Reprise d'entreprise
La FFB et la CCI de l'Oise : un partenariat local pour préparer la transmission d'entreprise
Les deux acteurs économiques deviennent partenaires pour un sujet primordial dans la vie d'une entreprise et somme toute complexe : la transmission d'entreprise. Grâce à l'union de ces compétences, les dirigeants du Bâtiment peuvent être accompagnés de A à Z et de façon personnalisée.... car c'est un sujet à « anticiper » sérieusement.
La transmission d'entreprise « ne s'invente pas ». Le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de l'Oise, Philippe Enjolras, a prévenu les dirigeants du Bâtiment venus assister, le 15 juin, à une grande réunion de présentation (9h-12h) portant sur la transmission d'entreprise du secteur du Bâtiment, dans les locaux compiègnois de la FFB Oise. Le programme de la matinée a abordé des points essentiels de cette démarche : la présentation juridique, l'approche économique et comptable de la valeur de l'entreprise, l'environnement fiscal d'une cession, et la formation du futur dirigeant ou repreneur. « Le problème de la transmission est un sujet compliqué, elle peut se faire avec un tiers ou la famille et selon le choix, il y a des modalités juridiques différentes », précise-t-il. Et cette transmission d'entreprise est un sujet actuel pour la Fédération française du Bâtiment (FFB) de l'Oise : d'ici cinq à huit ans, une forte vague de départs à la retraite est prévue... et donc autant de potentielles transmissions d'entreprises. « On ne pense pas à la vente de son entreprise deux mois avant le départ à la retraite, note Philippe Morin, président de la FFB de l'Oise. La transmission se prépare au moins trois ans avant. » C'est donc l'anticipation qui est au cœur d'une transmission réussie.
Ce partenariat vise donc à préparer les dirigeants mais aussi à attirer leur attention sur toutes les options possibles et les éventuels problèmes à éviter. Et l'enjeu est de taille pour le secteur : dans les Hauts-de-France, 19% des établissements du Bâtiment sont concernés par la transmission dans les cinq ans, soit 30 600 entreprises et 11 000 emplois.* Du côté de la transmission/ reprise d'entreprise, l'enjeu est tout aussi important : 68% des transmissions concernent un départ à la retraite, 45% des reprises se font par un cession externe et 25% des entreprises du Bâtiment ne sont pas reprises.** « De nombreuses entreprises ferment car les dirigeants ont mal préparé ou anticipé la transmission », constate Philippe Morin.
Une cellule spéciale « transmission »
Alerter,
préparer, anticiper. Ce sont les maîtres mots de la cellule
« transmission d'entreprise » de la FFB Oise. Avec ce
partenariat CCI/ FFB de l'Oise, les forces sont locales et les
compétences sont amplifiées. Des conseillers de la chambre
consulaire accompagnent les dirigeants, une juriste présente les
différentes possibilités et un avocat fiscaliste détaille les
procédures. « La
cellule existe déjà avec TransmiBat, de la CCI France, mais nous
avons maintenant les compétences pour agir localement et rapidement,
explique Guillaume Gamache, secrétaire général de la FFB Oise.
Cette cellule
permet de démystifier la transmission d'entreprise et de proposer un
accompagnement personnalisé. C'est notre rôle en tant que
Fédération. La démarche est confidentielle et nous avons des partenaires
comme BTP Banque, CMA Vie et l'ESJDB
[l'école
qui forme en alternance les futurs entrepreneurs du Bâtiment, ndlr]
qui permettent de
trouver des solutions efficaces. »
Car la transmission d'entreprise est à préparer : grâce à la cellule, les futurs cédants obtiennent une estimation et une analyse objectives de leur entreprise évitant ainsi les mauvaises prévisions. « C'est aussi une façon de pousser la réflexion. Il faut penser à la reprise, mais aussi à la situation du cédant. Même quand il y a des reprises établies, il se peut que d'autres possibilités n'aient pas été envisagées alors qu'elles existent. Il y a différentes structures juridiques, il y a les biens immobiliers mais pas seulement, il y a différentes typologies du marché qu'il faut prendre en compte », continue d'expliquer Guillaume Gamache.
L'humain n'a pas de prix
Cette cellule, c'est aussi un moyen de trouver le bon repreneur. La FFB Oise accompagne également les dirigeants dans cette épineuse recherche. Si l'approche fiscale, comptable et économique sont essentielles, elles ne remplaceront jamais le côté humain d'une transmission d'entreprise. Il ne faut pas oublier qu'une entreprise, c'est aussi des personnes réunies dans un même but et l'humain reste la partie de la transmission la plus compliquée pour un cédant, qui cède aussi son personnel. « Il faut préparer les salariés et les équipes, prévient Philippe Morin, lui même à la tête d'une entreprise. Si un dirigeant est en place depuis 30 ans, l'intégration du nouveau dirigeant est primordiale pour continuer la dynamique en interne, pour prévenir et préserver les salariés que l'on a soi-même recruté et avec lesquels on a collaboré pendant des années, voir des décennies pour certains. Ce n'est pas facile de transmettre son entreprise à la bonne personne. »
Transmettre
une entreprise, c'est également être en adéquation avec les
objectifs et les valeurs du futur repreneur. Là aussi, la recherche
n'est pas simple. « Il
y a plusieurs types de reprise, soit elle est organisationnelle, soit
familiale et bien d'autres,
note Guillaume Gamache. Il
faut que le cédant et le repreneur soient en accord, il en va de la
vie de l'entreprise et de son image. »
*Source : CCI.
**Source :
Association Club cédant et repreneur d'affaire (CRA).