dans le gîte et dans la grande pièce détente à l’étage où on se sent bien », relate Isabelle Charles-Hermans. En moyenne, les séjours durent une semaine. La clientèle ne rassemble pas des écologistes militants raconte la propriétaire des lieux : « Au moment de la prise de contact, on ne parle pas d’écologie. C’est à la fin du séjour généralement qu’on l’évoque, les clients sont surpris par la beauté des matériaux. Cela les fait réfléchir sur la question ». Elle ajoute : « C’est un bon moyen d’être sensibilisé sur ces questions ».