Hauts de France : Bpifrance renforce sa présence pour soutenir la reprise
À année exceptionnelle, mobilisation exceptionnelle. En 2021, Bpifrance Hauts-de-France a soutenu 5 150 entreprises à hauteur de 1,7 milliard d'euros. Pour soutenir la reprise, la banque d'investissement a mis les bouchées doubles, notamment avec des actions prioritaires pour l'industrie, l'innovation technologique et la transition énergétique et environnementale.
En 2021, Bpifrance a investi ou réinvesti en direct dans 15 entreprises et intervient en fonds propres dans 48 structures régionales (pour 207 millions d'euros). On peut notamment citer Wyz Group, créé par Pierre Guirard à Compiègne et soutenu depuis 2012. L'an dernier, le 1,7 milliard d'euros de financements octroyé par Bpi a permis au total la mobilisation de 4 milliards d'euros auprès de 5 150 entreprises.
L'investissement direct au capital des PME a atteint un niveau
exceptionnel, à 18 millions d'euros (+30%). Bpifrance intervient en
fonds propres dans 48 entreprises régionales pour un montant de 207
millions d'euros.
Un boom également a été observé du côté des entreprises accélérées
(+45% par rapport à 2020), dont 78 dans les accélérateurs régionaux. « Nous
avons été présents sur l'ensemble des territoires, c'est bien Bpifrance
qui va vers l'entreprise et non l'inverse. Il n'y a pas de laissé pour
compte », tient à rappeler Sébastien Robert-Charrerau,
directeur régional Amiens, l'entité qui compose, avec celle de Lille, la
structure de Bpifrance Hauts-de-France.
Booster l'industrie
Si Bpifrance finance tous les secteurs d'activité, 2021 a été marquée
par le rebond de l'industrie (33% des interventions, portées notamment
par le programme «Territoires d'industrie» lancé dans le cadre du plan
de relance de l'État), du commerce et des services. 70% des entreprises
financées sont des TPE (soit 2 961 entreprises régionales).
« Les dispositifs ont permis de booster les projets qui étaient dans les cartons. C'est par exemple le cas du plan French Fab (7,8 milliards d'euros à l'échelle nationale, 8 000 membres). Il faut redorer le blason de l'industrie pour qu'elle atteigne 20% du PIB afin d'équilibrer la balance commerciale », détaille Yannick Da Costa, directeur régional Lille. Avec l'ambition de développer, à l'échelle du territoire, 100 sites par an à horizon 2025.
En région, 142 projets industriels ont été soutenus l'an dernier pour
74 millions d'euros d'aides et 884 millions d'euros d'investissements.
C'est le cas du spécialiste amiénois de la chimie verte Metex avec son projet de réindustrialisation de l'ordre de 46,5 millions d'euros.
Du côté de la création – l'un des trois métiers de Bpifrance avec
l'accompagnement et le financement –, l'organisme a renforcé ses actions
en soutien à la création d'entreprise régionale : Bpifrance est
mobilisé aux côtés de 30 réseaux d'accompagnement (BGE, France Active,
Réseau Entreprendre...) et a lancé avec eux, via une plate-forme
digitale, le prêt d'honneur création-reprise et le prêt d'honneur
renfort. Au total, près de 6,2 millions d'euros ont permis de financer 1
025 créateurs.
Accompagner la transition énergétique
Grande nouveauté cette année, la mise en place des Prêts Verts (108 millions d'euros en région), en lien avec l'Ademe, destinés à financer les projets améliorant l'impact environnemental et énergétique des entreprises. Ils complètent les prêts Énergie environnement (57 millions d'euros rien que dans la région).
« On finance le verdissement des entreprises. L'idée, c'est d'être incitatifs envers les TPE, PME et ETI »,
détaille Yannick Da Costa. Ils sont d'ailleurs une soixantaine
d'entrepreneurs à être regroupés dans la communauté du Coq Vert, qui
mutualise les bonnes pratiques et les met en visibilité.
L'export en forte progression
385 entreprises ont été accompagnées à l'export pour un montant de
223 millions d'euros, signant là, la meilleure année depuis 2017. Via le
partenariat avec la Région, Business France mais aussi les CCI via la
Team France Export, 249 entreprises ont pu bénéficier de diagnostics et
de modules de conseils personnalisés.
Cependant, la prudence reste de mise sur l'international au vu du contexte actuel. « La
guerre a été un coup de massue. Cela repartait bien, il avait déjà
fallu gérer les hausses des matières premières, des coûts de
transport... C'est un nouveau coup dur mais il y aura un après. Les
chefs d'entreprises doivent encore une fois faire preuve de patience et
de solidité », prévient Yannick Da Costa.
D'autant plus que les PGE vont devoir être remboursés à partir du mois d'avril. « Beaucoup de PGE ont déjà été remboursés, une majorité a été conservée par prudence. Mais ils servent aujourd'hui à financer la crise internationale. Mais nous restons vigilants face au poids de cette dette présente et à venir. »