La garde d’enfants en Picardie : une demande grandissante

Faire garder son enfant relève du véritable parcours du combattant pour les familles, et voire même un combat perdu pour certaines, notamment pour les enfants de moins de 3 ans. Pourquoi les familles trouvent tant de difficultés ? Qui dirige les structures ? Quelle est la situation dans chaque département ? Zoom sur une région qui a vu une explosion des demandes de gardes d’enfants.

La Picardie est l’une des régions où le taux de fécondité est le plus élevé.
La Picardie est l’une des régions où le taux de fécondité est le plus élevé.

 

La Picardie est l’une des régions où le taux de fécondité est le plus élevé.

La Picardie est l’une des régions où le taux de fécondité est le plus élevé.

En matière de garde d’enfants, le sujet est complexe, avec différents points de vue. D’un côté, les collectivités qui font tout en pour accueillir le plus d’enfants possible et répondre à toutes les demandes et de l’autre, les parents qui ont beaucoup de difficultés à trouver une place pour leur enfant et qui discernent un manque réel dans ce secteur. Pour autant, cette situation n’est pas intrinsèque à la Picardie mais à la France entière. Seules les solutions sont propres à chaque région. En Picardie, la situation est tout de même particulière : avec 2,07 enfants par femme en moyenne, la région fait partie de celles où le taux de fécondité est le plus élevé de France, après le Nord-Pas-Calais et la Champagne Ardennes. L’Oise est d’ailleurs le département le plus jeune de France : 8,3 % de sa population à moins de 6 ans.
Cette conjoncture est un donc un point central pour les collectivités qui voient, en moyenne, le nombre de demandes de garde d’enfants augmenter chaque année, avec chacune leur problématique. « Le manque de places en structure d’accueil est symptomatique de toutes les collectivités. Après une étude en 2010, nous avons constaté que les parents du Pays du Clermontois connaissent une situation compliquée pour les enfants de 0 à 3 ans, nous avons ouvert un centre multi-accueil à Clermont », confie-t-on au Pays du Clermontois, loin d’être le seul à faire ce constat.

Différentes solutions
Il existe plusieurs possibilités pour faire garder son enfant : la crèche collective (pour un accueil régulier), la halte garderie (pour un accueil occasionnel), le réseau d’assistantes maternelles et le centre multi-accueil (regroupant tous les accueils). Toutes ces offres varient selon les départements. Dans l’Oise, on compte 11 maisons d’assistantes maternelles (104 places), 11 établissements collectifs de la petite enfance (3 308 places) et 21 590 places avec des assistantes maternelles; dans l’Aisne, on comptabilise 35 structures d’accueil collectif et 12 000 places avec des assistantes maternelles ; dans la Somme, 1 471 places sont disponibles dans les structures et 13 632 places chez les assistantes maternelles.
En ce qui concerne la gérance, les structures sont sous la responsabilité de la collectivité ou de la communauté de communes. Ainsi, c’est le conseil général qui gère le nombre de places, en fonction de sa situation démographique. Malgré tous ces efforts, des familles se retrouvent dans une situation critique, surtout quand on connaît la géographie de la région : le territoire est rural et les structures se concentrent autour des zones urbaines. C’est ainsi que certains parents ont recouru à un plan B : la famille. « Je vis dans le Vimeux et je n’arrive pas à trouver une structure qui soit adaptée à mes horaires et à mes enfants : c’est donc ma belle-mère qui garde mon fils… ça reste la meilleure solution ! », s’exclame une mère de famille. Même si les grandsparents restent indispensables, d’autres solutions existent comme les micro-crèches, les crèches d’entreprises comme celle de la CCMO à Beauvais, récemment ouverte et d’autres prestataires de services pour le plaisir des tous petits… et celui des parents.