L'agriculture des Hauts-de-France, une force en démonstration à Paris au SIA
Avec près de 23 463 exploitations, les Hauts-de-France figurent en bonne place dans plusieurs domaines agricoles : leaders en agroalimentaire, premiers sur la production de céréales, deuxièmes sur la pomme de terre, etc. Des atouts mis en avant lors du Salon international de l'agriculture (SIA) qui s'est déroulé à Paris.
Le 28 février dernier, le stand des Hauts-de-France était en
ébullition avec son inauguration mais aussi la journée dédiée aux
professionnels. L'occasion de prouver aux visiteurs la place
prépondérante de la Région comme quatrième région agricole de France.
L'économie agricole représente 6% de la richesse régionale, pour 40
971 actifs dont 30 486 chefs d'exploitations et co-exploitants. 67% du
territoire régional est valorisé par l'agriculture, majoritairement de
grandes exploitations (91 hectares en moyenne contre 69 au niveau
national).
Au total, un chiffre d'affaires de 6,7 milliards d'euros qui font des
Hauts-de-France la troisième région par sa valeur ajoutée. Dans le top 3
des produits les plus valorisés en région, sans surprise la pomme de
terre (1,5 milliard d'€ en 2020), suivie des céréales (1,3 milliard d'€)
et du lait (848 M€).
Encourager les cultures bio
C'est aussi lors du Salon international de l'agriculture qu'a été
signé un nouveau plan Bio (2023-2027), qui succède à celui de 2017-2021.
Malgré un contexte difficile pour le secteur qui peine à retrouver sa
dynamique observée durant le Covid, les Hauts-de-France comptent 1 457
fermes régionales certifiées en bio, représentant 59 562 hectares...
mais seulement 2,8% de la surface agricole utilisée.
Encore trop peu pour Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la Région Hauts-de-France chargée de l'Agriculture, l'agroalimentaire et la pêche : « Nous avons doublé la surface bio depuis la signature du premier plan. Ces dernières années, on a pu enregistrer une croissance de 18% dans la conversion des agriculteurs vers le bio, ce qui fait de nous la région la plus dynamique. On a l'objectif de doubler à échéance 2027. »
Au-delà des signatures sur le papier, les agriculteurs attendent des
solutions concrètes, dans un contexte marqué par les hausses des prix
des matières premières, le dérèglement climatique mais aussi un
engouement en demi-teinte pour le bio de la part des consommateurs : « Il
faut réaliser des diagnostics économiques pour savoir si nous pouvons
nous convertir au bio car c'est un vrai challenge. Au moins on met
d'intrants, au mieux c'est mais pour que le bio tienne, il faut des
consommateurs », prévient Laurent Degenne, président de la Chambre d'agriculture des Hauts-de-France.
Miser sur le local
Mêmes démarches du côté du Département du Nord qui compte près de 6
000 exploitations agricoles, 417 fermes bio et une surface exploitée de
plus de 60% : 30 000 hectares sont exclusivement dédiés à la production
de pommes de terre de consommation, qui font du Nord le premier
département producteur des Hauts-de-France. De la Côte d'Opale avec la
pêche en passant par l'élevage et le lin en Flandre, ou le fameux
Maroilles de l'Avesnois, le Département est aussi le premier producteur
d'oignons de couleurs [ndlr, rouges et jaunes].
Le SIA a été l'occasion pour le Département de réaffirmer son
engagement dans l'approvisionnement local, notamment grâce au label "Ici
je mange local" initié en 2018 et attribué aux établissements qui
s'engagent à fournir au moins 20% de produits locaux : « Notre
objectif, c'est d'atteindre les 100%. Nous avons déjà 445
établissements engagés, dont 235 ont été labellisés. 175 collèges se
sont déjà inscrits dans la démarche », se félicite Christian Poiret, président du Département du Nord.
Rien qu'en 2021, plus de 3,2 millions d'euros de produits ont été
achetés localement (soit un tiers de l'ensemble des achats de denrées).
Derrière cet approvisionnement local, un soutien accru aux 12 000
emplois agricoles du territoire, dont 2 400 éleveurs bovins. Mais
l'effort doit se poursuivre pour ne pas perdre en route les éleveurs
confrontés aux hausses du coût des matières premières et de l'énergie.
Entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations agricoles a diminué de 14% et les emplois sont passés de 45 200 emplois temps plein agricoles à 39 900... Des chiffres qui rappellent la fragilité notamment de la filière élevage, confrontée à la faiblesse des marges réalisées sur les productions animales et anéantie pour le conflit russo-ukrainien et le contexte inflationniste. Depuis huit ans, les Hauts-de-France ont investi 125 millions d'euros dans des projets d'investissement agricoles.