La Fabrique à initiatives pour un développement local
Actuellement en expérimentation dans cinq territoires picards, la Fabrique à initiatives est le fruit de l’une des volontés exprimées lors des Assises régionales de l’ESS (économie sociale et solidaire). Ces Assises, pilotées par l’Etat, le conseil régional de Picardie et la Cress (chambre régionale de l’économie sociale et solidaire), ont réuni tous les acteurs locaux pendant un an, de février 2011 à février 2012. L’un des axes stratégiques affichés concerne le besoin d’un ancrage territorial plus fort, par la mobilisation des acteurs locaux, afin de favoriser l’ESS en région.
La Fabrique à initiatives, c’est déjà une vingtaine de projets à travers la France et plus de 160 emplois créés. Cinq territoires picards se sont lancés depuis quelques mois dans une expérimentation, après les Assises régionales de l’ESS. Il s’agit des communautés d’agglomération du Beauvaisis et d’Amiens Métropole, des communautés de communes du Vermandois et du sud de l’Aisne, ainsi que la ville de Nogent-sur-Oise.
Essaimer plus tard
Pour Claire Tauty, membre de la Cress, au titre de la Famap (fédération des associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), mais également référente sur ce dossier, il ne s’agissait pas d’inventer l’eau chaude, au risque de perdre du temps, mais « d’adapter une démarche déjà expérimentée par l’Avise [ndlr, agence de valorisation d’initiatives sociales et économiques]. Le dispositif Fabrique à initiatives a déjà été lancé dans plusieurs régions françaises depuis trois ans, en Aquitaine, Corse, Haute-Normandie, Ilede- France, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes et Provence- Alpes-Côte d’Azur. En Picardie, nous avons souhaité partir d’une adaptation régionale et un déploiement local. Et de décliner : A partir de cette base, nous avons décidé de lancer un appel à candidatures au mois d’avril dernier, en privilégiant le travail en binôme : une collectivité et un opérateur local. La Cress coordonne le tout et le temps de l’expérimentation a été fixé jusqu’à la fin de l’année 2013. »
Partir des besoins du terrain
Le principe est d’associer une collectivité volontaire à un acteur local spécialisé dans l’accompagnement de projets, pour former un duo engagé dans la démarche. Les binômes ont été constitués ainsi : la communauté de communes du Vermandois est associée à la Mef (maison de l’emploi et de la formation) du Saint-Quentinois, antenne de Bohain, l’union des communautés de communes du sud de l’Aisne avec la CAE (coopérative d’activités et d’emploi) Grands Ensembles. La communauté d’agglomération du Beauvaisis est liée à la BGE (boutique de gestion) de l’Oise ainsi que la ville de Nogent-sur-Oise, tandis que la communauté d’agglomération d’Amiens Métropole travaille avec le Griep (groupement régional de l’insertion par l’économique en Picardie).
La Fabrique à initiatives est considérée par ses initiateurs comme le maillon manquant pour repérer et concrétiser des opportunités de créations d’entreprises ou d’activités, en intégrant les valeurs de l’économie sociale et solidaire. C’est un dispositif qui doit favoriser l’émergence de projets. Pour Claire Tauty, le constat est clair : « Il n’y a pas assez de projets, alors que les acteurs des territoires repèrent régulièrement des besoins non satisfaits qui pourraient être viables économiquement. L’idée est de procéder à un repérage au niveau local des besoins, de valider les opportunités si l’environnement est favorable, apprécier l’offre, la concurrence, et analyser, s’il existe, un modèle économique. La mise en réseau est très importante, car les acteurs économiques sont à même de détecter les porteurs de projet, mais aussi d’apporter leur ingénierie et leurs compétences dans l’accompagnement à la création. »