L'Urssaf Picardie tisse une relation de proximité avec ses usagers
L’Urssaf Picardie a continué à répondre aux impératifs de la crise sanitaire tout en épousant la relance économique constatée partout dans notre pays. Au cours de l’année écoulée, l’organisme a réaffirmé sa mission de collecte tout en accompagnant travailleurs indépendants et employeurs, dans le cadre d’une relation de service renouvelée. Entretien avec Pierre Feneyrol et Anne-Sophie Rousseau, respectivement directeur régional et directrice adjointe de l'Urssaf Picardie.
Que vous a appris la crise sanitaire ?
Pierre Feneyrol : La pandémie a été un accélérateur des transformations de l’Urssaf. Mais sur ses valeurs, l’organisme n’a jamais transigé. Responsable, solidaire, proche et proactive, l’Urssaf est ce partenaire de confiance qui, chaque jour, fait vivre la protection sociale de tous. Nous devons capitaliser sur la manière dont nous avons interagi avec les usagers et conserver une relation plus amiable et accompagnante pour la sortie de crise.
En interne, nous avons collectivement fait preuve de résilience et d’agilité et nous avons assuré la continuité de nos missions sans la moindre interruption de l’activité, malgré les différents chocs que nous avons dû encaisser. À l’externe, cela s’est illustré par l’adaptation dont nous avons fait preuve et l’accompagnement de nos publics. L’Urssaf a en effet contribué à la relance, avec une nouveauté qu’il faut signaler, la mise en oeuvre d’actions proactives.
Nous avons pu dans le passé accepter des délais qui étaient demandés par un cotisant. Cette fois nous avons proposé, sans démarche préalable des entreprises, d’échelonner les dettes et interrompre le recouvrement, ce qui n’avait jamais été fait auparavant.
Quels sont les enjeux majeurs à venir pour l'Urssaf Picardie ?
Anne-Sophie Rousseau : À l’heure où l’Urssaf prépare une nouvelle convention d’objectifs et de gestion pour la période 2023-2027, l’Urssaf Picardie accueille également un nouveau président, en la personne de Maxence Baey.
Il succède à Benoit Sys, avec des défis nombreux du fait des conséquences de la crise qui restent inquiétantes notamment sur la consommation, l’évolution de l’inflation et des taux d’intérêt, les nombreuses cessions d’entreprises avec peu de repreneurs en face, les difficultés de recrutement et de fidélisation des collaborateurs, les nouvelles aspirations en matière d’équilibre vie privée/ vie professionnelle, et les enjeux RSE avec des conséquences majeures pour les entreprises sur le plan des comportements et sur le plan financier. L'Urssaf se digitalise aussi, s’adapte aux besoins spécifiques comme ceux des employeurs individuels, des auto-entrepreneurs ou des artistes-auteurs.
Elle accueille de nouveaux usagers, prend en charge de nouvelles contributions comme celle liée à l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés et répond aux demandes les plus urgentes comme le versement de l’indemnité inflation. Elle s’engage pour l’entrepreneuriat au féminin et s’adresse aux jeunes pour qu’ils connaissent leurs droits.
En interne, l’organisme fait progresser ses collaborateurs et s’adapte au télétravail. Le sujet principal reste l’AGIRC/ ARCO en termes de gestion et d’intégration. C’est une reconnaissance forte qui conforte le rôle de recouvreur unique, mais c’est aussi un enjeu métier extrêmement exigeant, avec une visibilité extérieure.
Quel est l'apport de l'Urssaf Picardie dans le tissu économique local ?
P.F. : L’Urssaf constitue le maillage essentiel du système de collecte des ressources de la Sécurité sociale. La mission de collecteur des cotisations et contributions sociales confère à l’Urssaf une place de choix dans l’observation socio-économique. En effet, les différentes formalités déclaratives et de paiement qu’accomplissent les entreprises fournissent une variété de données particulièrement adaptées à l’analyse économique, tant conjoncturelle que structurelle.
En 2021, nous comptons 163 901 comptes usagers dont 67,37% d'indépendants et 26,60% d'employeurs et collectivités territoriales. C'est 5,36 milliards d'euros de montants encaissés et 2025 actions de contrôle, ainsi que 33,7 millions d'euros de cotisations régularisées dont 22,3 millions dans le cadre de la lutte contre le travail dissimulé.
Soutenir la relance économique tout en finançant la protection sociale, c’est le défi relevé par l’Urssaf en allant proactivement vers les entreprises et travailleurs indépendants avec un panel de solutions comme les plans d'apurement, les aides, exonérations et reports. Courant novembre, nous avons présenté, avec la Direction départementale des finances publiques de la Somme et la Direction des douanes d’Amiens, les innovations et les nouvelles offres de service proposées dans le domaine du recouvrement social et fiscal ainsi que les dispositifs d’accompagnement mis en œuvre pour les entreprises qui connaissent des difficultés.
Auriez-vous un exemple à mettre en avant ?
A-S.R. : Oui, l’action sociale du Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants (CPSTI) mise en œuvre par l’Urssaf est destinée à accompagner les travailleurs indépendants confrontés à des difficultés ponctuelles susceptibles d’impacter la poursuite de leur activité.
Ce dispositif est destiné à les aider à honorer leurs cotisations et contributions sociales personnelles courantes et leur échéancier de paiement. Ces difficultés peuvent être liées à des évènements multiples tels que la situation économique, un problème de santé, des travaux dans la rue ayant pour conséquence une perte temporaire de clientèle ou un incident majeur.
Quatre aides spécifiques sont ainsi proposées afin de couvrir les différentes situations rencontrées, dont une prise en charge, totale ou partielle, de cotisations et contributions sociales personnelles en lieu et place du travailleur indépendant. Il y a aussi l'aide d’urgence pour soutenir les travailleurs indépendants actifs victimes de catastrophe ou d’intempéries, ou encore une aide financière pour accompagner les futurs retraités artisans ou commerçants aux revenus modestes dans cette étape de vie.
L’action sociale en Picardie en 2021 c’est 2 996 aides Aides financières exceptionnelles (AFE) pour un montant de 2 688 008 euros. Dix aides au départ en retraite pour un montant de 72 184 euros. 248 dossiers Aides aux cotisants en difficulté (Aced) reçus. Cela a donné lieu à 48 accords partiels, 187 accords total, 13 refus pour un montant total de 763 207 euros. Nous avons aussi généralisé le suivi Déclaration sociale nominative (DSN).
Ce service permet aux entreprises d’être informées par l’Urssaf en cas d’anomalies détectées dans leur DSN. Cela s’inscrit dans la volonté de calculer les droits sociaux en fonction de la situation en temps réel de chaque salarié et dans la continuité des engagements de l’Urssaf qui visent à proposer un accompagnement toujours plus clair, fluide et personnalisé à ses usagers.