La Fondation patrimoine cherche de nouveaux mécènes
Cette fondation reconnue d'utilité publique qui oeuvre pour la préservation du patrimoine de proximité public et privé depuis sa création en 1996 souhaite étoffer son réseau dans la Somme.
T C’est à l’hôtel Bouctot- Vagniez, somptueuse et imposante bâtisse de la rue des Otages à Amiens, que la Fondation patrimoine a présenté fin novembre ses actions et annoncé la création d’un club Somme dans les mois à venir. La demeure construite en 1906 abrite aujourd’hui la Chambre régionale de commerce et d’industrie (CRCI), présidée par Jacky Lebrun, qui s’est dit « très heureux de voir que le mécénat reprend du poil de la bête ». Crise économique, croyances infondées à propos de contrôles fiscaux renforcés… « C’est un investissement qui est trop souvent mis de côté », regrette-t-il.
510 labels
Pourtant les besoins ne manquent pas. « Une région comme la Picardie a un patrimoine très riche. On compte ici de très nombreuses églises et les collectivités n’ont pas toujours les moyens de les restaurer », indique Claire Pigny, chargée de développement à la Fondation patrimoine. Cette personne morale de droit privé, reconnue d’utilité publique en 1996, peut agir de deux façons.
Elle utilise le label (fiscal ou non) en faveur du patrimoine privé. 510 labels, dont 55 non fiscaux, ont ainsi été octroyés en Picardie depuis 2001, pour un montant de travaux de près de 20 millions d’euros. Dans ce cas, les dossiers portent sur des immeubles de patrimoine rural de proximité, non protégés, et visibles depuis une voie ouverte au public.
156 souscriptions
Le deuxième cas de figure, en faveur du patrimoine communal ou associatif, emploie la souscription. Les éléments concernés peuvent être mobiliers ou immobiliers, pourvu qu’ils soient visibles du public et qu’ils aient un caractère patrimonial. « Il n’y a pas que les édifices. Le patrimoine, c’est tout ce que nos ancêtres nous ont laissé et que nous laisserons à notre tour », résume Jean-Yves Cannesson, délégué club de mécènes dans la Somme.
Dans la région, 156 campagnes de souscriptions ont été lancées depuis 2001, pour un montant de travaux de près de 24 millions d’euros. À Mers-les-Bains, l’appel au mécénat populaire a permis de collecter 21 556 euros sur les 22 814 nécessaires à la réédification du buste de Pierre Lefort, fondu pendant la Seconde Guerre mondiale. Les entreprises participent elles aussi à la sauvegarde du patrimoine. CGPA a soutenu à hauteur de 21 000 euros la restauration (charpente, couverture et vitraux) de la chapelle des marins à Saint-Valery.
Outre les avantages fiscaux, Claire Pigny vante les autres intérêts du mécénat : « Pour les entreprises, c’est un nouveau canal de communication. Cela leur permet de vivre une belle aventure grâce aux rencontres et aux échanges tout en confortant leur image et en renforçant leur ancrage local. » Oeuvrer en faveur du patrimoine permet également « de soutenir la revitalisation du tissu économique, le maintien de l’emploi et le savoir-faire. »