La place d’Amiens dans la grande Région

Alain Gest salue Philippe de Mester (à g.), préfet de la Somme et Michel Lalande (à d.), préfet de région en charge de la fusion.
Alain Gest salue Philippe de Mester (à g.), préfet de la Somme et Michel Lalande (à d.), préfet de région en charge de la fusion.

Alain Gest salue Philippe de Mester (à g.), préfet de la Somme et Michel Lalande (à d.), préfet de région en charge de la fusion.

Michel Lalande, préfet des Hautsde-France s’est exprimé devant le Conseil municipal d’Amiens et le Conseil communautaire d’Amiens Métropole sur la place de la ville dans la nouvelle grande région. Il a profité de l’occasion pour faire quelques annonces.

Amiens ne méritait pas ça. » Alain Gest, président d’Amiens Métropole a donné le ton devant les élus de la ville et de la Métropole. « Compensation » et « juste réparation » ont aussi été plusieurs fois utilisées dans ce discours à l’adresse de Michel Lalande, préfet de région venu faire le point sur l’avancement de la fusion. Quelques minutes avant lui Brigitte Fourré, maire de la ville avait également rappelé que la cité avait toujours été fidèle à l’État, « à lui maintenant de tenir ses promesses », a-t-elle lancé, rappelant par la même occasion les « légitimes doléances » des élus locaux. Dans le viseur des deux édiles, le vide entourant les annonces faites il y a un an par Manuel Valls et Bernard Cazeneuve portant notamment sur la création d’une plate-forme de validation des titres censée employer une centaine de fonctionnaires. « En plus de la perte de notre statut de capitale régionale, nous craignons la fuite des emplois qualifiés mais aussi des centres de décisions vers Lille », a renchéri Brigitte Fourré.

Tenir ses engagements

« Ma mission est de veiller à appliquer la loi, il ne m’appartient pas de juger ce que le législateur a fait. Nous sommes dans un temps de réparation et de justice, je tiens à réaffirmer que l’État tiendra ses engagements vis-à-vis d’Amiens », a tranché Michel Lalande. Au-delà de ces mots rassurants, il s’est évertué à entrer dans le vif du sujet. Le préfet a ainsi assuré qu’une plateforme nationale consacrée à l’immatriculation des véhicules serait bien créée. « Il existe 47 centres de ce type en France, seuls 5 sont nationaux », a-t-il rappelé parlant de 45 postes pour le moment. « C’est un point de départ, pas une conclusion », affirme-t-il. Par ailleurs, la ville accueillera deux directions régionales qualifiées de « majeures » par Michel Lalande, celles de la Jeunesse, des sports et de la cohésion sociale ainsi que l’Alimentation, l’agriculture et la forêt. Les 8 autres directions conserveront une antenne à Amiens. Appelant à sortir d’une approche uniquement comptable de la réforme, le préfet a cependant donné quelques chiffres. Selon ses calculs, sur 200 000 fonctionnaires en Haut-de-France, 5 600 occupent des fonctions régionales mais seulement 627 sont réellement impliqués dans la fusion. 531 sont concernés par une mobilité fonctionnelle et 96 par une mobilité géographique. « Aujourd’hui, 97% de l’emploi public picard est préservé et nous voulons compenser les 3% de perte », note Michel Lalande.

Un service public du XXIe siècle Outre les promesses déjà faites, le préfet a annoncé la création d’un observatoire régional de l’emploi public, mais également celle d’un centre des services publics du XXIe siècle. « Un projet immobilier de grande ampleur et unique en France », d’après Michel Lalande, qui aurait pour objectif d’être une vitrine de la modernisation des services de l’État. Numérisation, écosystèmes intelligents, évolution des fonctionnaires… les pistes sont vastes. Le préfet a aussi plaidé pour la mise en place d’un grand projet mémoriel autour de la Grande Guerre. Si l’intervention du serviteur de l’État a suscité de nombreuses observations et questions de la part des élus présents, Michel Lalande a au moins donné quelques indices pour le développement d’Amiens au sein des Hauts-deFrance.