La Picardie, en route vers la mobilité électrique
En marge de la Semaine européenne de la mobilité, l'Avere Picardie et Enedis Picardie présentaient, mi-septembre, un bilan de la mobilité électrique en Picardie, dans les locaux de la Fédération française du bâtiment, à Amiens. Fin août 2022, les véhicules électriques et véhicules hybrides rechargeables représentaient sur notre territoire 18% du total des immatriculations.
En Picardie, une voiture sur cinq vendue actuellement est un véhicule électrique VE ou hybride rechargeable VHR. Plus de 30 000 de ces véhicules sont immatriculés fin juillet 2022, soit un doublement en un an. La dynamique en Picardie est similaire à celle constatée à l’échelle de la France. La part de VE/ VHR entre les particuliers et les pros s’équilibre.
Les professionnels représentaient 75% des VE/ VHR du territoire en début d’année. En seulement quelques mois, la part des VE/ VHR particuliers est passée de 25% à 40%. Le nombre de véhicules immatriculés dans les trois départements de Picardie est en hausse constante depuis début 2022.
« La dynamique est bien réelle en Picardie et elle
concerne les particuliers comme les entreprises. La mobilité électrique
est la voie de décarbonation du transport et c’est déjà une réalité en
Picardie. Cela reste un défi sociétal et industriel, en
coopération avec les acteurs de l’écosystème que sont les constructeurs
automobiles, les fabricants de matériels, les installateurs, les
professionnels de l’immobilier et les collectivités territoriales. Il faut maintenant simplifier et accélérer l’accès à la recharge pour construire la confiance des utilisateurs picards », soutient
Véronique Pauly, présidente d'Avere Picardie et directrice régionale
d'Enedis Picardie, pour qui le développement de la mobilité électrique
constitue un véritable défi collectif en faveur de la transition
énergétique. « De plus, la crise énergétique actuelle, liée au
conflit en Ukraine, avec l’augmentation du coût du carburant fossile
rend de plus en plus compétitive la voiture électrique. »
Favoriser le déploiement des infrastructures de recharges
La mobilité électrique ne se limite pas aux seules voitures électriques ou hybrides rechargeables, elle couvre de nombreux autres modes de transport. « Dans le secteur des Travaux publics, nous avons aussi électrifié nos flottes d'engins. Nous sommes de plus en plus en capacité d'avoir des véhicules qui font leurs preuves. Certes, c'est une mutation qui prend du temps. Nous l'avons engagée en 2019, nous avons fait un plan à l'horizon 2025, avec le passage à l'électrique de nos engins lourds de chantier. Nous y trouvons aussi un intérêt dans la réduction de la pénibilité au travail », témoigne Alexandre Marron, dirigeant de l’entreprise Marron TP et secrétaire de l’Avere Picardie, créée fin 2021.
L’association régionale de promotion de la mobilité électrique du territoire picard a pour objectif de favoriser le développement de la mobilité électrique en encouragent le développement et l’utilisation du véhicule électrique dans les domaines industriel, commercial, institutionnel ou associatif du territoire picard. Pour soutenir le développement de cette mobilité sur tout le territoire, l’Avere-France a lancé aux côtés de ses partenaires une démarche de régionalisation de ses activités.
Plusieurs associations régionales ont ainsi vu le jour. Parmi ses membres figure Hugues Cailleux, trésorier de l’Avere Picardie et directeur de la Communication et de la transformation du groupe Gueudet : « Nous en sommes au 14e mois de baisse des immatriculations des véhicules neufs. La Picardie est loin d'être en retard en matières de véhicules électriques. Mais pour accompagner cette dynamique, la question des infrastructures de recharge est importante. Et cela est une des missions de l'Avere. »
Une dynamique vers une offre coordonnée
Afin d’accélérer le déploiement des IRVE ouvertes au public et d’en assurer la cohérence territoriale, la loi d’orientation des mobilités prévoit la possibilité, pour les collectivités ou établissements publics, de réaliser un Schéma directeur de développement des IRVE (SDIRVE).
« Il s’agit d’un dispositif facultatif qui donne à la collectivité un rôle de "chef d’orchestre" du développement de l’offre de recharge sur son territoire, pour aboutir à une offre coordonnée entre les maîtres d’ouvrage publics et privés, cohérente avec les politiques locales de mobilité et adaptée aux besoins », explique Pierre-Yves Gandon, délégué territorial Somme d’Enedis Picardie et administrateur de l'Avere Picardie.
En Picardie, les trois principaux syndicats d’énergies de l’Oise, de la Somme et de l’Aisne (SE60, FDE80 et USEDA) travaillent actuellement à la réalisation de ces schémas. Le but de ces schémas sera de définir le nombre et l’emplacement des bornes publiques.
Un maillage tous les 20 à 25 km est prévu par ces schémas. Ils permettent d’uniformiser le déploiement des bornes publiques. Actuellement en Picardie, 1 697 points de charge sont accessibles au public. L'objectif en termes de déploiement est de 250 bornes supplémentaires à l’horizon 2026 par département pour atteindre 1 000 points de charge sur chacun d’entre eux.
Le droit à la prise
L’électro-mobiliste se recharge suivant trois modes, soit à domicile, ce qui représente à 95% des cas - la recharge est dite lente -, soit en itinérance, sur autoroute par exemple, la recharge est alors dite rapide, elle se fait en 15 à 30 minutes, ou à destination, au travail ou supermarché, une recharge normale, qui dure de une à deux heures.
Ces trois types de recharges utilisent des technologies différentes, respectivement lente, rapide et normale. En Picardie, seuls 10% des logements collectifs neufs sont équipés d’une borne de recharge. 90% des logements collectifs restent à équiper soit environ 3 000 parkings de logements collectifs.
« Depuis 2011, chaque habitant possède un droit à la prise. Il s’agit du droit pour tout occupant d'un immeuble, propriétaire ou locataire utilisateur d'un véhicule électrique ou désirant le devenir, de demander à installer à ses frais une borne de recharge sur une place de parking de la copropriété, complète Claude Leboue, vice-président de l’Avere Picardie. La loi oblige l’équipement de 5% des places de parking publiques à fin 2025. »