L’Oise se met au vert avec les EnR

Dans l’Oise, les énergies renouvelables ont le vent en poupe. « La crise énergétique de 2022 a accéléré la demande. Nous faisons tout pour y répondre », assure Quentin Merel, responsable du pôle énergie du Syndicat d’énergie de l’Oise (SE60). Et pour cela, le syndicat multiplie ses accompagnements pour les collectivités. « Ces acteurs cherchent à rénover les bâtiments publics. Ce qui représente 70% de leurs dépenses », ajoute Barbara Smée, chargée de communication. Le SE60 intervient ainsi auprès de plus de 441 communes.

Et les élus locaux ne sont pas tous à la page sur les possibilités offertes dans le domaine. « Nous les accompagnons quotidiennement sous la forme d’études, de conseils sur les financements, les travaux... Un véritable diagnostic complet. Il est important de définir les actions les mieux adaptées », détaille Quentin Merel. Depuis 2018, 1 300 bâtiments publics ont été diagnostiqués. C’est ensuite à la collectivité de décider si elle s’occupe de la réalisation du projet ou de laisser le contrôle au SE60.

Photovoltaïque, géothermie…

En 2023, ce sont 22 projets photovoltaïques qui sont dans les bacs, dont 16 installations sur toiture, une au sol et cinq sur parking en ombrière. Soit un budget travaux de 3 millions d’euros, et 60% des investissements proviennent de l’État. « Plus il y a de projets et plus il est facile de récolter des subventions de la part de l’État avec le fond vert, l’Ademe… », reconnaît Quentin Merel.

Des installations encouragées par le succès du centre aquatique Philippe Loisel. Le syndicat attend des économies supérieures à 30 000 euros par an. « Les panneaux photovoltaïques de 123kwc serviront à la consommation du bâtiment. Ce projet a permis de ne pas fermer totalement le centre. On souhaite aussi en mettre plus sur des piscines municipales qui sont des bâtiments énergivores », détaille Barbara Smée.

Bien que le solaire séduise, aucune énergie renouvelable ne se démarque dans l’Oise. Pour preuve, le syndicat travaille également sur des projets de géothermie à Tracy-le-Mont et à Rieux. 50 000 euros sont financés par le Syndicat d’énergie de l’Oise dans le cadre de la rénovation du Centre socio-culturel de Victor de l’Aigle. « La géothermie a un grand potentiel puisque c’est une source inépuisable. Mais elle ne correspond pas à tous les projets », admet le responsable du pôle énergie. À cela s’ajoute l’installation d’une chaufferie biomasse pour l’hôtel de ville, à Berneuil-en-Bray, qui permet d’éviter le rejet de sept tonnes de dioxyde de carbone par an.

L’heure de la sobriété

La demande des collectivités se tourne également vers la rénovation énergétique de l’éclairage public. Tout est bon pour faire des économies. La commune de Bornel, en 2019, a remplacé ses 450 points lumineux énergivores SHP en Led de 60W. « Nous avons financé ce projet à hauteur de 424 000 euros et les gains sur la facture énergétique sont de 10 400 euros entre 2016 et 2020 », explique la chargée de communication. Pour ces prochaines années, le syndicat veut également accroître sa technologie de pilotage des bâtiments pour réduire les consommations énergétiques. « On le fait déjà dans la commune de Breteuil. Ça va faciliter le quotidien des collectivités », renchérit le responsable du pôle énergie du SE60.

Le paysage énergétique de demain se dessine : celui de la sobriété et des EnR, le petit nom des énergies renouvelables. Le syndicat a donc de beaux jours devant lui. « Nous étions 16 en 2016. Maintenant, nous sommes 39 agents. L’équipe va s’agrandir ces prochaines années en vue de la demande », conclut Barbara Smée.