Heudiasyc, 40 ans de recherche en sciences de l'information
Le laboratoire Heudiasyc, unité mixte de recherche entre l'Université de technologie de Compiègne et le CNRS, a fêté ses 40 ans. 40 ans de recherche dans un domaine qui a fortement évolué. Si le laboratoire a commencé ses recherches sur l'information avec le début d'Internet, il pose aussi aujourd'hui son travail sur la robotique aérienne et terrestre, l'intelligence artificielle, les données et la sûreté informatique.
Fondé
par Bernard Debuisson et Jean-Paul Barthès en 1981 - et aujourd'hui
dirigé par Philippe Bonnifait succédant à trois autres directeurs
- Heudiasyc est désormais ancré dans le monde de la recherche
technologique en sciences de l'information et du numérique, avec 130
membres dont 50 permanents et 47 doctorants, pour un budget total de
5,9 millions d'euros (en 2021).
Une
histoire longue de 40 ans, rythmée par des travaux en cohérence
avec l'évolution de la société. « Nos travaux de
recherche sont en interaction avec la société pour un progrès
technologique éclairé et partagé »,
rappelle Philippe Bonnifait, l'actuel directeur du laboratoire.
En
cohérence avec la société, tel est le leitmotiv des chercheurs. Et
les objectifs du laboratoire s'intéressent au concret :
l'approche scientifique d'Heudiasyc est fondée sur la synergie entre
recherche en amont et recherche technologique pour répondre aux
grands enjeux sociétaux comme la mobilité, le transport, la
communication et sécurité. « C'est
une recherche fondamentale et technologique, en partenariat,
note Ali Charara,
directeur de l'INS2I, CNRS. Rappelons
que ce laboratoire est pionnier dans le diagnostic de la reconnaissance
visuelle. Aujourd'hui nous travaillons sur la réalité virtuelle et
les véhicules intelligents pour la mobilité de demain. L'humain et
la société sont le cœur de cette recherche. »
Des avancées technologiques
Et
ce laboratoire d'excellence régionale a toujours été à la pointe
des avancées. En 1991, le laboratoire achetait son premier robot et
les premiers travaux sur le vol autonome des drones aériens ont été lancés en 1998. En 2001, la création des laboratoires communes avec
les industries – notamment avec le Cetim et Sime – dynamise le
secteur et ancre Heudiasyc dans les problématiques concrètes. La
même année, les collaborations internationales ouvrent d'autres
champs d'action. Et 2011 marque le lancement de plates-formes
technologiques... et la concentration des recherches dans le domaine
de la robotique, jusqu'à cette année.
Aujourd'hui,
Heudiasyc enregistre 35 projets et contrats en cours et concentre
trois équipes de recherche : CID (connaissance, incertitude,
données), SCOP (sûreté, communication, optimisation) et SyRI
(systèmes robotiques en interaction). Ce laboratoire rassemble ses recherches
sur le monde d'aujourd'hui et de demain : véhicules
intelligents et autonomes, réalité virtuelle, supervision
ferroviaire (notamment simulation) mais aussi mini drones autonomes
font partie des sujets des plates-formes technologiques et
expérimentales actuelles. Avec un tournant en 2017. « Nous
avons créé un laboratoire commun entre l'UTC, le CNRS et le
laboratoire Renault Sivalab,
explique Philippe Bonnifait. Les
recherches sont centrées sur le système de localisation et de
perception pour les véhicules autonomes. »
Et 2031 ?
Ce
tournant ne s'arrête pas là. En 2021, deux projets Equipex + sont
mis en place : Tirrex (robotique) et Continuum (réalité
mixte), et les démonstrations de véhicules sur routes ouvertes à
Rambouillet (avec autorisation ministérielle) concrétisent les
recherches.
Ces premiers essais modélisent la volonté d'Heudiasyc d'aller encore plus loin. D'ici dix ans, les outils d'immersion et d'interaction seront développés... le laboratoire se penchera dans son domaine d'expertise, la robotique aérienne et terrestre. « Et nous allons continuer nos collaborations internationales notamment avec le Japon, la Pologne, l'Espagne et nous avons une nouvelle collaboration très forte avec le Liban, prévoit le directeur. Avec notre nouvelle chaire industrielle en IA de confiance, « Safe AI », avec Sopra Steria, l'UTC, la Fondation UTC, le CNRS et SCAI, nous allons travailler sur des systèmes plus robustes et plus sûrs. »