« L’économie régionale, ce n’est pas que les gigafactories »
Le Conseil régional des Hauts-de-France a tenu sa première conférence sur l’économie et l’emploi, ce 16 avril à Méaulte. L’occasion de rappeler les enjeux du Schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation.
Ce 16 avril à Méaulte, le Conseil régional des Hauts-de-France a tenu sa première conférence sur l’économie et l’emploi. « L’économie régionale ce n’est pas que les gigafactories. Ce sont des projets importants mais nous ne devons pas négliger les entreprises locales », introduit Philippe Beauchamps, vice-président de la Région Hauts-de-France en charge des relations aux entreprises, de l’emploi et de la formation professionnelle.
Ce dernier insiste également sur le fait que la stratégie économique régionale doit se faire en lien avec les territoires. « Tout ne se décide pas à Lille », rassure-t-il. Fruit d’une large consultation des acteurs économiques, le Schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRDEII), en vigueur jusqu’en 2028, vise ainsi à accompagner la mutation de l’économie régionale pour qu’elle soit plus innovante, et plus verte.
Rendre les métiers attractifs
« Nos métiers sont confrontés à un déficit d’image parce qu’ils sont notamment associés à la pénibilité. Cela impact nécessairement nos recrutements », constate, pour sa part, Fabrice Fourez, directeur de l’entreprise de travaux publics Balestra. Très présents sur les réseaux sociaux, la société, qui affiche plus de 200 salariés et un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros, veut montrer aux jeunes l’évolution du secteur et l’utilisation massive des nouvelles technologies.
Un pas vers la jeunesse également fait par l’UIMM des Hauts-de-France. « 80% des jeunes ne connaissent pas les métiers de l’industrie », rappelle Fabrice Grelier, délégué général de l'UIMM Hauts-de-France. Pour déconstruire les idées reçues, le réseau a ainsi imaginé « La Fabrique 4.0 », un dispositif mobile soutenu par la Région qui va à la rencontre des scolaires.
Les Hauts-de-France misent également massivement sur l’alternance, un moyen pour les entreprises locales de former les talents de demain. « Nous n’avons pas de problème d’image, mais nous devons féminiser nos effectifs », note, de son côté, Frédéric Daumont, directeur de l’EPSI Lille. « Nous travaillons tous ensemble sur l’attractivité des métiers et cela porte ses fruits. Mais nous devons aussi faire en sorte que les jeunes que nous formons restent sur notre territoire », souligne Philippe Beauchamps.
Vers l’international
Outre le développement de l’économie circulaire et l’émergence de circuits-courts, le SRDEII prévoit aussi des actions spécifiques pour développer l’export des acteurs économiques locaux. Les entreprises peuvent par exemple, miser sur le volontariat international en entreprise (VIE) à temps partagé. « Concrètement, ce système permet à des entreprises de mutualiser une ressource commerciale qui va s’attacher à découvrir les acteurs locaux, les produits, la règlementation, les prix pratiqués… », détaille Loïc Bonnardel de l’IMED. Un outil utile pour les PME du territoire et un levier intéressant pour attirer des talents avec des missions atypiques.