Santé

La médecine du travail à la campagne

Avec sa station mobile de téléconsultations à Grandvilliers, le Service de santé au travail Médisis renforce sa présence en milieu rural, au plus près des entreprises du secteur.

Pour le conducteur de poids lourds Chris Cozette ausculté par Anaïs Cauchois, c’est une visite médicale comme une autre.
Pour le conducteur de poids lourds Chris Cozette ausculté par Anaïs Cauchois, c’est une visite médicale comme une autre.

Assurer une équité de suivi pour tous les salariés du territoire : c’est l’objectif que poursuit Médisis avec la mise en place de ses stations de téléconsultations. Sur les six postes acquis en 2019, deux ont été entièrement affectés à d’importantes entreprises compte-tenu de leurs besoins : AGCO Gima, à Beauvais, et Saverglass, à Feuquières, disposent ainsi d’un dispositif réservé à leurs salariés et leurs intérimaires. Mise en service au début de l’année à la maison médicale de Grandvilliers, la troisième station bénéficie quant à elle à toutes les entreprises du secteur. « En Picardie Verte, Médisis recense près de 1 000 salariés qui devaient précédemment se déplacer à Beauvais pour rencontrer un médecin du travail », constate son Directeur général Mathieu Lallemant. « L’installation de cette station évite le risque routier et le temps de déplacement non seulement aux salariés, mais aussi aux praticiens qui étaient parfois amenés à se rendre sur place », témoigne le docteur Hadidja Hamadani, médecin collaborateur du travail, entre deux téléconsultations.

« Comme si on y était… »

Concrètement, le salarié est accueilli par une assistante médico-administrative également aide-soignante, comme Anaïs Cauchois, à Grandvilliers. La liaison est établie avec le médecin basé à Beauvais via un ordinateur équipé d’une caméra haute définition et d’accessoires connectés, caméra portative avec un zoom surpuissant, échodoppler, dermoscope, échographe, stéthoscope... L’aide-soignante effectue les gestes demandés, par exemple poser le stéthoscope sur la poitrine du patient, et le médecin, à distance, entend les battements cardiaques. « L’auscultation est aussi précise que si j’étais à côté du patient, il n’y a aucune moins-value », affirme le docteur Hamadani, sauf dans des cas très spécifiques, par exemple pour contrôler une cicatrisation. « Nous pouvons effectuer à distance des visites d’embauche ou de reprise, des visites de suivi périodique et même des suivis renforcés », poursuit la praticienne. C’est le cas pour Chris Cozette, conducteur de poids lourds chez le transporteur Pascal Choquet à Feuquières, qui doit effectuer régulièrement des tests de vue poussés : « c’est vraiment comme si j’avais été reçu par un médecin en chair et en os, mais ça m’a évité une heure et demie de route… », apprécie-t-il. « Pour les salariés qui n’ont pas le permis de conduire, la téléconsultation est vraiment la solution », reprend Mathieu Lallemant.

Depuis janvier, à raison de deux jours de téléconsultations par semaine, plus de 200 salariés ont été reçus à distance. Médisis dispose encore de trois postes de téléconsultations, qui peuvent être utilisés ponctuellement comme au Parc Astérix pour la saison 2020 ou chez Amazon pendant un pic d’activité. Des implantations plus pérennes sont actuellement à l’étude dans des zones isolées comme le Vexin ou le Valois. Pour que tous les salariés bénéficient de la même qualité de suivi médical.

« Médisis est la référence nationale en téléconsultation dans le domaine de la santé au travail » se félicite son directeur général Mathieu Lallemant.

Médisis en chiffres

  • 7 500 entreprises adhérentes dans l’Oise dont 77% de PME.
  • 90 000 salariés couverts.
  • 7 sites : Beauvais (siège social), Méru, Creil, Senlis, Crépy-en-Valois, Fitz-James et Breteuil.
  • 26 médecins du travail et 33 intervenants santé travail.
  • Plus de 2 000 interventions de prévention par an.