La région continue de secourir ses entreprises
Le conseil régional a renouvelé pour trois ans son accord-cadre pour l'intervention d'experts afin d'accompagner les entreprises en difficulté, à l'occasion de la commission permanente du 16 octobre dernier. Ce dispositif existe depuis 2006, avec pour mission de préserver les emplois et les entreprises picardes.
L’accord-cadre d’interventions d’experts pour accompagner les entreprises en difficulté a été prorogé pour la troisième fois depuis 2006 lors de la dernière commission permanente du conseil régional de Picardie le 16 octobre. Sept cabinets d’audit différents ont été retenus à l’issue d’un appel d’offres. La nouveauté est la segmentation en trois domaines différents : l’audit économique et financier, l’accompagnement généraliste en vue du redressement de l’entreprise ou d’un redéploiement de l’activité ou l’accompagnement juridique.
« L’objectif est de sauvegarder des emplois et maintenir l’activité des entreprises en finançant des audits lorsqu’une entreprise se retrouve en difficulté », explique Éléonore Calandre, la directrice du développement économique, recherche et innovation au conseil régional.
Maintenir l’emploi et préserver les entreprises
« Les entreprises n’aiment pas se déclarer en difficulté, car cela pourrait faire peur aux créanciers qui viendraient demander leur dû et ainsi les mettre plus en difficulté qu’elles ne le sont au moment où elles nous sollicitent », précise Éléonore Calandre. Cependant, l’action de cette cellule régionale, composée de six personnes, est quantifiable. Depuis ses débuts, celle qui se prénommait autrefois “cellule d’urgence” a réalisé 88 missions sur lesquelles 41 entreprises sont encore en activité, 17 ont été cédées et 30 n’ont pas pu être sauvées. Cela représente 2 092 emplois maintenus depuis 2006. Le procédé est simple. Lorsqu’une entreprise est en difficulté, la région propose son aide afin de réaliser un audit.
À ses frais, elle commissionne un cabinet d’audit comme ce fut le cas pour la société Basis électronique de puissance à Saint- Quentin. « On est allés rencontrer la région pour voir si elle avait des solutions à nous proposer pour nous aider à sortir de cette situation financière qui était très délicate chez nous. C’est ensuite que l’on nous a orienté vers Mme Calandre qui nous a proposé ce service. Cela a permis de sauvegarder douze emplois. C’est un service extrêmement performant. Le dossier a été bouclé en deux-trois mois », rapporte Patrice Parienti, président de Basis électronique de puissance.
Un dispositif méconnu
De prime abord, le dispositif n’était pas connu. Du côté des organisations patronales, si le bien-fondé de cette action n’est pas remis en cause, sa méconnaissance est affichée. « C’est un peu comme le monstre du Loch-Ness. Tout le monde en parle mais personne ne l’a jamais vu. On a travaillé sur le sujet parce que dans notre autosaisine sur les TPE-PME du bâtiment, on a toujours pointé du doigt cette faiblesse de la région et on nous a dit : “Si, si, il y a un dispositif”. Bon moi, personnellement avec mes adhérents, on ne l’a jamais vu. Je n’en ai entendu parler qu’au Ceser », rapporte Sébastien Horemans, le président de la CGPME Picardie.
Pourtant, Éléonore Calandre a affirmé : « On ne fait pas tellement de publicité, mais ce dispositif est connu dans le monde de l’entreprise. »
Alexandre BARLOT