La Caisse d'épargne Hauts de France conventionne avec la FFB Hauts-de-France
À l’instar du BTP picard qui avait profité en 2016 d’une enveloppe de crédits à taux bonifiés mise en place par la Caisse d’épargne de Picardie d’un montant de 50 millions d’euros, dont 39 ont été utilisés, c’est cette fois à l’échelle des Hauts-de-France qu’un tel dispositif a été mis en œuvre avec une enveloppe 2017 portée à 100 millions d’euros. C’est le sens de la convention qu’ont signée la Fédération française du bâtiment Hauts-de-France et la Caisse d’épargne Hauts-de-France pour encourager les investissements des collectivités locales.
Le rapprochement de l’ex-Picardie et de l’ex-Nord – Pas-de-Calais en une seule entité Hauts-de-France, comme l’ont vécu les deux Fédérations françaises du bâtiment en novembre 2016 et les deux Caisses d’épargne Picardie et Nord de France fin avril 2017, a généré une connexité de territoire qualifiée d’« intéressante » par Alain Denizot, président du directoire de la Caisse d’épargne Hauts-de-France. En ce sens que ces deux organisations ont pu se partager l’idée que « notre terrain de jeu, c’est le territoire et (que) notre enjeu, c’est de développer le territoire ». Parce son « bilan bancaire est beaucoup nourri par la BTP » et fort de « l’expérience positive en Picardie, on a pris le meilleur des deux mondes pour le conserver, voire l’amplifier », explique Alain Denizot.
Enveloppe dédiée
C’est ainsi que la Caisse d’épargne Hauts-de-France a décidé de mettre à la disposition des collectivités territoriales une enveloppe BTP Hauts-de-France 2017 de 100 millions d’euros au titre des crédits destinés à financer les investissements BTP cette année, et ce, sur la base de l’expérience positive menée en ex-Picardie. Cette expérience, négociée en 2015 et reconduite en 2016, reposait sur une allocation de crédits à taux bonifiés BTP Picardie à hauteur de 50 millions d’euros, dont 39 ont été consommés en 2016. C’est de cette réussite que se sont inspirées la FFB Hauts-de-France et la Caisse d’épargne Hauts-de-France pour amplifier la démarche à 100 millions d’euros et « si on fait plus, il n’y a pas limite ». « Ce partenariat montre l’enjeu d’avoir des écosystèmes territoriaux au service de l’économie, des territoires, des habitants, des entreprises, de la création de valeurs, de revenus », plaide Alain Denizot en ajoutant que « plus on fonctionne dans ces écosystèmes, plus on crée de richesses et de la valeur pour la région. Notre terrain de jeu, c’est les Hauts-de-France »
En signant ce partenariat avec la Caisse d’épargne, Olivier Tommasini, dont la Fédération repré- sente 3 500 adhérents et les deux tiers des salariés employés par les 34 000 établissements (dont 20 000 sans salarié) implantés dans la région, l’a resitué dans son contexte conjoncturel : « Le bâtiment va mieux, au moins en perspective, puisqu’on annonce une croissance en volume de l’ordre de 3%, mais ces chiffres nationaux peinent à se répercuter dans la région Hauts-de-France, et notamment dans les villes moyennes et les campagnes (…). Le moral des chefs d’entreprises reste assez divers, une perspective d’augmentation de chiffre d’affaires ne crée pas beaucoup d’effets sur la trésorerie et la santé des entreprises.» Et d’ajouter : « Dans ce contexte, l’action menée par la Caisse d’épargne est particulièrement importante, (d’autant plus que) le secteur qui a le plus souffert, c’est le secteur de l’équipement public, qui représente une grande part de l’activité en s’éloignant des grandes métropoles. Ce dispositif qui permet aux collectivités qui ont des projets fiables, finançables et équilibrés d’être aidées par cette proposition est bienvenu. Il a fait ses preuves », s’est-il félicité, tout en rappelant le combat de la profession contre les offres anormalement basses, la concurrence déloyale et en faveur de clauses d’insertion qui puissent réellement favoriser l’emploi durable et l’apprentissage en évitant le saupoudrage.
Reste que les conditions financières de l’offre proposée à partir de 50 000 euros apparaissent bien alléchantes avec un financement à 15 ou 20 ans indexé sur le livret A + 0,50% avec trois périodes de taux fixes sur 15 ans et cinq périodes sur 20 ans, avec « une vraie lisibilité budgétaire et un prix de revient intéressant ». De quoi favoriser le lancement rapide des investissements BTP des collectivités de toutes tailles de la région, avec une attention particulière promise aux travaux de rénovation énergétique des bâtiments publics ainsi qu’à la mise en accessibilité des établissements recevant du public.