Conjoncture
Investissements étrangers : la France reste le pays le plus attractif d'Europe
En 2020, la France a accueilli 985 décisions d'investissements étrangers sur le territoire. Elle conserve ainsi sa première place sur le podium des nations les plus attractives en Europe. Mais la bonne exécution du plan de relance conditionnera la suite, met en garde le cabinet EY, qui a publié son baromètre de l'attractivité de la France.
Dans tous les pays européens, la pandémie a fait chuter les projets d' investissements étrangers, mais c'est particulièrement net en France. C'est ce que révèle le baromètre EY de l'attractivité de la France, publié le 7 juin. L'enjeu est de taille : les 16 600 entreprises étrangères en France représentent 2,3 millions d'emplois, 20% du chiffre d'affaires de l'économie, 14% de l'investissement et près du tiers des exportations. Et aujourd'hui, « les investissements internationaux peuvent être un puissant moteur de la relance », précisent les analystes du cabinet EY dans leur rapport. Celui-ci évalue à 18% la baisse des décisions d'investissements dans l'Hexagone en 2020, par rapport à l'année précédente, contre 13%, en moyenne, en Europe, et seulement 4% en Allemagne. L'évolution a resserré l'écart entre les trois premiers pays les plus attractifs d'Europe : la France reste en tête avec 985 décisions d'investissements étrangers, mais en dépit du Brexit, le Royaume-Uni se situe juste derrière (975 projets), suivi de l'Allemagne (930). Parmi les autres pays, la Belgique compte 227 projets (-15%, par rapport à 2019), l'Espagne, 354 ( -27%). La Pologne, elle, en recense 219, en augmentation de 10%.
D'après le rapport, l'importance du plan de relance français et les mesures de soutien à l'économie ont convaincu les dirigeants de groupes étrangers : interrogés par EY, 44% d'entre eux estiment que ces dispositifs ont été « plus performants » dans l'Hexagone que dans d'autres pays. Et ils sont quasiment autant à juger que l'attractivité de la France s'est légèrement améliorée.
Une confiance sous conditions pour l'avenir
En termes de secteurs, l'impact de la pandémie sur la hiérarchie de ceux qui ont prioritairement attiré les investisseurs est net : ces derniers se sont concentrés sur les activités liées à la santé, (58 projets, en hausse de 123%), l'économie résidentielle (ameublement, énergie, eau, déchets) et les services financiers. À rebours, aéronautique, automobile et tourisme, très touchés, ont été délaissés. C'est également le cas des centres de R&D et des sièges sociaux.
Au niveau de la répartition sur le territoire, le podium des régions les plus attractives n'évolue pas. Les plus recherchées demeurent l’Île-de-France avec 288 projets d'investissements (-18%, par rapport à 2019), l’Auvergne-Rhône-Alpes avec 126 projets (-15%) et les Hauts-de- France avec 100 projets (-18%). Fait remarquable, trois régions ont vu augmenter le nombre de décisions d'investissements : le Grand Est qui en compte 91 (+7%), les Pays de la Loire avec 64 (+10%) et la Normandie avec 32 (+7%).
Et l'avenir s'annonce prometteur : près des trois quarts des investisseurs étrangers estiment que l'attractivité de la France va s'améliorer d'ici 2025, contre 62%, pour l'ensemble de l'Europe. Toutefois, « la bonne exécution des différents plans sera (…) déterminante pour (...) insuffler un retour de la confiance chez les investisseurs étrangers », prévient le cabinet EY.