Hauts-de-France : rev3 ambitionne de toucher chaque entreprise
Dix ans après son lancement, la Troisième révolution industrielle souhaite accélérer son déploiement en proposant aux 300 000 entreprises et artisans des Hauts-de-France, un Référentiel rev3 entreprises, dédié à leur transformation écologique.
Ce document propose de façon très détaillée comment faire un autodiagnostic d’un projet, pour ensuite poser des objectifs selon les critères rev3 et les réaliser. Ca concerne toute la vie des structures économiques : construction ou rénovation d’un bâtiment, optimisation d’un process ou des moyens de production, amélioration du management, développement d’un produit ou d’un service. Pour chaque projet, le décideur est invité à s’interroger sur la prise en compte des questions de l’énergie, des déchets, des achats durables, de la mobilité des biens et personnes, l’ancrage territorial, la santé/sécurité des salariés, le respect de l’environnement…
L’objectif rev3, imaginé par l’américain par Jérémy Rifkin et expérimenté depuis 2013 dans les Hauts de France, est de permettre une dynamique de développement durable vers la neutralité carbone tout en s’appuyant sur l’essor des technologies. La Mission rev3 est portée par le Conseil régional et la CCI régionale. Et elle n’en est pas à son premier Référentiel. Depuis 2015, les premiers documents avaient été dédiés au secteur de la construction, parcs et zones d’activités, patrimoine immobilier, renouvellement urbain et la recherche/ enseignement supérieur.
Aujourd’hui, tous secteurs et toutes tailles de structures sont ciblés, exceptées pour l’instant celles de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche. Pour réussir cette nouvelle ambition de massifier la démarche, la Mission Rev3, va s’appuyer sur ses réseaux habituels mais aussi celui de la CMA Chambre de métiers et de l’artisanat pour envoyer le nouveau Référentiel rev3 entreprises aux 180 000 entreprises et 120 000 artisans.
Appropriation de rev3
Le lancement du Référentiel rev3 entreprises le 5 juin dernier à Templeuve-en-Pévèle en banlieue lilloise se passait chez l’entreprise Duriez Agencement, qui a obtenu le trophée de l’Economie responsable 2022. Elle s’est engagée il y a quatre ans dans la démarche rev3 à l’occasion du déménagement de ses locaux. Avec une enveloppe de 3 millions d'euros, elle a installé des panneaux photovoltaïques, une chaudière biomasse, une cuve de récupération des eaux fluviales, créé des ateliers bien-être, planté de plus de 400 arbres, sera un futur site LPO Ligue de protection des oiseaux…
« Les partenaires financiers et nos clients du CAC40 sont sensibles à cette démarche de responsabilité sociétale et environnementale et en même temps, cela nous permet de faire des économies au niveau du site. Pat exemple, les panneaux solaires nous ont permis d’économiser jusque 80 K€/ an pour 500 K€ d’investissements », expliquent Pierre-Yves Duriez et Hubert Duriez, Directeurs généraux de Duriez Agencement.
Ce 5 juin, tous les réseaux rev3 étaient présents - Région, CCI, CMA - devant un parterre d’entreprises et d’artisans. Et Philippe Hourdain, président de la CCI de Région, a tenu à préciser : « Ce Référentiel n’est pas forcément accompagné de financement et n’est pas un label ou une réglementation. Ça se veut très souple, pour permettre une transformation écologique sur les dix prochaines années. »
On peut s’interroger tout de même sur l’intérêt d’avoir attendu dix
ans pour un tel document qui cherche peut-être aujourd’hui à pallier un
retard et une incapacité de rev3 à s’imposer comme modèle de la
transformation écologique du monde économique ; modèle qui n’a
d’ailleurs jamais dépassé les frontières régionales. Mais pour Xavier
Bertrand, président de région : « On n’est pas en retard
quand on veut prendre un temps d’avance. Ça fait sept ans que j’ai pris
mes fonctions, ça fait sept ans que l’on fait atterrir rev3 dans la
région pour la rendre la plus concrète possible. Aujourd’hui, il y a 1
800 projets rev3. Et demain, on veut aller plus loin en touchant des
centaines de milliers d’entreprises. C’est la question de
l’appropriation. »