LA BIÈRE FAIT RECETTE À AMIENS
Caves, bars dédiés, brasseries locales, consommateurs de plus en plus éclairés… la consommation de bière connaît depuis quelques années une croissance constante.
« Ma première bière ? Une blonde de soif », se souvient François Beauvisage. En 2005, quand il ouvre le Charleston à Amiens, il imagine une ambiance pub avec 3 tirages avant d’ajouter la Guiness et un cinquième événementiel. « Derrière chaque personne il y a une bière, il faut juste trouver la bonne, pour cela, il faut créer un lien de confiance avec le client pour bien l’orienter », explique-t-il. Après la découverte du Delirium Café à Bruxelles un an plus tard, il a dans l’idée d’ouvrir un établissement similaire. Il faudra attendre juin 2016 pour que le projet se concrétise rue Saint-Leu. « Le cahier des charges est très lourd. J’avais déjà contacté les responsables belges, mais c’est un dépositaire qui a fait le lien entre nous », raconte-t-il avant d’ajouter : « C’était un vrai pari même si la bière est un marché à gros potentiel puisque c’est la première boisson alcoolisée consommée et qu’elle redevenue tendance ». Entre 2014 et 2016, le secteur a eu une croissance constante de 3% pour atteindre 2 milliards de litres bus par an. Sur les 800 brasseries hexagonales, une centaine a d’ailleurs été créée ces trois dernières années, dont une dizaine dans la Somme. « Les supermarchés ont doublé leurs linéaires consacrés à la bière, c’est un bon indicateur », souligne encore François Beauvisage. Avec 18 tirages et quelques 278 bières bouteilles, le Délirium s’est très vite imposé comme une référence. Des étudiants aux amateurs éclairés, la « puissance de l’éléphant rose » a surpris jusqu’à son initiateur amiénois. De la bière de soif au breuvage d’exception, le Delirium a su offrir un nouvel éclairage à cette boisson accessible. Sur un an, le Délirium a servi quelques 1 000 hectolitres.
UN NOUVEAU LIEU
Ce succès a donné envie à celui qui comme mantra d’être le meilleur dans son domaine d’ouvrir un nouveau lieu, le Hoppy Loft. « Le Délirium a une capacité de 300 personnes, le Hoppy loft, on est plutôt sur 30 », confie François Beauvisage qui souhaite « ramener les gens au comptoir » avec ce nouvel endroit plus haut de gamme et qui ne travaille qu’avec des micro-brasseries. « Nous sommes sur des produits uniques, avec de petits brassins et donc une quantité limitée ». Tout l’enjeu est ici d’avoir accès à ces bières particulières. Il faut montrer patte blanche et être coopté pour être accepté par ces micro-producteurs. « Quand la brasserie du Mont Salève a validé notre commande, c’était un grand moment. C’est une reconnaissance aussi », sourit-il.